tag:blogger.com,1999:blog-48739166034333379712024-03-14T05:17:31.575+01:00Essai de RéinformationUnknownnoreply@blogger.comBlogger28125tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-82070546315406320962012-06-27T10:47:00.002+02:002012-07-01T15:32:48.547+02:00Voter sans avoir été pris pour un âne : 3 Analyses<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Les quatre tours d'élections ont considérablement modifié la donne du législatif et de l'exécutif français et amène de nouvelles visions de l'électorat français.<br />
<br />
3 articles d'analyse de ses scrutins méritent une bien plus grande attention que les "chiffres de Brice Teinturier" ou les avis des conseillers de David Pujadas.<br />
<br />
<br />
<a href="http://blog.mondediplo.net/2012-05-02-Front-national-memes-causes-memes-effets">Lordon, F., <i>Front National : mêmes causes, mêmes effets</i>, Blog La pompe à phynance, mai 2012</a><br />
Frédéric
Lordon recontextualise le haut score du Front National dans l'offre
politique actuelle, le manque d'alternative et la succession des
scrutins précédents.<br />
<br />
<a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2012/06/12/a-gauche-vote-de-classe-modere-a-droite-vote-de-classe-radical/">Harribey, J.-M., <i>A gauche, vote de classe modéré; à droite, vote de classe radical</i>, Blogs Alternatives Economiques, juin 2012</a><br />
Jean-Marie Harribey affirme, statistiques à l'appui, que "le choix de classe de droite est bien plus radical que le choix de
classe de gauche. Cela se vérifie dans le domaine politique et aussi
dans le domaine économique."<br />
<br />
<br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2012/04/HALIMI/47566">Halimi, S., <i>L'audace ou l'enlisement, Elections présidentielles en France</i>, Le Monde Diplomatique, avril 2012 </a><br />
Et nous remettons ici l'article le plus abouti de la campagne, antérieur au vote, mais qui sonne toujours particulièrement juste au moment de la confrontation de François Hollande à ses partenaires européens sur sa modeste politique de croissance.<br />
<br />
<br />
Bonne lecture.</div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-56968651321436124652012-06-26T22:59:00.002+02:002012-07-02T12:56:35.404+02:00Réponse argumentée à D. Seux sur les salaires enseignants<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Dominique Seux est chroniqueur sur France Inter et rédacteur en chef des Echos. Il serait toutefois plus exact de parler à son encontre d'idéologue, tant son acharnement à défendre une politique de l'offre pour nos entreprises est sans limites. C'est son droit.<br />
<div style="text-align: justify;">
Comme tout idéologue libéral, son écoute peut gâcher une matinée à un tout partisan d'une gauche progressiste et sa précision dans le maniement des chiffres est extrêmement aléatoire. <a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2011/08/31/non-les-riches-ne-gagnent-pas-seulement-3-fois-plus-que-les-pauvres/">Gilles Raveaud, économiste, l'avait démontré</a> suite à une chronique sur les écarts de richesse et d'ailleurs une contre-chronique devrait s'imposer chaque jour pour une plus grande neutralité sur le service public. Ce serait notre droit.</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ce matin, la chronique de France Inter a été consacrée à un sujet autre que les charges, le manque de compétitivité, la pression fiscale... Il était question du salaire des enseignants.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En voici la contre-chronique.</div>
<div style="text-align: justify;">
La démonstration de D. Seux tient en 3 points.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Un proviseur d'un établissement scolaire a communiqué des salaires d'enseignants très élevés.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Cet établissement est un établissement normal.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Nous ne pouvons en tirer de conclusions sur les salaires des enseignants, mais cela nous pousse à réfléchir.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il est intéressant de voir comme la <a href="http://blogs.lesechos.fr/dominique-seux/salaire-des-profs-un-proviseur-a11131.html">chronique du blog </a>est modifiée, marginalement, adoucie, par rapport à la <a href="http://www.franceinter.fr/reecouter-diffusions/395425">chronique radio</a> originale.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sur le premier point, la véracité des faits n'est pas à remettre en cause et il est utile de donner quelques éléments de hiérarchie scolaire pour montrer que par contre, on ne peut parler d'établissement normal. </div>
<div style="text-align: justify;">
Le système de mutation des enseignants permet des disparités importantes
dans la proportion d'agrégés dans l'effectif enseignant. Un grand lycée général et technologique est un établissement où la proportion d'enseignants agrégés est importante. Quelques enseignants, avec une expérience avancée, peuvent être promus <a href="http://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-etat-Professeurs-agreges-13">agrégés hors classe</a> et être rémunérés selon la grille de rémunération la plus haute du second degré. L'auteur n'a pas donné la proportion de professeurs agrégés dans l'établissement, encore moins celle des agrégés HC. Les agrégés ne constituent que 18% des effectifs enseignants en collège, de 25% en lycée général et technologique. Mais dans certains établissements plus cossus, bénéficiant de formations d'enseignement supérieur (classes préparatoires, BTS...), la barre des 50% est bien souvent dépassée et les agrégés hors classe peuvent ne pas relever de l'exception. Nous pouvons penser qu'il s'agit de ce type d'établissement ici et non pas d'un lycée en zone semi-rurale ou en ZEP. Les agrégés ne représentent toutefois qu'un petit 10% des 850 000 enseignants français. Primaire et lycée professionnel compris. A échelon égal, leur rémunération de base est de 400 à 700 euros supérieurs à celles des enseignants certifiés pour un temps devant élève de 3h inférieur. A temps de travail égal, 3 heures supplémentaires rapportent 3*150 euros payés sur 9 mois. Des différences sensibles existent bien.</div>
<div style="text-align: justify;">
D. Seux semble faire une distinction entre primaire et premier degré. Il n'y en a pas. Le collège fait partie du second degré.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Les grands lycées ne sont pas des établissements normaux. Il est de notoriété publique, pas besoin d'aller chercher de clés USB que les enseignants de classes préparatoires, par exemple, par le jeu des "colles" ou "kholles", heures supplémentaires ou complémentaires peuvent gagner 4000 euros par mois. En enseignement supérieur, leur temps de cours est plus faible ce qui amène des facilités en heures supplémentaires, et surtout les colles touchent à la particularité de la rémunération des enseignants. Une colle est une heure d'évaluation devant un à deux élèves, peu de préparation, peu de correction, mais elle est payée comme tout autre heure d'enseignement. Productivité maximale. <b> </b><br />
<b>La rémunération à l'heure de cours est le problème majeur du traitement des enseignants. Tâches annexes peu ou pas rémunérées, temps de préparation et de correction, qualité d'enseignement ignorés.</b><br />
<b>Pour sortir enfin des sous-entendus sur le temps de travail qui serait peu éloigné du temps de cours, Dominique Seux aurait du citer <a href="ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0243.pdf">cette étude de 2002</a> indiquant que le temps de travail enseignant moyen était de 39.5h dont 20h hors enseignement.</b></div>
<div style="text-align: justify;">
Les paies maximales, comme ces 9400 euros sur un mois, peuvent s'expliquer par les subtilités de paiement dans l'Education Nationale. Heures supplémentaires payées seulement à partir de novembre voire décembre, passage à l'échelon supérieur effectif 6 mois plus tard. Tout enseignant connaît dans l'année un mois de paie plus important.<br />
<br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
Enfin, cela devrait nous pousser à réfléchir et à remettre en cause les idées reçues sur le salaire enseignant. Quelle blague ! <a href="http://t.co/Tr84hJAk">Les salaires enseignants</a> sont vérifiables à la virgule près par la moindre recherche Internet. Un minimum de déontologie aurait été de consulter ces fameuses grilles indiciaires pour les resituer sur la population enseignante. </div>
<div style="text-align: justify;">
La référence retenue pour les enseignants est la suivante : il faut 10 ans d'ancienneté à un enseignant certifié ou un professeur des écoles pour gagner 2000 euros nets. Leur grille indiciaire est équivalente, seules les primes diffèrent au détriment du premier degré. A noter que ces dernières années ont vu l'apparition de nouveaux statuts comme celui d'enseignant en contrat à durée indéterminée, non fonctionnaire, doté de la même charge de travail pour lesquels 10 ans de carrière ne suffisent pas à dépasser les 1500 euros nets par mois.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Enfin les disparités de revenus ne cachent pas notre investissement global en éducation comparée à nos voisins. D. Seux étant le champion de la comparaison internationale, à l'Allemagne bien sûr, comparons en reprenant ici mot pour mot, Claude Lelièvre, historien de l'éducation:<br />
<a href="http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2010/12/02/pisa-la-france-championne-des-resultats-inegalitaires/">Lelièvre, C., <i>PISA: La France championne des résultats inégalitaires</i>, Blog EducPros, Décembre 2010</a><br />
<br />
"Selon
les données de l’OCDE datant aussi de l’année 2006, la France se
caractérise pour l’<b>enseignement</b> <b>primaire </b>par un coût salarial par élève
(1625 dollars) nettement plus faible que dans la moyenne de l’OCDE:
elle est en 25° position pour 30 pays. L’écart par rapport à cette
moyenne (-637 $) s’explique par des facteurs de sens
divergent : <b>un salaire des enseignants plus faible </b>(-256 $), <b>
un temps d’enseignement assuré par les enseignants plus élevé</b> (-257 $),
une taille des classes plus importante (-394 $), et,
en sens inverse, un temps d’instruction des élèves plus long (+ 270
$)".<br />
Nous noterons donc que les "instits" français sont moins
bien payés, pour un temps devant les élèves plus long et des effectifs
par classe plus importants. En 2006 ! L'Education Nationale compte 79 000 enseignants en
moins depuis.<br />
<b>Au collège</b>, le coût salarial par élève en France (2392 dollars) reste
inférieur à la moyenne de 526 dollars : la France se situe en 22°
position.<b>
Le temps d'enseignement moindre compense l'écart de salaire</b>. Un autre lien pour aller plus loin dans les comparaisons de <a href="http://profencampagne.over-blog.com/article-23383173.html"> salaires enseignants. </a><br />
Au final, nous obtenons des résultats dignes du 25ème rang de l'OCDE
pour un investissement proche du 25ème rang. Avec une particularité, une inégalité devant l'école énorme entre classes sociales couronnée par une avant-dernière place à ce sujet.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En conclusion, les salaires enseignants ne sont que peu en rapport avec leurs compétences réelles, leur temps de travail et une énorme disparité les caractérise. Cela ne vous rappelle rien ? Si, toute entreprise répondant à une logique de marché dont Dominique Seux nous parle chaque matin. Espérons qu'il mette dorénavant la même ardeur à défendre la justice salariale dans l'entreprise.<br />
Voilà quelques éléments de réponse à cette chronique qui a fait
beaucoup parler aujourd'hui et que nombre d'enseignants auront pris
comme une énième provocation.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour aller plus loin, <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/04/notre-ecole-est-suffisamment-mal-en.html">un état des lieux sur l'Etat de notre école</a> avait été mis en ligne sur ce blog lors de la campagne présidentielle. La dernière partie de ce billet en est extraite.</div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-4181516462228654502012-05-05T14:02:00.001+02:002012-08-18T22:43:10.735+02:00Voter sans être pris pour un âne 4 : Le coût du travail<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804">Le travail restera sans doute comme le sujet clivant de cette campagne présidentielle ; le sujet phare face auquel chacun doit choisir son camp. Libération propose une illustration intéressante et presque drôle de nos divisions sur la valeur Travail.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804"><a href="http://www.liberation.fr/politiques/2012/05/01/dans-le-cortege-du-1er-mai-la-france-qui-travaille-c-est_815541#s1"><i>Dans le cortège du 1er mai, la France qui travaille c'est,</i> Site Liberation.fr, mai 2012</a></span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.liberation.fr/politiques/2012/05/01/en-sarkozie-la-france-qui-travaille-c-est_815500#s1"><i>En Sarkozie, la France qui travaille c'est</i>, <span id="txt593417804">Site Liberation.fr, mai 2012</span></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804">Nicolas Sarkozy a ainsi mis au cœur de sa rhétorique, pas de son action,<a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/04/voter-sans-etre-pris-pour-un-ane-1.html"> la valeur travail</a> (cf papier précédent) et a dévoilé son programme sur la notion de coût du travail dans cette phrase lumineuse : <i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804"><i>"En France, le salaire n'est pas trop haut,
il est trop bas. Augmenter les salaires et diminuer le coût du travail :
voilà le défi immense des cinq années qui viennent."</i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804">Le président-candidat se fait donc défenseur de l'idée que le salaire individuel est limité par le poids du collectif, de l'Etat. La meilleure réponse au président a été donnée il y a quelques semaines par... Philippe Poutou dans des Paroles et des Actes dans un dialogue avec ce très cher Lenglet.</span><br />
<span id="txt593417804">"M. Lenglet, il ne s'agit pas de charges mais de cotisations salariales ou patronales. C'est du salaire, du salaire différé."</span><br />
<span id="txt593417804">Après avoir relayé cela, le risque de se faire traiter de communiste est important donc justifions-nous très rapidement par les chiffres pour défendre l'idée que le coût du travail n'est pas du tout le problème dans la comparaison entre économies développées.</span><br />
<br />
<br />
Les écarts sont-ils importants entre pays développés ?<br />
Le coût du travail en France est légèrement supérieur à l'Allemagne mais ne se trouve pas mal placé dans la <a href="http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/cout-travail-fait-grand-ecart-europe-25-04-2012-53236">comparaison à ses voisins européens</a>.<br />
Ensuite, dans la comparaison avec l'Allemagne, le coût horaire est corrigé par la productivité. La meilleure productivité des salariés français compense l'écart horaire. Enfin, les 35h ne sont que peu responsables de l'évolution de ce coût. C'est Philippe Poutou qui le dit ? Non c'est l'INSEE.<br />
<a href="http://lexpansion.lexpress.fr/economie/cout-du-travail-en-france-l-insee-fait-de-la-desintox_283855.html">Benz, S., <i>Coût du travail : l'INSEE fait de la désintox</i>, Site L'Expansion, février 2012 </a><br />
De plus, ces faibles écarts ne sont pas la cause principale du choix ou du refus d'un investisseur de s'installer en France, 2ème pays pour les investissements étrangers en Europe. Et surtout, tous nos emplois ne sont pas exposés à la concurrence internationale.<span id="txt593417804"> De nombreux emplois sont non délocalisables.</span><br />
<a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/godard/2012/01/02/meilleurs-voeuxpour-un-debat-moins-simpliste-sur-lemploi/">Godard, A., <i>Meilleurs Voeux... pour un débat moins simpliste sur l'emploi</i>, Site Alternatives Economiques, Blogs, janvier 2012.</a><br />
Et enfin, de récentes études ont montré la faible corrélation entre le coût du travail et les exportations d'une économie. Un pays à faible coût du travail n'exporte pas forcément plus que ces concurrents moins "compétitifs". Les baisses de coût du travail dans certains pays sont purement des choix politiques voire idéologiques. Certains pays choisissant politiquement de baisser le coût du travail dans des ecteurs d'emplois non délocalisables.<br />
<a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2012/08/18/scoop-lespagne-est-aussi-competitive-que-lallemagne/">Raveaud, G., <i>Scoop : l'Espagne est aussi compétitive que l'Allemagne</i>, Site Alternatives Economiques, Blogs, août 2012. </a><br />
Voilà pour la base. <br />
<br />
<br />
<span id="txt593417804">Maintenant, où va l'argent de nos charges ? </span><br />
<span id="txt593417804">Arrêtons là tout net, le mythe d'un Etat dilapidant l'argent, les cotisations sont redistribuées aux citoyens ! </span><br />
Les cotisations correspondent à la part mutualisée de nos dépenses et celle-ci est importante. Le revenu moyen avant impôt est de 2800 euros par adulte et près de la moitié, 49%, est prélevée en cotisations sociales
(1300 euros). Une partie est reversée directement par ce qu'on appelle
les transferts sociaux en espèces : allocations diverses, prime pour
l'emploi diront les libéraux ou les <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/04/voter-sans-etre-pris-pour-un-ane-3.html">adversaires de l'assistanat</a> mais la part la plus importante est bien constituée par les retraites, dont le versement est bien sûr différé mais qui ne sont pas redistributives (les salariés ayant le plus cotisé reçoivent des retraites plus importantes).
Soit 600 euros en moyenne par couple. Puis vient les transferts sociaux
en nature : l'éducation et la santé principalement mais aussi la
sécurité, les transports... Soit 700 euros par français !<br />
Landais, C., Piketty, T., Suez, E., <i>Pour une révolution fiscale</i>, janvier 2011.<br />
<br />
Evidemment, ces allocations étant réorientés entre citoyens en fonction des revenus ou des cotisations, elles participent à la réduction des inégalités sociales. Les 20% les plus riches touchent 42% des revenus bruts et les 20% les plus pauvres 5%. Après redistribution sociale, leurs parts respectives passent à 36% et 11%. Mais par exemple, pour les transferts sociaux en espèces, les 20% les plus riches touchent 14 120 euros contre 5320 pour les plus pauvres; les retraites sont l'explication.<br />
Ramaux, C., <i>Eloge de la dépense publique</i>, in Les Economistes Atterrés, <i>Changer d'économie</i>, janvier 2012.<br />
<span id="txt593417804">Notons que les cotisations patronales </span><span id="txt593417804">sont des prélèvements sur
la marge des actionnaires, sur des revenus de citoyens</span><span id="txt593417804">. Une
entreprise étant fiscalement neutre. L'actionnariat
étranger et l'évasion fiscale sont un biais à la démonstration, nous y
reviendrons.</span><br />
<br />
<span id="txt593417804"><br /></span>
<span id="txt593417804">Mais ces cotisations sont-elles "trop élevées" en raison de "dépenses publiques trop élevées" en comparaison à nos voisins ?</span><br />
<span id="txt593417804"><a href="http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/?p=1542">Timbeau, X., <i>Dépenses publiques en France : en fait-on trop ?</i> Site de l'OFCE, mars 2012.</a></span><br />
<br />
<span id="txt593417804">La France consacre une part de son PIB pour sa dépense publique stricte </span><span id="txt593417804">équivalente à celle de ses voisins européens, 18% et celle-ci est en récession depuis 20 ans. </span><span id="txt593417804">10ème place de l'OCDE, moins dépensière que les Etats-Unis ou l'Italie. </span><span id="txt593417804">Surprise, non ? </span><br />
<span id="txt593417804">Pour la part plutôt faible de l'éducation, nous en avions déjà parlé dans un <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/04/notre-ecole-est-suffisament-mal-en.html">précédent billet</a>.</span><br />
<span id="txt593417804">Pour la dépense publique par transferts sociaux assurantiels, santé et retraite principalement, la France fait partie des Etats les plus dépensiers. Pourquoi ? Notre particularité française est que nous mutualisons nos frais de santé et notre système de retraite et cette mutualisation est le fait de l'Etat principalement.</span><br />
<span id="txt593417804"> "L'Etat ??!! C'est terrible !!" Et bien non, et cela il faudra le répéter encore des dizaines de fois.</span><br />
<span id="txt593417804">Nous consacrons par cette mutualisation une part moins importante de notre richesse (PIB) aux frais de santé que nos voisins. Le financement de la santé publique par la Sécu coûte moins cher aux Français qu'un financement privé ou par des mutuelles d'entreprises. Les frais d'administration représentent 20% des dépenses des mutuelles contre 5% à la Sécu.</span><br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2010/02/BULARD/18797">Bulard M., <i>Comment fonctionnent les systèmes de santé dans le monde</i>, Le Monde Diplomatique, Février 2010.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais alors comment comprendre les politiques que nos dirigeants veulent mettre en place ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span id="txt593417804">La logique de nos dirigeants néolibéraux est de penser que la moins-disance fiscale et sociale ou les signes donnés aux investisseurs dans ce sens attireront les entreprises. Cette mise en concurrence de nos économies, soi-disant solidaires au sein de l'UE, amène à une modération salariale globale dont l'Allemagne est le premier défenseur. </span><span id="txt593417804">Logique singulière qui amène G. Schröder,
chancelier allemand d'un pays comptant 18% de pauvres, à se féliciter
devant le Forum de Davos en 2005 : "Nous avons créé l'un des meilleurs
secteurs à bas salaire en Europe". </span><span id="txt593417804">De nombreux syndicats ont joué le jeu au nom du maintien de l'emploi mais se sentent aujourd'hui bernés; la part des salaires dans la richesse créée par l'entreprise n'a cessé de régresser et les gains de productivité sont allés à la rémunération du capital.</span><br />
<span id="txt593417804"><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2012/02/DUFRESNE/47427">Dufresne, A., <i>Le Consensus de Berlin</i>, Le Monde Diplomatique, février 2012.</a></span><br />
<span id="txt593417804"><br /></span>
<span id="txt593417804">Tant que la part des profits dans la valeur ajoutée n'est pas limitée, c</span><span id="txt593417804">ette logique néolibérale </span><span id="txt593417804">ne fait que dévaloriser le travail au profit du capital.</span><span id="txt593417804"> Mais F. Lordon va plus loin en affirmant que
le souci n'est pas vraiment, ou pas que, ces 5 à 10% de revenus soient passés du travail au profit. </span><br />
<span id="txt593417804"><a href="http://blog.mondediplo.net/2009-02-25-Le-paradoxe-de-la-part-salariale">Lordon, F., <i>Le paradoxe de la part salariale</i>, Blog La pompe à Phynance, février 2009 </a></span><br />
<br />
<span id="txt593417804">En effet, le profit du petit capital, des petits entrepreneurs, est lui aussi faible; celui des sous-traitants également, de sorte que l'écrasante majorité qui se déchire sur le thème du travail ne perçoit pas qu'une infime minorité profite du capitalisme actuel. Seul le haut de la pyramide maximise ses gains, ce qui nous renvoie aux <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/01/revenus-et-fiscalite.html">travaux de Piketty et ses 1% les plus riches</a>. Notre capitalisme définit cette distribution inégale des revenus par sa composante actionnariale (</span><span id="txt593417804">la recherche maximale du profit</span><span id="txt593417804"> par l'actionnaire) et par sa composante concurrentielle (la concurrence forcément faussée entre travailleurs, entreprises, fiscalité de pays différents). Et pour cela, il s'appuie sur des structures jamais remises en cause politiquement: la libre circulation des capitaux, la non-limitation des rendements du capital, la contre-révolution fiscale, le libre-échange...</span><br />
<span id="txt593417804"><i><br /></i></span>
<span id="txt593417804">En conclusion, augmenter les salaires ne peut se faire par la diminution du coût du travail mais uniquement par la remise en cause de ces structures qui servent une logique d'aspiration de la richesse par une minorité.</span><br />
Et à plus forte raison, s'opposer sur la valeur travail est une erreur, remettre en cause le coût du travail est un leurre et nous arrivons à une situation d'un cynisme absolu où<span id="txt593417804"> les défenseurs de la valeur travail ont mis en place les structures de sa dévalorisation.</span></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Vous êtes écœurés ? Ou vous vous dîtes que ces altermondialistes sont juste des communistes maniant bien les chiffres ? Vous restez persuadés comme X. Bertrand qu' "à l'avenir, il va falloir travailler plus !" ? Très bien, alors une dernière référence s'impose. </div>
<div style="text-align: justify;">
Certaines directives européennes permettent une baisse substantielle du coût du travail, par l'appel à une main d'oeuvre étrangère, employée d'une société de travail intérimaire étrangère payant les cotisations sociales dans le pays d'origine. Et ça, bizarrement, dans une campagne où la peur de l'étranger a dominé, nous n'en avons que peu entendu parler.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2011/11/GOANEC/46899">Goanec, M., <i>Bouchers roumains pour abattoirs bretons</i>, Le Monde Diplomatique, novembre 2011.</a></div>
</div>
Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-16270436288125145702012-04-29T22:00:00.000+02:002012-04-29T22:00:49.179+02:00Voter sans être pris pour un âne 3 : l'assistanat<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Les idées sur l'assistanat, en opposition au vrai travail, sont au cœur de la campagne et l'on ne compte plus les phrases chocs qui ont heurté depuis quelques mois nos idéaux républicains. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais il est difficile de réaliser un travail complet sur la pauvreté, ses conséquences sur le logement et l'éducation. De nombreux arguments ou idées reçues sont affirmés par certains responsables politiques sans jamais citer de chiffres: la largesse de nos allocations ou de la CMU, la rentabilité de ne plus chercher de travail, la part de l'immigration dans la pauvreté, la réalité de l'assistanat dans la population immigrée, la fraude aux allocations... </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
ATD Quart-Monde a réalisé un dossier de grande qualité et très complet à partir de chiffres de la CNAM, de Pôle Emploi, de l'INSEE... Un dossier qui, espérons-le, montrera que ces idées ne tiennent pas la route une seule seconde.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.atd-quartmonde.fr/Les-idees-fausses-ca-suffit"><i>Les idées fausses, ça suffit</i>, Site ATD Quart-Monde, avril 2012.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pas besoin de commentaires supplémentaires. Tout y est.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-52259445142130477202012-04-29T12:28:00.000+02:002012-04-29T21:40:56.039+02:00Voter sans être pris pour un âne 2 : l'Europe qui protège<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Le premier tour a montré que le sentiment eurosceptique domine dans l'électorat français. Tant et si bien que les candidats défenseurs du Traité de Lisbonne, adopté de force après le référendum de 2005, s'adressent à la "Frande du NON" et développent un argumentaire "pour une Europe qui protège".</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Quelle est "l'Europe qui protège" que veut M. Sarkozy ? Quelle est la rupture qu'apporte M. Hollande sur ce point et qui semble trouver un écho favorable en Europe ? <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/26/ue-hollande-accroit-son-credit_814680">Un article de Jean Quatremer,</a> champion de la défense de <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/02/revue-de-grece.html">l'austérité pour les Grecs</a> - nous nous en rappelons - fera ici très bien l'affaire. </div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Revenons donc sur les textes qui font débat, à savoir le <a href="http://european-council.europa.eu/media/639232/08_-_tscg.fr.12.pdf">Traité sur la stabilité, la convergence et la gouvernance dans l'Union</a> à partir d'un <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/03/navoir-honte-de-rien.html">billet précédent du blog</a>.<br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
Le Mécanisme Européen de Stabilité ou MES est un fonds monétaire européen, ratifié en février
par nos 2 assemblées. Le MES s'inscrit dans le cadre plus large du TSCG, traité
signé par le chef de l'Etat lors du sommet européen du 2 mars, pour une
ratification parlementaire après les élections.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le TSCG indique, Article 3, que la règle des 3% de déficit budgétaire passe à 0.5% de déficit structurel; notion plus floue.</div>
<div style="text-align: justify;">
Article
4 : Une dette dépassant les 60% du PIB doit être combattue par une
réduction de 5% par an. Pour donner un ordre d'idée, sur le budget 2011,
80 milliards d'économie seraient demandées pour rembourser le capital
de 5%, en plus des intérêts de la dette accumulée (50 milliards cette
année). Impossible.</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ces règles devront être "opérantes dans
la législation nationale par des dispositions de caractère contraignant
et de nature permanente, de préférence au niveau de la Constitution."
Article 3. Tant qu'à faire.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le MES indique que la
Commission Européenne, avisée des conseils de la BCE et du FMI, décide
du déblocage des prêts aux pays en difficulté, tout en définissant la
"conditionnalité", c'est-à-dire les mesures concrètes exigées en échange
du prêt pour la remise en ordre des budgets nationaux. Le texte parle
de programme d'ajustement macroéconomique. "Ajustement"... mauvais souvenirs.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, là où la crise actuelle devrait nous amener à revoir <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2011/12/nous-navons-plus-les-moyens-de-quoi.html">les moyens de financement des dettes publiques européennes</a>,
N. Sarkozy affirme nous protéger en durcissant les règles budgétaires
et en abandonnant une partie de notre souveraineté au profit d'une
institution non démocratiquement élue, ultra-libérale depuis sa mise en
place.</div>
<div style="text-align: justify;">
La rhétorique sarkozyste pour défendre cette position durant la campagne est simple et néolibérale pur jus. Pour ne pas être l'otage des marchés, obligation est faite de rembourser nos dettes et de rassurer nos créanciers. Surtout, il est important de faire passer le message que nous ne pouvons pas sortir du cadre : indépendance de la BCE, emprunt sur les marchés rationnels, ne pas vivre au-dessus de ses moyens. Cette rhétorique simple voire simpliste se fracasse sur les faits. Exemple par l'Espagne.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La <a href="http://www.france24.com/fr/20120403-espagne-dette-publique-va-bondir-a-798-pib-2012">dette espagnole</a> devrait augmenter d'une dizaine de points en cette année 2012 pour atteindre 80% du PIB. Valérie Pécresse n'a pas de gêne à estimer que <a href="http://www.france24.com/fr/20120403-espagne-dette-publique-va-bondir-a-798-pib-2012">"les marchés se trompent</a>", car les mesures prises par l'Espagne vont faire en sorte de rétablir les finances publiques estime-t-elle. C'était à l'époque un déni de réalité complet. Mariano Rajoy venait d'annoncer des "mesures courageuses": une coupe de 50 milliards dans l'éducation et la santé, et ces mesures d'austérité draconiennes faisaient justement craindre aux marchés une plus grande récession encore de l'économie du pays. Pécresse avait simplement tout faux ou cherchait à déformer la réalité. </div>
<div style="text-align: justify;">
Le premier enseignement est le suivant : les coupes budgétaires ou la fin de "la vie au-dessus de ses moyens" ne font pas descendre les taux. Le TSCG instaurant l'austérité ne sera pas suivi d'une diminution de la charge de la dette et ne nous protège pas.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais quelle était la réalité pour le pays de sa "vie au-dessus de ses moyens" ? La dette espagnole était plus faible que la dette française, bien plus faible. Seulement de 35.8% en 2008 avant l'explosion de la bulle immobilière. L'Etat-Providence espagnole aurait coûté 45 points de PIB en 4 ans ? La bulle a exposé et expose les banques espagnoles à des risques très importants et l'Etat espagnol, garant de ses banques, doit les soutenir mais éprouve les plus grandes difficultés à se financer. Il ne s'agit pas d'une crise de modèle social, comme il est souvent entendu, mais d'une crise bancaire. <a href="http://www.pauljorion.com/blog/?p=36353#more-36353">Un article du spécialiste de ces questions, François Leclerc</a>, sur la crise bancaire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, la position de Nicolas Sarkozy est intenable et plusieurs dirigeants européens s'en éloignent aujourd'hui. Il est par contre hallucinant de voir comme la protection par/de l'Europe est devenue un argument de campagne, quelques mois après que le couple Sarkozy-Merkel ait coulé la Grèce. Triste solidarité européenne.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour rappel, le prêt à la Grèce a été accordé sous réserve de mesures d'austérité
supplémentaires : baisse du salaire minimal de 22%, privatisations en
cascades et fermetures de service public. Conditionnalité disions-nous.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.cadtm.org/La-Grece-premiere-colonie-de-l"><i>La Grèce, première colonie de l'Europe, A qui le tour</i>, Site du CADTM, mars 2012 </a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais alors qu'apporte F.
Hollande sur ce sujet ? </div>
<div style="text-align: justify;">
Tout d'abord, rappelons que les sénateurs PS se
sont abstenus lors de la ratification du MES. Grand début de lutte...</div>
<div style="text-align: justify;">
Par contre, le candidat socialiste a lui perçu que l'austérité n'amenait que la récession et donc demande à ce que le Traité prenne en compte la croissance.</div>
<div style="text-align: justify;">
Beaucoup de responsables européens se rallient derrière cette position. Mais <a href="http://www.bfmbusiness.com/article/1/europe-deux-visions-pour-retrouver-la-croissance-saffrontent-151041">deux visions de la croissance s'opposent</a>. La première keynésienne, celle de Hollande, veut que l'Etat continue d'investir pour soutenir l'économie et non pas l'asphyxier. Pour cela, de nouveaux moyens de financement doivent être rendus possibles. La deuxième est libérale et dérégulatrice : la croissance est obligatoire mais ne sera rendue possible que par l'aide aux entreprises en rendant plus souple le marché de l'emploi (faciliter embauches et licenciements, baisse de charges, fin du CDI...).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sur le fond de l'affaire, soyons clair, la position de F. Hollande de renégocier n'est pas satisfaisante. Vu son contenu, il n'y a rien à renégocier : la perte de souveraineté pour des organes non élues n'est pas concevable. De plus, le risque est grand de voir se répéter le précédent de Jospin en 1997. C'est ici que nous vous renvoyons vers le meilleur article de cette campagne, celui de Serge Halimi :</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2012/04/HALIMI/47566">Halimi, S., <i>L'audace ou l'enlisement, Elections présidentielles en France</i>, Le Monde Diplomatique, avril 2012 </a></div>
<div style="text-align: justify;">
Bonne lecture</div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-64817087497332865992012-04-25T23:57:00.000+02:002012-05-01T22:53:25.778+02:00Voter sans être pris pour un âne 1 : La Valeur Travail<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Pendant cet entre-deux-tours, les candidats tentent de recueillir un électorat relativement large autour d'un discours de valeurs simpliste.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ces billets tenteront de redonner quelques informations statistiques pour montrer l'inconséquence du discours face à la réalité. Une réalité qu'ils connaissent, bien sûr, mais en rester aux discours sur les valeurs permet de susciter l'approbation. Masquer la réalité revient tout de même un peu à nous prendre pour des ânes.</div>
<div style="text-align: justify;">
L'accent sera mis sur N. Sarkozy, champion du genre. Mais F. Hollande n'est pas exempt de tout reproche.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Et commençons par le "vrai travail". Expression que <a href="http://www.europe1.fr/Politique/Sarkozy-dement-avoir-parle-de-vrai-travail-1054953/">N. Sarkozy a bien utilisée.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
Le travail est la valeur cardinale de la droite. L'esprit d'entreprise, le mérite de son salaire, l'ascension sociale par le travail sont des thèmes mobilisés par la droite gaulliste ou libérale et dans lesquelles l'électorat dans sa grande majorité se reconnaît. La gauche a, aussi dans un passé très proche, opposé travail et assistance (cf commentaire 1).</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais quelle est la réalité du travail sous une présidence néolibérale ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La mesure-phare ayant survécu de la loi TEPA reste la défiscalisation des heures supplémentaires. Le président-candidat continue de la défendre pendant cet entre-deux tours dans <a href="http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/04/25/nicolas-sarkozy-je-suis-tres-determine">cet article hallucinant</a> alors qu'il y a quelques mois,<a href="http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ce-que-signifie-le-coup-de-rabot-sur-les-heures-sup_261153.html"> l'inutilité du dispositif </a>semblait acceptée par le gouvernement.</div>
<div style="text-align: justify;">
L'idée est de séduire les électeurs sur la valeur travail même si le dispositif inutile coûte 4 milliards d'euros par an.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ensuite, l'exemple allemand n'est pas ici mis en évidence. Les Allemands ont choisi face à la crise de diminuer le temps de travail par le Kurz Arbeit. Pour éviter les fermetures d'entreprises, le gouvernement allemand a encadré la diminution ponctuelle du temps de travail des entreprises. En fonction de la baisse des commandes, une entreprise baissait le temps de travail des salariés et le manque à gagner était combler par l'Etat.</div>
<div style="text-align: justify;">
Résultat : l'Allemagne a connu une baisse très importante de son PIB de 4.8% en 2009 pour une augmentation du nombre de demandeurs d'emplois de 200 000 individus. En France, un PIB à -2.3% pour 1.2 million de chômeurs en plus.</div>
<div style="text-align: justify;">
Et ce président stigmatise les chômeurs, l'assistanat ? Se dit défenseur du travail ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Au passage, dans le modèle allemand, le temps de travail des salariés était avant la crise de 30.3 heures du fait de la multiplication des emplois à temps partiel. Précarisation donc qui a fait grimper le taux de pauvreté à 18% (contre 13% en France).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Source: </div>
<div style="text-align: justify;">
Larrouturou, P., <i>C'est plus grave que ce qu'on vous dit, mais on peut s'en sortir !</i>, Nova editions, mars 2012</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour ce qui est de la fiscalité, comment cette présidence a valorisé le travail ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Alors même que les revenus des ménages les plus riches sont principalement des revenus du capital et non pas du travail, la gouvernance Sarkozy a<a href="http://www.ipp.eu/fr/actualites/fiscalite-et-redistribution-en-france-1997-2012/"> un bilan fantastique sur le sujet. </a>Non seulement, le quinquennat ne s'est pas attaqué à l'injustice du système fiscal, mais les hausses d'impôts sur les hauts revenus ont visé le travail, plutôt que le capital. </div>
<div style="text-align: justify;">
Le discours sur le travail relaie l'idée que l'impôt limite le travail et est nuisible à tous, du grand patron à l'employé en passant par le petit entrepreneur. Il regroupe une population large sous la valeur travail alors que le néolibéralisme a fait explosé<a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/01/revenus-et-fiscalite.html"> les inégalités de revenus</a> et la fiscalité de ces acteurs .</div>
<div style="text-align: justify;">
L'impôt sur les bénéfices des grandes entreprises est de 18.6%, d'une PME de 39.5% et pour une société du CAC 40 : 3.8 %.<br />
<br />
Source : Légé, P., <i>Pour une nouvelle fiscalité</i>, in <i>Changer l'Economie</i>, Les Economistes atterrés, janvier 2012.<br />
<br />
Le problème a été <a href="http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/03/07/01039-20120307ARTFIG00436-sarkozy-promet-un-impot-total-sur-les-grands-groupes.php">"découvert" par le président et sera combattu lors du prochain quinquennat</a>,s'il est élu. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Dernier point, la protection des travailleurs. Le <a href="http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/29/1272573-les-35-heures-ont-ete-progressivement-videes-de-leur-substance.html">discours sarkozyste sur le temps de travail </a>était relativement simple: "pourquoi imposer un temps de travail par la loi, alors que les accords par entreprise seraient plus efficaces et relèvent du dialogue social ?". Dans ce monde du travail idéalisé, encore faut-il des représentants des salariés au pouvoir fort. Mais la campagne s'est avérée un <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2012/04/02/nicolas-sarkozy-cfdt-cgt-florange-gandrange_n_1395699.html">règlement de comptes contre les syndicats</a>.<br />
Comment dans ce contexte protéger le vrai travail ? Pas de loi cadre, des syndicats décrédibilisés, une inspection du travail aux effectifs en baisse ? Une politique extrêmement libérale qui en période de chômage important isole le salarié... Ces questions ne suscitent peu d'intérêt. Pourtant ces dernières années, l'Etat actionnaire a pu s'apercevoir que les politiques managériales de certaines entreprises où il est engagé: France Telecom, La Poste, Renault... ont montré toute leur inhumanité et donc le besoin fort de cadre pour les relations entre employeurs et salariés. <br />
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous ne sommes ici que dans le bilan d'une histoire très récente. Mais sur le fond, qui a spolié le travail ? Les fonctionnaires non remplacés, les retraités trop pensionnés, <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/04/voter-sans-etre-pris-pour-un-ane-3.html">les assistés</a>... Ou les structures du néolibéralisme, concurrence et finance actionnariale, qui opposent travailleurs entre eux au profit d'<a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/01/revenus-et-fiscalite.html">une minorité largement rétribuée</a>. Nous verrons cela dans notre billet sur le coût du travail, mais en attendant, entendre le mot travail dans la bouche d'un néolibéral ne doit susciter, au mieux, que de la méfiance.</div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-27796228328471326932012-04-10T22:00:00.000+02:002012-04-11T09:09:24.736+02:00Notre école est suffisamment mal en point (1)<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Le SNES, syndicat enseignant majoritaire dans le second degré, vient d'<a href="http://www.lepoint.fr/politique/le-snes-principal-syndicat-des-colleges-et-lycees-appelle-a-battre-sarkozy-06-04-2012-1449210_20.php">appeler à la défaite de Nicolas Sarkozy</a>. Dans sa réaction à cet appel, le ministre de l'Education Nationale, en continuité au <a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20120402.OBS5205/sarkozy-attaque-de-nouveau-les-syndicats-de-florange.html">discours anti-syndical</a> du président-candidat, veut faire croire à la politisation extrême des syndicats et des enseignants. Pourtant la réalité montre une dépolitisation massive des fonctionnaires de l'EN: un taux de syndicalisation en baisse, une mobilisation pour les journées d'action peu élevée... L'excuse de l'anti-sarkozysme primaire des profs ou de leur socialisme corporatiste ne vaut pas grand chose. </div>
<div style="text-align: justify;">
Non, ce coup de communication du SNES - c'en est tout de même un - est l'expression du rejet par la profession, non pas de la droite, mais des politiques menées par ce gouvernement depuis 5 ans.<br />
Les enseignants font un amer double constat, pédagogique et corporatiste, d'une déliquescence de la qualité du service, des services, rendus aux élèves et d'une déconsidération de leurs statuts par leur ministère de tutelle.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour montrer que ce constat est fondé et ne constitue pas une lubie de fonctionnaires, paresseux, dépassés et hostiles au changement, nous passerons des chiffres aux exemples pour faire partager l'idée suivante aux parents, enseignants et citoyens: notre Ecole a été suffisamment mise à mal ces cinq dernières années !<b> </b><br />
<br />
<b> </b><i>NB: Le tout en plusieurs parties, le bulletin scolaire du quinquennat mérite plus que quelques lignes...</i><br />
<i></i><br />
<i><br /></i><br />
<div style="text-align: center;">
<b>1. Se justifier par la dette pour ne pas afficher ses choix</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Avant cela, évacuons la question de la dette comme excuse répétée à toute mesure touchant l'Ecole.<br />
Le non-remplacement de 15 000 fonctionnaires par an constitue une économie de 500 millions d'euros toutes charges comprises. Pour un chiffrage complet, <a href="http://www.chiffrages-dechiffrages2012.fr/propositions/sarkozy-poursuivre-la-regle-du-1-sur-2-au-college-et-au-lycee">ce lien</a> donne les chiffres pour le maintien de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur 2, au collège et au lycée pour le prochain quinquennat.</div>
<div style="text-align: justify;">
500 millions pour 15 000 postes et <a href="http://fr.news.yahoo.com/cop%C3%A9-juge-totalement-irresponsable-premi%C3%A8res-mesures-hollande-111800411.html">Copé</a> voudrait nous faire croire que la proposition de remettre 60 000 postes serait irresponsable.<br />
La <a href="http://www.inegalites.fr/spip.php?article1441">refonte de l'ISF avec suppression du bouclier fiscal</a> a coûté 1.3 milliard par an. Il faut donc 4 années consécutives de suppression de 15 000 postes par an pour avoir un coût comparable total des 2 mesures : 0.5 + 1 + 1.5 + 2 milliards soit 60 000 postes. Si, si, faîtes le calcul.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il s'agit donc d'un choix idéologique. Réduire la taille de l'Etat, le nombre de ses agents, le montant de ses impôts pour libérer l'économie: un <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2011/12/nous-navons-plus-les-moyens-de-quoi.html">vrai choix de doctrine néolibérale</a> qui a pourtant montré toute son inefficacité, sa nuisibilité. </div>
<div style="text-align: justify;">
Mais le choix idéologique se confronte à la réalité de la classe. Pour assurer les cours devant nos élèves, les non-remplacements sont compensés par des embauches de contractuels ou des heures supplémentaires des titulaires. Conséquence, une augmentation du coût des heures supplémentaires (défiscalisées) de 120 à 150 millions d'euros par an. En 2009, pour 400 millions d'euros d'économie annoncés, <a href="http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article4200">la réalité de l'économie en fin d'année était de 140 millions d'euros</a>. Pour être objectif, il faudrait parler de la "revalorisation" des enseignants de début de carrière, mais nous y reviendrons.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>2. Le bilan des effectifs enseignants et élèves sur le quinquennat</b><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Alors cette réalité ? Comment tourne la maison Education Nationale avec 10% d'effectifs en moins ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Oui, 10%. 79 000 suppressions de postes sous la présidence Sarkozy, rentrée 2012 incluse, près de 100 000 depuis les
débuts en la matière des gouvernements Villepin, pour un effectif de 850 000 enseignants.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Commençons par le plus gros mensonge de cette campagne: <a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/blog/lesdechiffreurs/?p=97">l'EN tourne bien puisque les effectifs élèves ont diminué</a>. Enorme mensonge qui vaut à lui seul la pôle-position du <a href="http://desintox.blogs.liberation.fr/blog/2012/03/sarkozy-bilan-bobarom%C3%A8tre.html">bobaromètre</a>. Heureusement que l'information citoyenne veille. Les <a href="http://www.lesdechiffreurs.com/">déchiffreurs de l'Education</a> dressent un tout autre bilan, bien mieux documenté, du quinquennat. Depuis 2007, les effectifs scolaires remontent, si bien qu'à chaque élève supplémentaire inscrit, les ministres Darcos et Chatel ont supprimé un poste d'enseignant !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Attardons-nous sur ce collectif des déchiffreurs de l'Education qui montre à lui seul le climat délétère de la maison EN. Ce collectif, en conflit ouvert avec le ministère, fustige "le blocage des statistiques réalisées par les professionnels de la statistique publique", le rôle de juge et parti des ministres qui mettent en avant leur propre outil statistique d'évaluation de leur politique ou... font appel à des organismes privés pour boycotter les services publics compétents ! Rien que ça et <a href="http://www.cahiers-pedagogiques.com/blog/lesdechiffreurs/?page_id=2">ce collectif regroupe</a> les principaux syndicats des instituteurs, des professeurs et des chefs d'établissement (!), plus des chercheurs en sciences de l'éducation, des responsables en statistiques publiques mais aussi... la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, la Ligue de l'Enseignement. L'unanimité contre soi, le ministère s'en approche.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Moins de profs, plus d'élèves... donc les effectifs par classe augmentent. Dans ce domaine, nous avions peu de marge: le <a href="http://www.lemonde.fr/education/article/2011/02/14/la-france-derniere-de-l-ocde-pour-l-encadrement-des-eleves_1480128_1473685.html">taux d'encadrement des élèves en France est le plus faible de l'OCDE</a> ! Dans la moyenne pour les collèges et lycées, la France est complètement larguée pour le primaire. Un enseignant pour 19.9 élèves contre 14 et 12 en Finlande et en Suède <a href="http://www.alternatives-economiques.fr/est-il-legitime-de-reduire-le-nombre-d-enseignants-_fr_art_633_50471.html">en 2010</a>.<br />
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
</div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-47777714739015795392012-04-09T22:11:00.000+02:002012-04-14T13:57:16.195+02:00Notre Ecole est suffisamment mal en point (2)<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<i>Après s'être étendu sur les effectifs scolaires et enseignants sur ce quinquennat dans le billet 1, les résultats dans cette deuxième partie.</i></div>
<div style="text-align: left;">
<i> </i><b><br /></b></div>
<b>3. Quels résultats pour ce niveau d'encadrement ? </b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Un
encadrement moindre mais pour quels résultats ? Chaque année, le
ministère se félicite de la progression des réussites au baccalauréat. <a href="http://www.educpros.fr/detail-article/h/22ec60a516/a/enquete-pisa-2009-la-france-toujours-moyenne.html">Dans les enquêtes internationales</a>,
bizarrement, les résultats sont passables et plutôt en baisse; autour
du 25ème rang
(sur 36) des pays de l'OCDE selon les items : lecture, culture
scientifique, culture mathématique. La grande particularité du système
scolaire français reste la proportion importante d'élèves en difficulté
(20% en
2009, +5% par rapport à 2000) et les inégalités face à l'école. Pour ce
dernier point, l'étude PISA met en place <a href="http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2012/01/19/formation-des-enseignants-pourquoi-cette-preoccupation-soudaine/#comment-1093">une comparaison précise</a>
: les résultats du quart des enfants les plus favorisés du pays, sur
les plans économique, culturel et social, sont comparés avec le quart le
moins favorisé, et les écarts entre les 2 sont classés pour chacun des
36 pays. La France arrive avant-dernière.<br />
<br />
La question qui se pose alors est de savoir quelle a été la prise en charge des élèves en difficulté ces dernières années.<br />
Dans
le secondaire, la logique choisie a été de fermer les dispositifs
spécifiques (3ème insertion, basée sur l'alternance, et 4ème aide et
soutien à effectif allégé) et de les remplacer par des heures de soutien
ciblées ou de mettre en place des projets individualisés. Sur le fond,
pourquoi pas, sauf que si les effectifs des classes, dans lesquelles les
élèves en difficulté sont maintenus la plupart du temps scolaire,
augmentent, leur prise en charge globale ne s'améliore guère. Sur les
financements, interrogée un jour pour savoir si les moyens en projets
individualisés
étaient aussi importants que l'argent auparavant consacré aux
dispositifs spécifiques, l'inspection académique d'un département de
l'Ouest n'était pas capable de répondre aux enseignants.<br />
Au primaire, les enseignants spécialisés dans l'aide aux élèves en difficulté, les <a href="http://www.meirieu.com/FORUM/J_M_blanc_rased.pdf">RASED </a>ont
vu leur effectif diminuer des deux-tiers, si bien que les survivants
ont l'impression de passer leur temps à aller d'une école à une autre
dans un réseau toujours élargi.<br />
Parallèlement, la loi sur le handicap a permis<a href="http://www.education.gouv.fr/cid207/la-scolarisation-des-eleves-handicapes.html"> l'accueil d'élèves handicapés</a>
en établissement scolaire, près de leur domicile. Très bien, mais dans
le même temps, l'Etat supprime par milliers des postes d'auxiliaire de
vie scolaire, personnels chargés spécifiquement de l'accueil de ces
élèves; <a href="http://videos.tf1.fr/jt-we/le-parcours-difficile-des-parents-d-enfants-handicapes-6217339.html">5000 selon TF1 en 2011</a>.
En conséquence, des élèves relevant du handicap se retrouvent sans
accompagnement spécifique en classe pendant que les établissements
médico-sociaux subissent fermeture et suppression de postes. Les
enseignants de SEGPA (section d'enseignement général et professionnel
adapté) constatent ainsi une modification sans précédent de leur public
ces dernières années; les élèves relevant du handicap (déclaré, reconnu)
occupent une proportion très élevée des classes, parfois plus de la
moitié et les élèves en difficulté scolaire, faute de place en SEGPA,
restent au collège unique suivre des scolarités chaotiques.<br />
<br />
<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-46721191501984113092012-04-08T11:29:00.000+02:002012-04-11T22:33:45.095+02:00Notre Ecole est suffisamment mal en point (3)<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<i>Dernière partie après les résultats et l'aide aux élèves en difficulté, les sujets de discorde</i><b><span style="font-weight: bold;"><br /></span></b></div>
<br />
<b><span style="font-weight: bold;">4. "Passer d'une logique de moyens à une logique de qualité": </span> </b></div>
<div style="text-align: center;">
<b>le discours politique qui rend fou</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
Un
fonctionnement bien difficile donc. Mais de l'extérieur, les débats
entre professionnels de l'éducation et responsables politiques peuvent
être compris comme des dialogues de sourds entre les uns réclamant plus
de moyens, et les autres répondant que l'important est de changer de
méthodes jugées "dépassées, obsolètes". <br />
Donc deux questions pour finir le côté pédagogique de notre bilan:<br />
-
est-ce que nos moyens, nos coûts de scolarité sont si élevés ? Nos
enseignants sont-ils si nuls s'ils coûtent cher pour de si piètres
résultats ?<br />
- Enfin, la question des méthodes, mais là, ne prenons
pas de gants : comment le ministère peut aujourd'hui faire croire qu'il
s'intéresse à la question des méthodes, à la qualité des cours donnés
aux élèves ? <br />
<div style="text-align: justify;">
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>4.1 Des coûts d'enseignement faibles</i></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
Pour la première, citons mot pour mot Claude Lelièvre, historien de l'éducation:<br />
<a href="http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2010/12/02/pisa-la-france-championne-des-resultats-inegalitaires/">Lelièvre, C., <i>PISA: La France championne des résultats inégalitaires</i>, Blog EducPros, Décembre 2010</a><br />
<br />
"Selon
les données de l’OCDE datant aussi de l’année 2006, la France se
caractérise pour l’enseignement primaire par un coût salarial par élève
(1625 dollars) nettement plus faible que dans la moyenne de l’OCDE:
elle est en 25° position pour 30 pays. L’écart par rapport à cette
moyenne (-637 $) s’explique par des facteurs de sens
divergent : un salaire des enseignants plus faible (-256 $),
un temps d’enseignement assuré par les enseignants plus élevé (-257 $),
une taille des classes plus importante (-394 $), et,
en sens inverse, un temps d’instruction des élèves plus long (+ 270
$)".<br />
Nous noterons donc que les instituteurs français sont moins
bien payés, pour un temps devant les élèves plus long et des effectifs
par classe plus importants. En 2006 ! Nous comptons 79 000 postes en
moins depuis.<br />
Au collège, le coût salarial par élève en France (2392 dollars) reste inférieur à la moyenne de 526 dollars : la France se situe en 22°
position. <br />
Le temps d'enseignement moindre compense l'écart de salaire. Un autre lien pour aller plus loin dans les comparaisons de <a href="http://profencampagne.over-blog.com/article-23383173.html"> salaires enseignants. </a><br />
Bref,
au final, nous obtenons des résultats dignes du 25ème rang de l'OCDE
pour un investissement proche du 25ème rang. Pas de quoi pavoiser, ni
crier au loup. Notons que le coût salarial ne couvre pas les coûts
totaux (fonctionnement des établissements, administration...) et, il
serait intéressant d'ajouter au coût global le <a href="http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3238">manque à gagner fiscal accordé à la déduction des cours à domicile</a>. 300 millions ?<br />
<br />
Mais
"les moyens ne sont pas le problème, il faut changer les méthodes". Ce
discours trop souvent entendu devrait pourtant être intenable par le
ministère étant donné son désintérêt profond pour les questions de
l'enseignement et la réalité de sa gestion des personnels.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>4.2 La pratique des rectorats pour une qualité d'enseignement: </i></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Un adulte devant les élèves </i></div>
<br />
Le
non-remplacement des titulaires engendre un appel massif à des
contractuels et vacataires. Le ministère ne donne pas de chiffres
actualisés du nombre de ses non-titulaires. Ils seraient toujours 20
000. Chez les personnels de direction, en première ligne pour gérer la
pénurie, le chiffre qui circule fait plutôt état de 60 000 embauches de
non-titulaires pour parer les 100 000 postes non remplacés.<br />
Les
rectorats recrutent comme ils peuvent des
titulaires d'une licence universitaire; une licence scientifique, par
exemple, suffit pour enseigner mathématiques, sciences physiques ou SVT.<br />
Il
n'y a alors aucune considération pour la qualité de l'enseignement, la
seule logique des rectorats est de mettre un adulte devant les élèves. <br />
Mais
à 1500 euros nets par mois, les prétendants sont peu nombreux, le
recrutement s'élargit et les petites histoires se multiplient :
vacataire en français non latiniste enseignant le latin, établissement
comptant 10 contractuels sur 40 enseignants, élèves de 1ère sans profs
de français pendant 3 mois, rentrée du prof de maths en novembre,
recrutement d'un ingénieur retraité en technologie tenant des propos
racistes, prof d'allemand schizophrène, spécialiste en forage pétrolier professeur de SVT en difficulté ... Les commentaires sont les bienvenus
pour enrichir cette partie petites histoires.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le
ministère pousse le vice encore plus loin en maintenant en situation
précaire les non-titulaires compétents qu'il réemploie année après
année. Premièrement, les concours de recrutement internes, réservés aux
contractuels pour passer titulaires, ont été fermés plusieurs années et
le sont encore parfois alors que le nombre de candidats potentiels
explose. Deuxièmement, pour éviter les procès aux prud'hommes pour
multiplication de contrats, certains rectorats signent en CDI les
non-titulaires, ayant exercé plus de 6 ans. Toujours au même salaire,
disponible pour enseigner sur tout le département.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>4.3 Des réformes pour l'efficacité du système</i> ?</div>
<br />
Ensuite, deux réformes marquent encore un peu plus le désintérêt complet pour cette question de la qualité de l'enseignement.<br />
La
première, la réforme de l'entrée dans le métier des néo-titulaires.
Précédemment, lors de la première année, les nouveaux enseignants
bénéficiaient d'un service à mi-temps, d'un temps important de formation
en IUFM et du soutien d'un tuteur. Désormais à temps plein, les
néo-titulaires sont confrontés à leurs classes avec une formation
d'accompagnement très légère, et le soutien d'un tuteur, au statut peu
enviable et peu recherché, est souvent hypothétique (tuteur dans un
autre établissement ou nommé bien après la rentrée). La qualité de
l'enseignement reçu par les élèves des néo-titulaires en difficulté ne
semble inquiétée personne au ministère, qui ne communique pas non plus
sur l'évolution des démissions de ces jeunes enseignants depuis la
réforme. L'inspection de l'académie de Créteil a mis en avant<a href="http://alaindiancourt.over-blog.com/article-luc-chatel-massacre-l-education-nationale-demission-70988451.html"> un taux de démission de 22%</a> en 2010. D'autres inspections ne publient pas ce décompte et préfèrent <a href="http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2010/10/lettre-a-laurence-.html">encourager par lettre écrite certains jeunes enseignants en difficulté à démissionner</a>.<br />
La deuxième, la <a href="http://www.terrafemina.com/societe/france/articles/11107-reforme-de-levaluation-des-enseignants--l-les-modalites-du-projet-ne-sont-pas-satisfaisantes-r.html">réforme de l'évaluation des enseignants</a>.
La reconnaissance de la compétence est un problème, si ce n'est le
problème de gestion des ressources humaines dans la maison EN.
Précédemment, l'évaluation des enseignants était calamiteuse du fait du
passage trop peu fréquent des inspecteurs, spécialisés dans la
discipline. Leur nombre en chute libre, le passage des
inspecteurs s'est fait encore moins fréquent ces dernières années; dans
certaines académies, des enseignants du secondaire ne voient personne en
10 ans. L'évaluation en parallèle par le chef d'établissement, de
l'engagement hors classe, était marginale (peu de liberté
laissée dans la notation). Mais pour régler le problème, l'évaluation des
enseignants se ferait désormais par le chef d'établissement uniquement,
sous les conseils de l'inspecteur. Un chef d'établissement n'a pas compétence
pédagogique sur l'ensemble des disciplines. L'enseignant sera donc
évalué sur son activité en dehors de la classe, les projets menés, son
autorité globale mais pas sur les apprentissages des élèves.<br />
Qui
peut dire que ces réformes vont permettre une remise en cause des
méthodes enseignantes ? Comment peut-on affirmer se soucier de la
qualité de l'enseignement ?<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>5. Quelques mots sur le statut des enseignants</b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
Quelques
informations sur ce point avant de conclure. Le salaire des enseignants
certifiés ou des professeurs des écoles reste modeste, mais cela n'a
pas empêché le ministère de réaliser une communication sur la
revalorisation des enseignants. Sans problème, Luc Chatel a comparé des
salaires de néo-titulaires à temps plein à Bac+5 avec ceux de l'an
dernier à mi-temps à Bac+4.<br />
<a href="http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2011/11/luc-chatel-le-pere-noel-et-le-coup-des-2000-euros.html">Soulé V., </a><a href="http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2011/11/luc-chatel-le-pere-noel-et-le-coup-des-2000-euros.html"><i>Luc Chatel, Le Père Noël et les 2000 euros</i>, C'est Classe, Blog Libé </a></div>
<div style="text-align: justify;">
La
réalité aujourd'hui est que instituteurs et certifiés mettent toujours
aujourd'hui 10 ans de carrière, pour toucher 2000 euros nets.<br />
Ajoutez à cela l'augmentation de <a href="http://lexpansion.lexpress.fr/economie/pourquoi-le-salaire-des-fonctionnaires-risque-de-baisser_233729.html">la cotisation sur les retraites</a> et le <a href="http://www.ugff.cgt.fr/ancien/pdf/fonct_publ/fonct_publ_130/fonct_publ_130_4_6.pdf">gel du point d'indice</a>
depuis 2 ans pour comprendre que la stratégie viable choisie par nombre
d'enseignants consiste à prendre des heures supplémentaires. On peut
même affirmer que la gestion des personnels par le ministère les invite
même à prendre des heures, beaucoup d'heures, quitte à les bâcler,
puisque tout le monde s'en fiche.<br />
<br /></div>
<br />
<br />
En
conclusion, notre Ecole est tellement mise à mal aujourd'hui que pour
nombre d'enseignants les débats actuels dans les médias entre
républicains (pro-savoirs) et pédagogues (pro-développement de
l'enfant), ou sur le partage des responsabilités entre parents et
enseignants, sont d'une inutilité néfaste. Le matraquage que subit
l'Ecole ces dernières années devrait mettre au placard ces querelles de
second ordre et fédérer les acteurs pour remettre dans le bon sens cette
institution républicaine.<br />
Et dernièrement, de quoi est victime notre
Ecole finalement si ce n'est d'un néolibéralisme inefficace et
dogmatique ? Celui-là même qui conduit aujourd'hui à une <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/01/revenus-et-fiscalite.html">distribution des revenus et à une fiscalité immorales</a>, à <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/01/revenus-et-fiscalite.html">un accès au logement</a> impossible, à la <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2012/02/revue-de-grece.html">mise en difficulté d'Etats souverains</a>, à la <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2011/01/la-crise-essai-de-reinformation_1940.html">succession de crises financières</a>, à la mise en concurrence des travailleurs de pays de niveaux de vie incomparables...</div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-20991435132241594972012-04-05T23:03:00.001+02:002012-08-20T00:06:43.066+02:0032 propositions sans rire<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Alors <a href="http://www.liberation.fr/politiques/01012400699-les-32-mesures-de-nicolas-sarkozy">ce programme de N. Sarkozy</a> que nous attendions depuis fort longtemps, détaillons-le : <br />
<br />
- 2 mesures de vie politique : avec une orientation claire anti-élite (référendum et moins de députés).<br />
-
des mesures économiques (7): 2 protectionnistes, 3 pour la baisse du
cout du travail et 2 pour la hausse du niveau de vie : c'est bien ce
dont tout le monde pouvait s'apercevoir; il est complètement perdu sur
le sujet. Protectionnisme dans une Europe néolibérale qu'il a construite
ardemment, baisser le cout du travail mais augmenter les salaires pour
notre compétitivité... <br />
- 1 mesure à moitié économique, bizarre, difficilement classable: la banque de la jeunesse <br />
- une énorme catégorie Morale (9): il faut lutter contre les profiteurs; 2
mesures contre l'assistanat, 2 contre les profiteurs d'une justice trop
laxiste, 3 contre l'immigration et 2 pour permettre aux honnêtes gens
de se débarrasser d'une administration trop pointilleuse. Les honnêtes
gens contre les profiteurs. Le néant économique tente d'être masqué par
un discours moral se voulant mobilisateur. Bref, tout cela rappelle
étrangement Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite, et
montre que l'enfumage présidentiel est toujours de mise <br />
<br />
- Pour continuer de défendre les honnêtes gens, 3 mesures type famille : crèche, dépendance, accueil handicap <br />
- Puis 3 inclassables: banlieue, santé, énergie... <br />
<br />
En conclusion, un discours de droite, très moral, mais perdu sur le plan économique entre néolibéralisme et protectionnisme et qui nous amène à reprendre Serge Halimi qui décrivait, dans la préface du livre de Thomas Frank, la campagne de Sakozy en 2007:<br />
"C'est là une vieille recette de la droite: pour ne pas avoir à s'étendre sur la question des intérêts (économiques) - ce qui est sage quand on défend ceux d'une minorité de la population -, il faut se montrer intarissable sur le thème des valeurs, de la "culture" et des postures: ordre, autorité, travail, mérite, moralité, famille." </div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-21537924629635592352012-03-30T22:45:00.001+02:002012-03-30T22:45:54.112+02:00Nouvelles maliennes 2<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
<i>Pour la deuxième fois, nous laissons la parole : Chronique d'un habitant de Bamako 2</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Partie 1</i></div>
<div style="text-align: justify;">
Comme prévu, les présidents qui devaient venir restaurer l'ex-président
n'ont pas pu atterrir à Bamako à cause de l'occupation de l'aéroport par
les manifestants pro putsch. Ensuite, ces manifestants se sont dirigés vers
la Bourse du travail pour un affrontement avec les anti-putsch.
Beaucoup de blessures et d’arrestations dans les rangs des anti.<br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
Le mal redouté est donc finalement arrivé, car un affrontement entre ces
deux camps peut laisser la place à un autre putsch ou à une
éternisation des putschistes au pouvoir.<br />
Il faut savoir que les 5
présidents qui devaient venir, n'avaient pour but que d'installer l'ex-président à coup de menaces d'une intervention militaire de leur pays
respectif pour imposer ce retour. L'ex-président a profité de leur
arrivée pour réapparaître dans les médias et à dire qu'il n'a
jamais été arrêté. Tout le monde s'attendait à son apparition publique
aujourd'hui avec l'arrivée de ses anciens homologues.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Je crois que cette grande partie du peuple conduite par les pro-putsch a profité des manifestations du jour pour donner un message à l'ex-président et
aux autres présidents: leur faire entendre la voix du
peuple après celle des putschistes. Ces 5 présidents contestés dans leur
propres pays, vont revoir leur copie en incluant des rencontres avec le
peuple à leur arrivée ici, pour une autre mission. Mais au lieu de
comprendre ce message du peuple, ce soir, ils viennent de lancer un
ultimatum: dans 72 heures, le Mali sera sous embargo si les
putschistes ne rendent pas le pouvoir.<br />
Une grande partie du peuple préfère affronter cet embargo plutôt que de laisser
encore le Mali, dans les mains de l'ex-président ou de ces partis
politiques qui ont pillé le Mali.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Pour la petite histoire, sachez qu'ici parmi les partis qui sont contre le putsch et qui veulent
reprendre les affaire en main, les candidats aux élections
présidentielles ont annoncé 4 à 8 milliards de francs CFA pour leur budget de
campagne; plus de 40 véhicules 4x4 appartenant à l'état ont été découverts
cachés dans les champs d'un des candidats! D'où viennent ces
sommes? Comment peut-on vouloir dépenser toute cette fortune dans un pays
menacé par la famine à cause d'une saison de pluies désastreuse ? Le peuple malien peut-il accepter que des gens pareils
puissent diriger une transition ?
En gros, les maliens rêvent de changement et sont prêts à endurer des souffrances pour que ce changement puisse se faire... </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Partie 2 </i></div>
<div style="text-align: justify;">
Journée calme ce vendredi. A partir de lundi, toutes les frontières du Mali seront
fermées selon les mesures des présidents de l'Afrique de l'ouest.<br />
La
ville est calme, la junte reprend la main, aucune manifestation n'est permise. Le
chef de la junte a appelé le monde au secours du Mali, car une seconde
grande ville du nord vient de tomber aux mains de la rébellion grâce à
une alliance avec ACMI, qui ne se cache plus pour aider la rébellion. Les putschistes ont aussi présentés leurs excuses et les excuses du
peuple malien à la CEDEAO pour avoir empêché les présidents de venir
hier. Un peu de panique à Bamako où les gens font leur provisions car si
jamais lundi, les frontières sont fermées, tous les prix vont monter.<br />
Les banques permettent aux gens de faire leur opérations avant lundi, car
la banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest va couper les
vivres dès lundi, paralysant toutes les banques.<br />
Il fait très climatiquement et très socialement chaud, mais tant qu'il ya la vie, il ya l'espoir! </div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-30493451971435024452012-03-28T22:54:00.000+02:002012-03-28T22:54:02.566+02:00Nouvelles du Mali<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">S'informer sur la situation malienne n'est pas facile, oubliée entre campagne présidentielle, affaires et autres conflits internationaux.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Voici le courrier d'un ami malien décrivant la situation. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">"Mes chers
amis, chers amis du Mali, je vous sais tous soucieux de ce qui se passe au
Mali. Je tiens à vous dire qu’en ce moment l'espoir a laissé la place au doute
et à l'angoisse.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"><br />
Je vous envoie ce message au moment où tout à l'heure, le président renversé vient
d'appeler les médias français pour leur dire qu'il est au Mali, qu'il va bien, qu'il est libre et qu'il n'a jamais été arrêté par
les putschistes. Cet appel téléphonique n'est pas fortuit, car demain, 5 présidents
de l'Afrique de l'ouest viennent au Mali demander aux putschistes de laisser la
place à ATT (<i>le président</i> <i>Touré</i>) ou au président de l'assemblée nationale, afin d'un retour
rapide à l'ordre constitutionnel.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"><br />
Au niveau social la tension est très vive, pas de salaires, pas d'opérations
bancaires car la banque centrale des états de l'Afrique de l’ouest veut
utiliser son arme consistant à couper les vivres afin d’asphyxier les
putschistes. Entre les putschistes et le peuple, qui souffrira le plus?????<br />
Aujourd'hui des divisions inquiétantes ont commencé à se faire voir au sein du
peuple entre pro et anti-putsch. Les pro-putch ont fait leur démonstration dans
les rues de Bamako en mobilisant beaucoup, beaucoup de gens. Les anti veulent
aller demain à l'aéroport pour applaudir les 5 présidents et les <span> </span>pro se sont aussi donnés rendez-vous là bas.
Le peuple va se casser la gueule à la face du monde à l'aéroport demain, car les
pro jurent d’empêcher les présidents d’atterrir.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"><br />
Les putschistes veulent accueillir les présidents tandis que leurs
sympathisants sont contre. Que vont faire ces putschistes demain ????</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">
Si vous voulez savoir mon avis personnel, je vous le dis.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Les pro-putsch
sont dirigés par des gens qui ont hâte d’accéder au pouvoir pour avoir leur
part du gâteau, eux pensent que c’est leur heure qui a sonné. Les anti-putsch
sont dirigés par des gens qui ont tous les mains sales, car comptables de la
situation actuelle. Ils ont tous dirigé le pays et ont <span></span>tous des affaires de détournement de fond à
leur nom donc, eux savent qu’en quittant le pouvoir ils courrent le risque d’être
poursuivis par la justice. Avec leur richesse, c’est l’un d'eux qui gagnera
encore aux présidentielles pour couvrir encore ces affaires de détournements.<br /> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Je n'ai pas lu de motion de soutien à la télé en faveur des putschistes
comme c'est la mode actuellement, je ne participerai à aucune manif même si je
tire les pots cassés du putsch car je n'ai pas accès à mon salaire, ni à mon
compte bancaire comme tout le monde, mais je tiens à vous faire savoir que ce
putsch est le reflet d'un sentiment généralisé au Mali. Il reflète l'état d'âme
du maximum des maliens excédés par l'humiliation que des rebelles faisaient
subir à une armée nationale qui abandonnait de jour en jour des parties du
Mali.<br />
Des pères, des frères de l'armée mourraient ou étaient égorgés tous les jours,
leurs familles ne sont pas informées, on cachait tout. Les femmes de militaires
ont manifesté <span></span>à Bamako, elles<span> </span>ont été reçues par le président. Les femmes ont
toutes dit au président leur désaccord avec lui, tout le peuple malien a
soutenu ces femmes, le président avait reconnu toutes ces fautes: le
manque de communication, le manque d'armement adéquat, le manque de nourriture. Il
avait promis de tout remettre en ordre. C'est <span></span>après tout cela que l'armée a commencé à
replier, à abandonner des parties du territoire .Aujourd'hui plusieurs groupes
d'auto-défense de jeunes défendent leur village à cause de l'abandon de
l'armée. En gros tout le peuple en voulait à ce président qui était coupé
de son peuple. Tous les jours des gens manifestaient dans les rues, il ne
disait rien le président. Je ne vous parle de la corruption flagrante: pour
accéder à l’armée, paye au moins 500 000, à la douane pour accéder tu payes
7 000 000, pour accéder à la fonction publique paye autant.
Dans les quartiers, que font les maires des espaces publics ? Aucune autorité ne
soutient le mouvement citoyen des jeunes qui dénoncent cette situation</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Savez-vous
que depuis plus de 2 mois, aucun membre de la famille du président ne vit au Mali ? Ils sont au Maroc, n'était-il pas au courant de ce qu'ils risquaient après tout?<br />
Tout le peuple malien est au courant que, en fait, au départ c'était une simple mutinerie. Ces jeunes putschistes n'étaient <span></span>pas préparés
pour un putsch, mais la situation était telle qu'en sentant la mutinerie, le
président a fui son palais et les putschistes ont finalement transformé la
mutinerie en putsch car ils <span> </span>n'ont eu
aucune résistance: tout le monde s'est mis à l'abri.<br />
On dit que les élections étaient dans 5 semaines alors que la loi
électorale dit <span></span>que les élections
présidentielles doivent se tenir sur l'ensemble du territoire en toute liberté.
Etait-il possible de faire des élections alors que plus de 500 000 maliens sont
réfugiés dans les pays limitrophes ? Alors que plus de 50 pour 100 du territoire
est dans les mains de ACMI et des rebelles ? Avant le putsch, les rumeurs de
ce report des élections circulaient déjà.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"><br />
A mon vis ce putsch a servi à arrêter l'hémorragie et à redorer le blason,
l'honneur et la dignité du peuple malien et de l'armée malienne. Nous tous, fiers
<span> </span>au Mali d’être des descendants des rois
maliens qui ont défendu le Mali contre tout et qui ont toujours dit plutôt la
mort que la honte face à l’ennemi, nous avons leur sang qui coule dans nos
veines, c'est ce que ces jeunes militaires ont restauré. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Comme moi
beaucoup de maliens vont vouloir que ces jeunes acceptent de retourner dans
leur camp pour gérer les menaces d'ACMI et la rébellion et laisser la place au
président de l'assemblée nationale. Leur action a permis de faire prendre
conscience aux pays qui, avec hypocrisie, laissaient les rebelles aller se
ravitailler ou se réfugier chez eux, que </span></span><span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">maintenant </span></span><span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">ils savent que ACMI et les
rebelles peuvent menacer leur pouvoir. Chaque pays<span> </span>va aider le Mali et être plus sincère et
conscient de la situation.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Je suis donc
conscient qu’il faut un retour à un ordre constitutionnel pour que tous les
partenaires<span> </span>reviennent avec tout leur
financement, afin d’aider le Mali à s’en sortir car tout les financements à l’état
et aux organisations sont arrêtés de nos jours. Le peuple ne pourra pas tenir
le coup, les putschistes comprendront ces enjeux et regagneront leur camp, c’est
mon plus grand souhait.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">En empruntant
l’expression d'un ami, je dirai aussi que demain jeudi sera un jour
décisif dans l’histoire du Mali.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">On est en
mois de mars, nous traversons notre période de canicule, aujourd’hui le vent
est chaud, le temps couvert d’un nuage de poussière rouge depuis ce matin, je
suis loin <span></span>d’être superstitieux mais c’est
un temps qui n’arrange pas un moral déjà si bas !</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Priez pour
le Mali !</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;">Croisez vos
doigts pour le Mali !<span class="HOEnZb"></span></span></span>"</div>
<span style="font-size: small;"><span style="line-height: 115%;"><span class="HOEnZb"></span></span></span></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-29947376246123453382012-03-21T20:40:00.001+01:002012-04-29T10:55:01.960+02:00N'avoir honte de rien<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Cette campagne présidentielle semble irréelle.<br />
Elle marque un regain d'intérêt des Français sur les questions économiques et les candidats prétendent pouvoir y répondre sans considération pour leur action passée, leurs anciens engagements, leur marque idéologique... <br />
Irréelle, oui, chaque candidat semble pouvoir dire tout et n'importe quoi, mentir sur les chiffres, stigmatiser certains groupes sociaux, affirmer l'inverse de ce qu'il a dit ou fait dans le passé, sans honte, sans gêne, mais aussi sans se voir remettre véritablement en cause par nombre de médias à la mémoire courte et à l'analyse légère.<br />
De sorte que la réaction du citoyen informé se décline en 3 phrases :<br />
- "Comment peut-il/elle dire ça ? N'ont-ils honte de rien ?"<br />
- "Personne ne va gober ça, j'espère"<br />
- "Ils nous prennent vraiment pour des cons", le "Ils" regroupant ici élites médiatique et politique.<br />
<br />
Bref, petit tour d'horizon de déclarations ou de projets de mesures remises dans leur contexte pour lesquelles, à leur lecture, ces 3 phrases risquent de revenir en boucle.<br />
<br />
<br />
Vous l'aviez anticipé, le chef de l'Etat tient ici la corde. Largement en tête du <a href="http://desintox.blogs.liberation.fr/blog/bobarom%C3%A8tre/">Bobaromètre </a>tenu par des journalistes de Libération, N. Sarkozy semble nous prendre pour des poissons rouges.<br />
<br />
<br />
Premier élément, il proposait il y a quelques jours une taxation des Français exilés fiscaux. Magnifique.<br />
En 2007, Sarkozy avait fait campagne sur le taux de prélèvements qui faisait fuir les talents de France : comprendre les grandes fortunes. Nous avons encore en mémoire les déclarations de C. Lagarde sur les évadés de la Gare du Nord. A l'époque, la richesse était le fruit du travail et l'impôt une lubie de bobos.<br />
<a href="http://www.lefigaro.fr/impots/2007/07/11/05003-20070711ARTFIG90201-lagarde_evalue_le_paquet_fiscal_a_milliards.php">Perrault, G.,<i> Lagarde évalue le paquet fiscal à 13.6 milliards</i>, Le Figaro.fr, juillet 2007. </a><br />
<br />
<br />
L'évadé fiscal est donc passé du statut de victime à celui d'imposteur moral dans le discours sarkozyste. Nous trouverons sans doute, aujourd'hui, un responsable UMP pour réévaluer le coût du paquet fiscal à la baisse.<br />
<br />
Mais le plus drôle reste tout de même cette nouvelle posture sur l'Europe ; <a href="http://www.lesechos.fr/economie-politique/election-presidentielle-2012/ump/0201942437845-sarkozy-a-l-offensive-pour-une-europe-qui-protege-300452.php">nous avons besoin "d'une Europe qui protège."</a><br />
Après un quinquennat d'alignement sur l'<a href="http://blog.mondediplo.net/2010-03-29-Ce-n-est-pas-la-Grece-qu-il-faut-exclure-c-est-l">ordolibéralisme allemand</a>, d'exigences de mesures radicales concernant le peuple grec notamment, après avoir fait passer en force le Traité Constitutionnel Européen qui voue aux gémonies toute idée de protectionnisme, en voilà un beau discours.<br />
Mais pouvons-nous y voir un changement de cap à 180° ? Une table rase du passé pour un nouveau quinquennat plus... progressiste ?<br />
Même pas. Car dans le même temps, N. Sarkozy a signé et oeuvre maintenant à la ratification parlementaire du <a href="http://www.european-council.europa.eu/media/582863/06-tesm2.fr12.pdf">Mécanisme Européen de Stabilité</a> et du <a href="http://european-council.europa.eu/media/639232/08_-_tscg.fr.12.pdf">Traité sur la stabilité, la convergence et la gouvernance dans l'Union</a>.<br />
Pour faire court, le MES est un fonds monétaire européen, ratifié en février par nos 2 assemblées, qui s'inscrit dans le cadre plus large du TSCG, signé par le chef de l'Etat lors du sommet européen du 2 mars, pour une ratification parlementaire après les élections.<br />
<br />
Alors que disent ces textes ? <br />
Le TSTG indique, Article 3, que la règle des 3% de déficit budgétaire passe à 0.5% de déficit structurel; notion plus floue.<br />
Article 4 : Une dette dépassant les 60% du PIB doit être combattue par une réduction de 5% par an. Pour donner un ordre d'idée, sur le budget 2011, 80 milliards d'économie seraient demandées pour rembourser le capital de 5%, en plus des intérêts de la dette accumulée (50 milliards cette année). Impossible.<br />
Mais ces règles devront être "opérantes dans la législation nationale par des dispositions de caractère contraignant et de nature permanente, de préférence au niveau de la Constitution." Article 3. Très bien. Tant qu'à faire.<br />
Le MES indique que la Commission Européenne, avisée des conseils de la BCE et du FMI, décide du déblocage des prêts aux pays en difficulté, tout en définissant la "conditionnalité", c'est-à-dire les mesures concrètes exigées en échange du prêt pour la remise en ordre des budgets nationaux. Le texte parle de programme d'ajustement macroéconomique. Ce mot <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2010/02/la-diplomatie-de-la-dette.html">ajustement</a> donne encore des sueurs froides à toutes les pays en développement victimes du FMI (Burkina-Faso, Ethiopie, Equateur...)<br />
<br />
Bref, là où la crise actuelle devrait nous amener à revoir <a href="http://essaidereinformation.blogspot.fr/2011/12/nous-navons-plus-les-moyens-de-quoi.html">les moyens de financement des dettes publiques européennes</a>, N. Sarkozy affirme nous protéger en durcissant les règles budgétaires et en abandonnant une partie de notre souveraineté au profit d'une institution non démocratiquement élue, ultra-libérale depuis sa mise en place. N'avoir honte de rien, disions-nous ?<br />
Pour rappel, le nouveau prêt à la Grèce sera accordé sous réserve de mesures d'austérité supplémentaires : baisse du salaire minimal de 22%, privatisations en cascades et fermetures de service public. Voilà ce que veut dire aujourd'hui une conditionnalité en vue de l'obtention d'un prêt par la Commission Européenne.<br />
<a href="http://www.cadtm.org/La-Grece-premiere-colonie-de-l"><i>La Grèce, première colonie de l'Europe, A qui le tour</i>, Site du CADTM, mars 2012 </a><br />
<br />
<br />
Mais ne soyons pas plus anti-sarkozystes que de raison (sic)... Si F. Hollande souhaite renégocier le traité s'il est élu, les sénateurs PS se sont abstenus lors de la ratification du MES. Grand début de lutte...<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Puis vient l'acharnement légitime des politiques à maintenir en France nos usines. Toujours après des décennies d'ouverture à la concurrence, de libre-échange, de libre circulation des capitaux. Grande hypocrisie.<br />
Mais alors le sketch Lejaby a atteint des sommets dans ce domaine !<br />
Laurent Wauquiez, ministre et élu de Haute-Loire, <a href="http://www.leparisien.fr/economie/bernard-arnault-pourquoi-lvmh-a-soutenu-la-reprise-de-lejaby-03-02-2012-1843796.php">se réjouit de la reprise de l'entreprise</a> par un sous-traitant du groupe LVMH dirigé par Bernard Arnault. <a href="http://lauer.blog.lemonde.fr/2012/02/03/lvmh-un-resultat-peut-en-cacher-un-autre-2/">Le Monde applaudit </a>.<br />
L'émission "Là-bas si j'y suis" rappelle à quel point le groupe de la première fortune française œuvre à la sauvegarde de l'emploi national. Loin de toute recherche de moins-disance sociale et salariale.<br />
Exemple: les costumes Kenzo du groupe LVMH ne sont plus produits en France. La première délocalisation a amené la production en Pologne, les salariées françaises à 1100 euros remplacées par des polonaises à 250 euros; une deuxième désormais en Bulgarie, l'usine polonaise est fermée, les ouvrières bulgares travaillent pour 150 euros par mois.<br />
<a href="http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2400">Saint Bernard Arnault, notre sauveur si modeste, Là-bas si j'y suis, France Inter, mars 2012 </a><br />
<br />
A Florange, il a fallu l'intervention du chef de l'Etat pour obtenir <a href="http://www.francesoir.fr/actualite/politique/nicolas-sarkozy-obtient-17-millions-d-euros-pour-sauver-florange-190506.html%20">les financements nécessaires à la reprise de l'activité des hauts-fourneaux</a> (500 salariés, 2300 pour l'ensemble de l'aciérie); à en croire certains commentaires, nous devrions nous réjouir de ce "geste" de Lakshmi Mittal. Notre président est toutefois passé bien après le wedding planner de la fille de M. Mittal, qui lui, a obtenu 55 millions, sans présenter
de retour sur investissement réaliste.<br />
Il faut vraiment nous prendre pour des abrutis pour ne pas nous donner à voir sur ce point précis autre chose que l'échec total du néolibéralisme: distribution des richesses écoeurante, transfert de pouvoir du politique au capital, paupérisation et mise en concurrence déloyale des classes ouvrières des pays industrialisés...<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais nos élites politiques et économiques ne sont pas les seuls à s'activer, dans ce qu'on pourrait appeler une entreprise massive de foutage de gueule.<br />
Extraordinaire, par exemple, comment nos journalistes enferment le débat de la dette publique. Le service public, pour recevoir les candidats à la présidentielle, fait appel à 2 acteurs de médias privés (sic) : François Lenglet, directeur de BFM Business,et Franz-Olivier Giesbert, auteur d'un livre corrosif sur N. Sarkozy et directeur du Point.</div>
<div style="text-align: justify;">
Face à François Hollande, <a href="http://www.youtube.com/watch?v=IW9Ly7-kXHs">les deux experts expliquent sans sourciller</a> qu'il n'y a pas d'autre solution plausible pour lutter contre la dette que la réduction des dépenses.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lenglais, à grand coup de chiffres contestés sur la part des dépenses dans le <a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/14/la-part-des-depenses-publiques-dans-le-pib_1603246_3232.html">PIB</a>, développe un point de vue néolibéral classique, le faisant passer pour une expression de bon sens : "les autres pays l'ont fait !" Il ne nous parlera donc pas des choix faits par <a href="http://www.actualite-distincte.info/2012/01/apres-son-refus-de-payer-sa-dette.html">l'Islande</a> l'an dernier ou de ceux de l'<a href="http://www.liberation.fr/economie/01012390907-nous-avons-sauve-les-gens-plutot-que-les-banques">Argentine</a> en 2002. Préférons <a href="http://www.lemonde.fr/ameriques/portfolio/2012/03/23/maree-humaine-contre-la-hausse-des-droits-de-scolarite-au-quebec_1674579_3222.html">le très conservateur Canada</a>! </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lenglais ne nous parlera pas, non plus, de la dernière étude sur la consommation de soins et de biens médicaux des Français réalisés par l'OMS (cf également <span id="goog_114132855"></span><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2010/02/BULARD/18797">cet article</a> <span id="goog_114132856"></span>précédemment cité sur le blog). Celle-ci place désormais la France au 7ème rang mondial pour son système de santé; 1er en 2000, 1er européen en 2006. Belle rétrogradation donc, alors même que le rapport de l'institution indique que la part de notre richesse consacrée à notre santé a augmenté et que la part de remboursement, par l'assurance-maladie des soins de santé ordinaires, a fortement chuté de 71% en 2005 à 50% en 2010.<br />
<a href="http://presidentielle2012.ouest-france.fr/actualite/secu-retraites-comment-sauver-notre-modele-social-16-03-2012-592">Jourdaa, F., <i>Sécu, retraites : comment sauver notre modèle social ?</i>, Journal Ouest-France, mars 2012</a><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, à mesure que nous réduisons la prise en charge publique des dépenses de santé, nous augmentons le coût total de notre facture santé, pour un service global de moins bonne qualité. Fou, non ?<br />
<br />
Ne nous attardons pas sur Giesbert, dont l'acharnement anti-sarkozyste peut séduire, mais rions un peu avec le Point pour comprendre à qui fait appel le service public pour analyser la campagne. Pour cela, relisons Claude Imbert, éditorialiste inamovible du magazine, lors de la mise en place de la monnaie commune.<br />
Attention littérature néolibérale de haut-vol !<br />
"En France, pays où les moins assistés des chômeurs sont mieux lotis que la majorité des travailleurs du monde, l'an neuf nous accueille avec l'euro (...). C'est depuis longtemps la meilleure nouvelle ! (...) L'harmonisation progressive que l'euro imposera devrait nous être propice: comme nos prélèvements sont les plus lourds et notre socialisme le plus corsé, toute potion médiane devrait d'abord alléger nos charges."<br />
Imbert, C., <i>Editorial</i>, Le Point, décembre 1998.<br />
Comme c'est beau. Lire du Claude Imbert aura forgé à jamais des dizaines de vocations altermondialistes.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous en revenons ici au film/livre <a href="http://www.lesnouveauxchiensdegarde.com/">"Les Nouveaux Chiens de Garde"</a> ayant démontré le quasi-verrouillage des médias de masse par la pensée néolibérale. L'autre idée-force du film réside dans la mise en évidence des conflits d'intérêts auxquels s'exposent nos experts économiques, présentés comme éclairés et indépendants sur nos plateaux-télé, jamais comme lobbyistes du système bancaire. Certains le sont pourtant.<br />
L'article de Renaud Lambert sur ce sujet est éclairant et la multitude d'exemples interpelle.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/LAMBERT/47476">Lambert, R., Les économistes à gages sur la sellette, Le Monde Diplomatique, mars 2012</a><br />
<br />
Reprenons seulement le cas de Jean-Hervé Lorenzi toujours présenté comme président du Cercle des Economistes pour parler bourse et économie, sur RTL et Europe 1, immobilier dans Les Echos et conseils de campagne au QG de François Hollande. Tout cela sans jamais mentionner ses fonctions de membre du conseil d'administration des Pages Jaunes, d'EDF, d'Associés en Finance, de BNP Paribas Assurances, de l'Association Française des Opérateurs Mobiles, ou membre du conseil de surveillance de BVA ou de la compagnie financière Saint-Honoré, ou encore conseiller du directoire de la Banque Rotschild. Mais nous ne devrions pas remettre en cause son indépendance; à 35 000 euros par mandat en moyenne pour les sociétés du CAC 40 , non, ne le faisons-pas. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
Pour conclure, le risque d'un tel inventaire peut susciter une quatrième réaction bien souvent entendue, "Tous Pourris". Il peut également susciter l'affirmation d'une sorte de théorie du complot où experts, politiques, grand patronat et médias feraient le jeu dogmatique du néolibéralisme, au profit de leur classe dominante.<br />
Bien loin d'affirmer de telle chose, l'idée de ce billet est plutôt de montrer que d'autres possibilités d'information sont à la portée de tout citoyen, que l'information citoyenne est un pré-requis nécessaire à une rupture réelle. Car, dans cette campagne, le plus triste n'est bien souvent pas dans les articles que nous pouvons lire, mais dans les réactions de certains lecteurs où des idées, obsolètes face aux attaques en règle néolibérales, apparaissent toujours; le consommateur briseur de grève, le salarié stigmatisant l'assisté, le travailleur du privé en colère face au fonctionnaire, les parents d'élèves en opposition à des enseignants délégitimés, ou encore les réactions racistes face au travailleur immigré...<br />
<br />
L'information citoyenne, donc pour ne pas se tromper d'ennemi.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-54786469312490683732012-02-14T01:47:00.002+01:002012-04-07T00:24:25.323+02:00Revue de Grèce<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
La campagne présidentielle française a de quoi accaparer notre attention. Tribune à certaines idées altermondialistes ou progressistes : taxe Tobin, plafonnement des loyers, révolution fiscale... Puis, retour à la ligne droite néolibérale pour Sarkozy : référendum sur l'indemnisation chômage, discours sur les valeurs, le travail, la famille... Déblatérer sur les valeurs pour ne pas parler d'économie, ou comment définitivement nous prendre pour des abrutis ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Incroyable comme cette campagne renvoie à la lecture du livre de Thomas Frank et sa superbe préface de Serge Halimi sur la campagne de 2007.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://atheles.org/agone/contrefeux/pourquoilespauvresvotentadroite/index.html">Frank, T., <i>Pourquoi les pauvres votent à droite ?, Comment les conservateurs ont gagné le coeur des Etats-Unis</i>, 2008.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Mais là n'est aujourd'hui pas le problème. Il nous faudrait faire preuve d'un ethnocentrisme caractérisé pour nous étaler sur ces broutilles quand un Etat européen est proche de l'implosion, économique comme sociale.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce qui se passe en Grèce nous interpelle et ce billet présente une revue de presse tentant de couvrir différents aspects du "problème grec", diront les économistes orthodoxes.</div>
<div style="text-align: justify;">
La stratégie de l'Union Européenne et plus largement de la Troïka est simple et parfaitement résumée par Jean Quatremer dans cet article. </div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/02/pourquoi-lunion-et-le-fmi-demandent-%C3%A0-la-gr%C3%A8ce-de-diminuer-ses-salaires-et-ses-prix.html#more">Quatremer, J.,<i> Pourquoi l'Union et le FMI demandent à la Grèce de diminuer ses salaires (et ses prix)</i>, Coulisses de Bruxelles, Blogs Libération, février 2012. </a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Présentation chiffrée de l'économie grecque montrant son déficit de compétitivité: salaires trop élevés pour attirer les investisseurs étrangers, Etat endémique, tissu économique inadapté à l'économie de marché européenne... Vous connaissez la musique !</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais comment faire un article sur la situation actuelle sans parler des structures et des conditions d'accès au marché de la Grèce pour son refinancement ? Comment concevoir des remèdes aussi draconiens sans s'intéresser à l'état de la population ? Et à la lecture de cet article, pourquoi avoir alors vendu l'intégration à l'Union monétaire de pays aux cultures économiques si différentes ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<br />
Pour comprendre le rôle des marchés obligataires, un tour sur le site <a href="http://www.gecodia.fr/Taux-obligations-Etats-Taux-d-interet-des-obligations-publiques-US-Bund-OAT-GILT-JGB-et-autres_a86.html">Gecodia </a>suffit pour percevoir comment l'évolution des taux demandés à la Grèce pour son refinancement la pousse à la faillite.<br />
<br />
Attention, ce sont des taux de reventes des prêts grecs sur le marché secondaire sur les produits à 10 ans, il ne s'agit pas des taux exacts réels lors des adjudications au trésor grec et l'Etat grec se finance également par d'autres produits que du "10 ans". <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-J5DCReJufVE/TzmVLvbY4RI/AAAAAAAAB8s/a3jYqh6rFIw/s1600/Taux+obligataires+piigs+depuis+3+ans.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="428" src="http://3.bp.blogspot.com/-J5DCReJufVE/TzmVLvbY4RI/AAAAAAAAB8s/a3jYqh6rFIw/s640/Taux+obligataires+piigs+depuis+3+ans.png" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
L'obligation faite aux Etats membres, même en extrême difficulté, de se financer sur les marchés financiers et les peurs du défaut de l'Etat grec ont amené une dérive des taux d'intérêts et une augmentation du poids de la dette sur l'économie grecque intenable. </div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Mais puisque nous sommes sur le rôle du secteur financier dans la crise grecque, attardons-nous sur l'article de François Leclerc qui se penche sur le rôle des hedge funds, fonds d'investissement qui œuvrent pour ne pas renégocier la dette grecque.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.pauljorion.com/blog/?p=32600">Leclerc, F., <i>L'oeuvre des Charognards</i>, Blog de Paul Jorion, Janvier 2012.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ou encore sur celui de l'Allemagne qui a mis en place les structures d'une zone monétaire qui ne peut pas fonctionner, du fait du super-principe de contrôle de l'inflation et de surveillance des finances publiques par les marchés obligataires mondiaux.</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://blog.mondediplo.net/2010-03-29-Ce-n-est-pas-la-Grece-qu-il-faut-exclure-c-est-l">Lordon, F., <i>Ce n'est pas la Grèce qu'il faut exclure, c'est l'Allemagne</i>, Blog La pompe à Phynance, mars 2010.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais revenons-en aux Grecs puisque la logique néolibérale voudrait que leurs salaires diminuent drastiquement. </div>
<div style="text-align: justify;">
La société grecque subit la crise de plein fouet et de nombreux médias tentent de mettre l'ensemble de la responsabilité sur les Grecs eux-mêmes en s'appuyant <a href="http://www.rtbf.be/info/monde/detail_merkel-s-en-prend-aux-vacances-et-aux-retraites-des-pays-d-europe-du-sud?id=6126033">sur les propos de Merkel</a>: peu travailleurs, fraudeurs du fisc invétérés, clientélistes et corrompus...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Ces analyses tentent de réunir le peuple grec sous ces traits, là où la grande majorité de celui-ci est la première victime du clientélisme de ses élites politiques, et où la fraude fiscale ne profite pas particulièrement aux vendeurs de sandwiches à la sauvette des rues d'Athènes ou aux travailleurs indépendants multi-activités.</div>
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2010/03/KADRITZKE/18886">Kadritzke, N., Comment l'injustice fiscale a creusé la dette grecque, Le Monde Diplomatique, mars 2010.</a><br />
<br />
Si vous voulez éviter le Monde Diplomatique, voici un article des Echos intéressant, tout en mettant bizarrement l'accent sur la partie secteur public des inégalités.<br />
<a href="http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/finance-marches/finances/221137508/sauver-soldat-grec-oui-a-condition-faire-mena">Doré, M., Sauvez le soldat grec...mais à condition de faire le ménage à Athènes, Site Les Echos.fr, Septembre 2010.</a><br />
<br />
Les deux articles suivants montrent pour le premier la réalité de la baisse des revenus des grecs et de leur accès aux services publics, les conséquences sur la santé publique; pour le deuxième, le désarroi de cette génération très qualifiée cantonnée aux petits boulots à 700 euros par mois.<br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2011/12/BURGI/47031">Burgi, N., <i>Les Grecs sous le scalpel</i>, Le Monde Diplomatique, Décembre 2011.</a><br />
<a href="http://killasoundyard.fr/WordPress/?p=186">Kaimaki, V., <i>"Aux banques, ils donnent de l'argent; aux jeunes, ils offrent... des balles"</i>, </a><a href="http://killasoundyard.fr/WordPress/?p=186">Le Monde Diplomatique, Janvier 2009.</a><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Et nous finirons par rappeler l'engagement de sociétés françaises dans l'économie grecque quand M. Quatremer brocarde son manque de compétitivité. Un engagement, sans doute pas par œuvre de bienfaisance, mais l'on peut supposer que les investisseurs étrangers, français ou non, ne se battront pas pour la mise en place rapide d'une grande politique fiscale redistributrice.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Ce rappel se fera à partir d'extraits d'un commentaire d'un internaute, LoupBleu, sur Libération.fr que nous étayons de quelques liens.</div>
<div style="text-align: justify;">
(...) "Personne ne veut dire que <a href="http://www.carrefour.com/docroot/groupe/C4com/Pieces_jointes/Autres/PARCMAGASIN2010.pdf">Carrefour</a> a racheté beaucoup, beaucoup
de supermarchés grecs depuis l'adoption de l'euro et créé beaucoup
d’établissements. </div>
<div style="text-align: justify;">
(...) Personne ne veut rappeler que la banque commerciale (emporiki, 2ème banque grecque), la banque agricole (agrotiki trapeza), la
banque générale (géniki trapeza) ont été <a href="http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/trois-grandes-banques-francaises-rattrapees-par-leur-exposition-en-grece_1002411.html">rachetées par des banques françaises.</a> </div>
<div style="text-align: justify;">
(...) Personne ne dit que l'aéroport d'Athènes a été concédé à une
entreprise allemande, que <a href="http://www.courrierinternational.com/chronique/2010/07/07/le-piree-porte-d-entree-de-la-chine-en-europe">le port du Pirée a été concédé à une entreprise chinoise</a>. Autant dire que la Grèce perd peu à peu le contrôle
de ses outils de transport."
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En conclusion, nous reprendrons une citation de l'article de Burgi cité plus haut : </div>
<div style="text-align: justify;">
"L’intervention de forces transnationales qui portent depuis au moins
trente ans le projet de déconstruction de l’Etat social est ainsi
relayée au niveau national par des acteurs longtemps partie prenante
d’un système clientéliste, inefficace et corrompu."</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Tout est dit. Presque. </div>
</div>
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<script>!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0];if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src="//platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");</script>Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-83394700309430165812012-01-29T22:43:00.002+01:002012-08-17T18:44:43.509+02:00Revenus et fiscalité<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
La fiscalité sera au coeur de la campagne présidentielle, mais pour ne pas se laisser enrhumer, dirons-nous, par des propos du type: "ne pas se faire voler les fruits de son travail", "l'impôt bien trop élevé en France, qui fait fuir les talents"..., nous devons nous intéresser à la distribution des revenus dans notre pays.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Selon les <a href="http://revolution-fiscale.fr/simuler/distrib/tableau.php?conceptrev=y&champ=18">chiffres de Piketty </a>découlant eux-mêmes de la comptabilité nationale, le salaire médian des français (de plus de 18 ans) est de 19 900 euros bruts. La moitié des Français donc gagnent moins de 20 000 euros par an.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les revenus des Français sont ensuite classés par percentile, des 1% des français les plus pauvres aux 1% des français les plus riches. Chaque percentile comptant un nombre égal de personnes autour de 500 000. Nous pouvons alors déterminer des barres d'entrée.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le fait de prendre l'ensemble des Français de plus de 18 ans permet d'englober dans l'étude les étudiants, les personnes sans emploi, les travailleurs à temps partiel.</div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, nous nous rendons alors compte que 30% des Français touchent moins de 1000 euros bruts par mois. Indicateur surprenant, certes, mais comme la méthode de calcul peut frapper, étudiants recensés, minimas sociaux non pris en comptes, n'oublions pas que<a href="http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF04415"> l'INSEE comptabilise 13% de la population française pauvre</a>. Cette statistique prend en compte le niveau de vie qui lui comptabilise les revenus de redistribution (minimas sociaux, allocations...).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A partir de 30 000 euros de <a href="http://www.revolution-fiscale.fr/lexique#revenu">revenus bruts</a> annuels, vous faîtes partie du dernier quart le plus riche.</div>
<div style="text-align: justify;">
Jusque-là, les revenus progressent d'un percentile, voire même d'un décile à l'autre faiblement. Une belle économie de redistribution, diriez-vous... </div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ensuite, la pente de la courbe devient plus raide, les revenus se différencient un peu plus vite. </div>
<div style="text-align: justify;">
A partir de 45 000 euros, vous entrez dans le dernier décile; les 10% les plus riches.</div>
<div style="text-align: justify;">
A partir de 61 000 euros, les 5%.</div>
<div style="text-align: justify;">
Puis ensuite la courbe devient de type exponentielle : 123 000 euros sont nécessaires pour faire partie des 1% les plus riches, et si vous voulez chercher la petite bête, 362 000 pour les 0.1% et 1.3 millions pour les 0.01%.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Trop de chiffres trop vite, donc voilà une présentation graphique, la courbe à partir des chiffres de Piketty.</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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/></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Lecture : - un individu dont les revenus sont de 22 000 euros par an fait partie des 50% des français (tous les français de +18 ans) les plus riches mais ne fait pas partie des 40% les plus riches</i><br />
<i> - La barre d'entrée des 10% les plus riches (L'INSEE parle de dernier décile) est de 45 000 euros.</i><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, voilà la courbe des revenus d'un pays d'économie néolibérale soit-disant "égalitariste", "où les talents ne peuvent pas s'exprimer", "d'un pays qui ne veut pas évoluer dans un monde qui change"...</div>
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Toutes ces sornettes vous font exploser ?</div>
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Alors poursuivez en allant consulter la courbe <a href="http://revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/des-impots-progressifs-/11-un-systeme-fiscal-faiblement-progressifou-franchement-regressif-">sur le site des auteurs de <i>la révolution fiscale</i></a> du taux d'imposition globale des français selon leurs revenus. Quand on additionne les impôts sur le travail (charges, CSG...), sur le revenu (IRPP, ISF), sur les revenus du capital et aussi et surtout la TVA, l'impôt le plus lourd des classes moyennes.<br />
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Pour pousser la petite bête, le graphique suivant est le même, mais va au-delà des percentiles en intégrant les 0.1% et les 0.01% des Français les plus riches. </div>
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<img alt="" 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/></div>
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<i>Lecture : - Les 0.1% des français les plus riches ont un revenu annuel supérieur à 362 219 euros</i></div>
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Comme les revenus des 99% des français paraissent si faibles, comme les efforts d'une vie de travail pour faire marcher l'ascenseur social (financier) et gravir quelques échelons semblent réduits à si peu de choses.</div>
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<br /></div>
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A l'heure où dresser des catégories de français aux revenus comparables, les unes contre les autres, est une marque de fabrique (l'assistanat, le public contre le privé, les fraudeurs, "ceux qui ne manifestent" jamais contre les autres...), un mouvement citoyen américain a pour principal slogan "We are the 99%". Eloquent, non ?<br />
<br />
<i>Pour une révolution fiscale,</i> Landais, C., Piketty, T., Saez, E., Editions du Seuil, 2010.<br />
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Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-74169210146036082912012-01-08T12:29:00.002+01:002012-01-08T18:13:25.131+01:00Suivi... de campagne en crise<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
La réinformation et la désinformation au coeur de la semaine.<br />
<br />
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Michel Rocard et Pierre Larrouturou ont fait passé, dans Le Monde, une tribune sur la profonde ânerie du mode de financement de nos dettes auprès des banques privées.</div>
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<a href="http://www.larrouturou.net/2012/01/pourquoi-faut-il-que-les-etats-payent-600-fois-plus-que-les-banques/%20">Rocard, M., Larrouturou, P., <i>Pourquoi faut-il que les Etats payent 600 fois plus que les banques</i>, Le Monde, janvier 2011.</a></div>
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Une excellente chose de voir un article d'économiste hétérodoxe paraître dans un journal de référence. Par contre, pourquoi le signer avec Michel Rocard qui, dans ses interviews nous sert bien souvent le refrain du contrôle des dépenses publiques, et semble peu regretter les mesures prises au tournant de la rigueur de 1983 par les gouvernements socialistes ?</div>
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Mais cette parution était tout de même une réussite et Pierre Larrouturou semble avoir le vent en poupe, dommage pour les Verts ou plutôt EELV, parti qu'il a quitté début décembre.</div>
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Ensuite, la TVA sociale a occupé la majeure partie des rubriques d'économie politique de nos médias, avec un niveau d'analyse souvent bien ridicule. La TVA étant par définition l'impôt le plus dégressif qui soit, toute hausse de TVA dans un pays comptant 13% de pauvres peut paraître comme une ânerie, sauf à ce gouvernement.</div>
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Mais une analyse plus fine de la structure de nos emplois peut réhabiliter l'idée d'une TVA "anti-délocalisation" ciblée. Réfléchir d'abord à quels emplois sont soumis à la concurrence internationale paraît plus sérieux et c'est ce qu'à réaliser Alain Godard dans cet article très intéressant. Les chiffres sur la struture de l'emploi en France sont surprenants.</div>
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<a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/godard/2012/01/02/meilleurs-voeuxpour-un-debat-moins-simpliste-sur-lemploi/">Godard, A., Meilleurs Voeux... pour un débat moins simpliste sur l'emploi, Site alternatives économiques, Blogs, janvier 2012.</a></div>
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<br /></div>
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Reste à débattre du coût du travail comme responsable du chômage. </div>
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Rapidement, nous rappellerons que des dispositifs existent déjà : l'<a href="http://www.orfea.org/portail/orfea/content/all%C3%A8gement-de-charges-sur-les-bas-salaires-all%C3%A8gement-fillon">allègement Fillon</a> a permis de diminuer de manière importante les charges patronales sur les salaires inférieurs à 1.6 fois le SMIC, d'environ 20% du salaire brut pour un SMIC par exemple. Le pourcentage de la population active, travaillant à temps plein, gagnant moins de 1.6 fois le smic est de... 44%. Temps partiel compris, votre estimation personnelle fera l'affaire.</div>
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Ensuite, le coût du travail en France reste élevé mais la comparaison des <a href="http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T10F053">coûts du travail en Europe</a> et des <a href="http://www.touteleurope.eu/fr/actions/social/emploi-protection-sociale/presentation/comparatif-le-taux-de-chomage-dans-l-ue.html%20">taux de chômage</a> montre que la question du chômage est bien plus complexe que ça. </div>
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<br /></div>
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Et le meilleur pour la fin, mercredi 11 sort au cinéma le film "Les Nouveaux chiens de garde" inspiré du livre de Serge Halimi autour de l'activité de nos chers économistes de plateaux télé. Des économistes qui se sont tant trompés mais sont toujours invités.</div>
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L'émission Là-bas si j'y suis a réalisé une présentation du film qui laisse espérer un bon moment de réinformation.</div>
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<a href="http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2344"><i>Les nouveaux chiens de garde</i>, le Film II, Emission Là-bas si j'y suis, France Inter, janvier 2011. </a></div>
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<br /></div>
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Extraits. Alain Minc, Daniel Cohen et Christian de Boissieu étaient réunis sur un plateau en juin 2008 pour nous dire que la crise se terminait et affirmer que le risque systémique était derrière nous. 3 mois avant le krach de septembre. Quels devins ! </div>
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Depuis, Christian de Boissieu est passé 71 fois sur BFM et 19 fois sur les antennes de Radio France. </div>
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Et Elie Cohen, merveilleux quand il a déclaré en 2007 : « Il faut s’habituer à l’idée que les crises financières ne constituent pas des
cataclysmes mais des méthodes de régulation d’une économie mondiale
qu’on n’arrive pas vraiment à encadrer par des lois ou des politiques ». Vous pouvez pourtant le voir ou l'entendre chaque semaine.</div>
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<br /></div>
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Mais pour débiter de telles conneries, ces idéologues bien plus qu'économistes sont payés très chers pour débiter leur discours néolibéral... sous une façade de neutralité politique.</div>
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Pour une conférence dernièrement à Nantes, payée par la communauté urbaine et Veolia, Jacques Attali a touché 20 000 euros. Celui-là même qui dans <a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2011/01/la-crise-essai-de-reinformation_1940.html">son rapport</a> préconisait tant de conneries. <br />
<br /></div>
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A mourir de rire</div>
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<br /></div>
Et bonne année...<br />
<br /></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-79634391058198202972011-12-20T22:13:00.002+01:002012-07-01T15:40:35.846+02:00"Nous n'avons plus les moyens" de...<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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<br />
La crise de la dette a quelque chose de fascinant, fascinant en ce qu'elle révèle le dogmatisme de nos responsables politiques. Pardon ? Un démarrage, une accroche un peu trop abrupte ? Alors expliquons-nous. </div>
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La crise de la dette devrait permettre de faire entendre 3 grands ensembles de solutions. </div>
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Le premier engloberait les mesures relatives à la hausse des recettes publiques (impôts et taxes): comment faire rentrer plus d'argent dans les caisses de l'Etat ? Question au <a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2011_10_01_archive.html">cœur de la primaire socialiste,</a> aux oubliettes depuis.</div>
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Le second ensemble viserait la réforme du financement de nos états : comment faire pour payer moins cher notre dette ? Ce qui nous renvoie à<a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2011/11/quelle-semaine.html"> nos débats précédents</a>.</div>
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Mais le troisième ensemble relatif à la baisse des dépenses publiques retient la quasi-intégralité du discours politique. Aisément repérable, vous le sentez venir des minutes à l'avance dans la bouche des intervenants et cet implacable, lamentable et insupportable argument tombe:</div>
<div style="text-align: center;">
<i><b>"Nous n'avons plus les moyens"</b></i></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Que des économistes du monde entier se battent pour faire entendre leurs arguments différents (citons <a href="http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2544">Krugman </a>et <a href="http://www.youtube.com/watch?v=JvwVr9mta9Y&feature=relmfu">Stiglitz </a>pour les Prix Nobel), leurs travaux poussés (<a href="http://atterres.org/">Le Collectif des Economistes Atterrés</a> en France), leurs soutiens à des mouvements citoyens pourtant limite illégaux (<a href="http://econ4.org/statement-on-ows">Support des économistes au mouvement Occupy Wall Street</a>), vous n'entendrez pas :</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Valérie Pécresse, notre ministre démordre de son "Nous n'avons plus les moyens". </div>
<div style="text-align: left;">
<a href="http://www.franceinter.fr/emission-le-79-valerie-pecresse-martin-scorsese"><i>L'invité, le 7-9,</i> France-Inter, Décembre 2011. </a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Ni Viviane Redding, vice-présidente de la Commission Européenne, entonner un autre refrain.</div>
<div style="text-align: left;">
<a href="http://www.franceinter.fr/emission-5-mn-avec-viviane-reding"><i>5 minutes avec Viviane Redding</i>, France Inter, Novembre 2011.</a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Ni même François Bayrou, candidat centriste dire autre chose que "nous avons trop dépensé".</div>
<div style="text-align: left;">
<a href="http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/candidats/francois-bayrou-nous-allons-au-combat-pour-etre-au-second-tour-27-11-2011-1740867.php"><i>François Bayrou: "Nous allons au combat pour être au second tour"</i>, Le Parisien, novembre 2011.</a></div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En ne nous donnant comme réponse au néo-libéralisme que plus de néo-libéralisme, nos politiques ou une majorité d'entre eux nous renvoient leur dogme à la figure. Rien que cela mais, puisqu'en employant et dénonçant le terme de néo-libéralisme, l'exposition aux critiques de "populisme", de "refus de la modernité" ou d'"extrême-gauche" est inéluctable, alors de quoi a-t-on abusé ? Quelle a été notre grande faute ? De quoi devons-nous maintenant nous passer ? Nous nous pencherons sur ces questions avant de nous intéresser sur notre capacité, nos moyens, à supporter encore un peu plus les travers idéologiques de nos dirigeants. </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Notre dette colossale nous oblige à des sacrifices auxquels nous n'échapperons pas, notre Ecole non plus. Dans ce domaine, nous avons tellement abusé que le <a href="http://www.lemonde.fr/education/article/2011/02/14/la-france-derniere-de-l-ocde-pour-l-encadrement-des-eleves_1480128_1473685.html">taux d'encadrement des élèves en France est l'un des plus faibles d'Europe</a> et <a href="http://profencampagne.over-blog.com/article-23383173.html">les salaires enseignants sont eux aussi très mal placés</a> dans le peloton européen. Face à un tel abus, les réductions de postes ont été amorcées bien avant la crise de sorte que, nous atteindrons 78 000 postes en moins sous l'ère Sarkozy et presque 100 000 depuis les débuts en la matière des gouvernements Villepin (soit 10% d'effectif enseignant en moins, 850 000). Quel est le résultat de la réduction déjà amorcée de ces moyens ? Bizarrement, nos <a href="http://www.educpros.fr/detail-article/h/22ec60a516/a/enquete-pisa-2009-la-france-toujours-moyenne.html">résultats dans les enquêtes internationales</a> sont plutôt passables voire en baisse : nos résultats en mathématiques sont en baisse de 2003 à 2009, nous sommes toujours autour du 25ème rang des pays de l'OCDE selon les items, de la lecture aux sciences et étrangement, notre proportion d'élèves en grande difficulté (20% en 2009, +5% par rapport à 2000) augmentent.<br />
Mais oui nous avons abusé, cet Etat-Providence que l'on vient de vous décrire, cet Etat-Providence a trop vécu.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quid de notre système de santé. Citons là encore quelques exemples de "vie au-dessus de nos moyens"; nos personnels soignants ont des <a href="http://www.franceinfo.fr/economie-social/quelles-pistes-pour-preserver-les-2-millions-de-rtt-de-l-hopital-public-464049-2011-12-05">millions de jours de RTT</a> non pris vu la faiblesse d'effectifs des personnels, la réforme de l'hôpital dite loi Bachelot a mis sous tension maximale les budgets de tous les hôpitaux de France, les <a href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/13/medecins-du-monde-s-alarme-d-un-krach-sanitaire-en-france_1586552_3224.html">situations d'exclusions des soins</a> se multiplient mais nous aurions abusé.<br />
Le domaine de la santé mérite toutefois un temps d'arrêt particulier tant il marque le sommet de la logique néo-libérale: en France, nous consacrons 11% du PIB à la santé et la part privée de nos dépenses de santé atteint 20,2%. A mettre en regard (<i>en prenant des pincettes, les modes de vie étant l'explication principale</i>) des 72 ans d'espérance de vie en bonne santé de notre population. Pour comparer, les Etats-Unis, 16% de PIB consacrés à la santé pour 50% d'origine privée et une espérance de vie en bonne santé de 69 ans. Le Japon, 8% pour 17% d'origine privée et 75 ans d'espérance de vie.</div>
<div style="text-align: justify;">
Même la très libérale OCDE convient que la mutualisation des dépenses reste la solution de financement de nos systèmes de santé la plus efficace mais non, Xavier Bertrand reste sur les mêmes recettes. <a href="http://www.cabinet-jedac.com/particuliers/plfss-2012-plan-de-financement-de-la-securite-sociale-la-sante/2685.html">Cette page</a> restitue les débats sur le plan de financement de la Sécurité sociale pour 2012. La part de remboursement de la sécurité sociale est passée de 76.5% en 1980 à 73.9% en 2009.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2010/02/BULARD/18797">Bulard M., <i>Comment fonctionnent les systèmes de santé dans le monde</i>, Le Monde Diplomatique, Février 2010.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais le pire de nos abus resterait notre dépendance aux allocations chômage et aux minimas sociaux. Ce <a href="http://www.lepost.fr/article/2011/05/09/2489101_wauquiez-l-assistanat-cancer-de-la-societe-francaise.html">cancer de l'assistanat</a> dénoncé par Laurent Wauquiez justifie de faire de la fraude sociale (allocations, sécurité sociale...) une <a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20111115.OBS4508/sarkozy-haro-sur-le-rsa-les-arrets-maladie-la-fraude.html">priorité nationale selon notre président</a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
Comment peut-on aujourd'hui dire des choses pareilles ? Sans s'étendre sur la goutte d'eau de la fraude sociale des allocataires (3 milliards) face à celle du travail non déclaré (8 à 14 milliards) ou la grande fraude fiscale, l'évasion (20 milliards), la structure actuelle de notre économie fait disparaître des emplois par milliers mais la faute en reviendrait aux chômeurs.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pôle emploi recense <a href="http://www.chomiste-land.com/lesvraischiffreschomage.htm">4.7 millions de chômeurs</a> dans ses 4 catégories, le Revenu de solidarité active socle (sans complément pour le retour à l'emploi) est touché par <a href="http://www.inegalites.fr/spip.php?article444">1.38 millions de personnes </a>tant et si bien que l'INSEE dénombre <a href="http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATCCF04406">13% de la population française vivant sous le seuil de pauvreté</a> (enfants, conjoints, retraités compris) soit 8 millions de personnes.</div>
<div style="text-align: left;">
Notre économie détruit des centaines de milliers d'emplois par an et notre problème est l'assistanat ? </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Mais sur ce point, nous n'avons pas touché le fond. Face au chômage, les économistes mettent en avant 3 catégories de solutions: </div>
<div style="text-align: left;">
- le partage du temps de travail pour faire profiter à tous les gains de productivité, </div>
<div style="text-align: left;">
<a href="http://www.dailymotion.com/video/xj1d78_pierre-larrouturou_news">Larrouturou, P., <i>Pour éviter le krach ultime</i>, Editions Nova, mai 2011 </a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
- le protectionnisme ou les limites au libre-échange et à la mise en concurrence des travailleurs du monde entier, </div>
<div style="text-align: left;">
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2009/03/SAPIR/16882">Sapir, J., <i>Le retour du protectionnisme ou la fureur de ses ennemis</i>, Le Monde diplomatique, mars 2009.</a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
- le retour de la compétitivité par, à court terme, la baisse des salaires à la manière de l'Allemagne et à long terme, une réforme de la formation (sic) et une adaptation de nos entreprises aux marchés mondiaux. Les articles relatifs à ces arguments sont légion. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais en cette période d'élections présidentielles, nos politiques se cantonnent à un démagogique <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/politique/acheter-francais-un-slogan-ridicule-et-anachronique_1061240.html">Produire en France ou Acheter français</a> et à l'écoute de cette ânerie, deux jugements à leur encontre peuvent nous emporter : sont-ils aveugles ou nous prennent-ils pour des abrutis ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Sont-ils pour un regain de compétitivité immédiat de la France par une pression accrue sur les bas salaires, histoire de gonfler nos statistiques sur la pauvreté ? Ou optent-ils désormais pour un retour du protectionnisme tant décrié, ringardisé, après nous avoir vendu, fait voter puis passer de force une <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_sur_le_fonctionnement_de_l%27Union_europ%C3%A9enne">constitution européenne</a> basée sur la libre circulation des marchandises, des services et des capitaux entre pays de l'Union voire dans certains cas des pays tiers (<a href="http://www.traite-de-lisbonne.fr/Traite_de_Lisbonne.php">Article 56</a>) ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Difficile donc de nous faire croire que nous ne pouvons plus soutenir un Etat-Providence tant la Providence semble nous avoir quittés il y a quelques temps déjà. Mais ne fermons pas les yeux sur la situation actuelle et ne nions pas que nous n'avons plus les moyens... de supporter plus longtemps les conséquences des politiques néo-libérales.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Soyons ici plus rapide en laissant le choix au lecteur de s'énerver dans une foire de liens plus agaçants les uns que les autres.<br />
Piketty et consorts ont montré la <a href="http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/un-systeme-regressif">dégressivité de notre système fiscal actuel</a>, ce à quoi le gouvernement a répondu par le<a href="http://www.odosdemocratiesolidarite.com/article-un-gel-qui-va-couter-cher-les-impots-sur-le-revenu-vont-chauffer-90096145.html"> très injuste gel des tranches d'impôts</a> sur le revenu pour 2012 et 2013. Les <a href="http://www.alternatives-economiques.fr/contribution_fr_art_932_49718.html">recettes de l'impôt sur le revenu</a> ont baissé de 13% de 2006 à 2009. Elles devraient remonter en accentuant la dégressivité.</div>
<div style="text-align: justify;">
L'INSEE a montré que les <a href="http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon04249">écarts de niveaux de vie</a> (transferts sociaux compris) entre déciles de population augmentent ces dernières années et que seuls <a href="http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon04244">les 10% les plus riches de la population ont augmenté leur part du patrimoine total</a> (si, si, le mode de calcul est assez cynique), notre gouvernement en a profité pour <a href="http://www.sandrinemazetier.fr/reforme-de-lisf-deux-boucliers-fiscaux-pour-le-prix-dun-3413.html">alléger l'impôt sur la fortune</a> en supprimant le bouclier fiscal. Coût global pour le contribuable : -1.3 milliards d'euros et double jackpot pour certains, le bouclier n'étant supprimé qu'en 2013. </div>
<div style="text-align: justify;">
Les niches fiscales grèvent le budget de l'Etat de 75 milliards d'euros par an mais leur mise à plat était annoncée et imminente; juste sur ce point, nous pourrions tenter un exhaustif passage en revue (prélèvement libératoire des plus-values ou des dividendes, abattement, revenus locatifs...) mais laissez-vous porter par un détour sur <a href="http://www.haussmann-patrimoine.fr/Objectif.awp?Page=Objectifs_Defiscaliser_Impot_sur_le_Revenu">un</a> ou <a href="http://www.defiscalisation-france-outremer.com/">deux </a>sites de gestion de patrimoine ou de conseils en défiscalisation pour juger de la persistance, de la vitalité et de l'attractivité à peine entamées de nos niches. <br />
Le must de l'information sur les niches fiscales reste le reportage historique de l'émission Là-Bas si j'y suis, qui nous rappelle au bon souvenir d'Eric Woerth.<br />
<a href="http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1999&var_recherche=woerth+chevaux">Là-bas si j'y suis, <i>On achète bien les chevaux</i>, France Inter, octobre 2010.</a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ces manques à gagner pour l'Etat était d'une injustice crasse il y a quelques mois encore, mais ils constituent aujourd'hui un non-sens absolu face à l'ampleur de notre déficit. Nous n'avons plus les moyens de supporter cette moins-disance fiscale, mais nous n'avons plus les moyens non plus de continuer à subir le dernier des dogmes libéraux européens : l'indépendance de la BCE et la création monétaire par les banques commerciales. Pas besoin ici de revenir sur <a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2011/11/quelle-semaine.html">ce sujet débattu</a> précédemment, nous rappellerons juste que la charge de la dette (les intérêts payés) pour l'Etat Français en 2011 sera de <a href="http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/cadre_budgetaire_25/principaux_chiffres_89/charge_dette_93/index.html">47 milliards d'euros</a> avec des <a href="http://www.gecodia.fr/Taux-obligations-Etats-Taux-d-interet-des-obligations-publiques-US-Bund-OAT-GILT-JGB-et-autres_a86.html">taux d'intérêts bien supérieurs</a> aux pays ayant des modes de financement différents.<br />
Mais les successions de craintes de défaut de pays européens et d'ultimes sommets européens Sarkozy - Merkel / crainte de défaut / sommet de la dernière chance... depuis des mois n'aboutissent jamais à une remise en cause du mode de financement de notre dette que les marchés financiers, plus conscients du marasme,<a href="http://www.romandie.com/news/n/BONDS_EUROPELe_marche_obligataire_decu_par_la_BCE_avant_un_sommet_crucial081220111812.asp"> appellent de leurs vœux</a>.<br />
<br />
De sorte que pour conclure, nous reprendrons l'excellent article de F. Lordon, à lire absolument, mais aussi celui de C. Chavagneux, économistes de profils pourtant bien différents, pour estimer que ces sommets européens ne résolvent aucun problème, tant ils ne remettent jamais en cause les dogmes néolibéraux que nous n'avons pourtant plus les moyens de supporter.<br />
<br />
<a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/12/14/le-plan-merkozy-seme-la-zizanie/">Chavagneux, C., <i>Le Plan Merkozy sème la zizanie</i>, Blogs d'Alternatives Economiques, décembre 2011</a><br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2011/12/LORDON/47026">Lordon, F., <i>Sur le toboggan de la crise</i>, Le Monde Diplomatique, décembre 2011</a> (aperçu uniquement, disponible en kiosque).<br />
<br />
Enfin, de manière à prévenir les irrémédiables prochaines lectures ou écoutes de discours politiques nous rappelant les sacrifices obligatoires à venir, et de crainte de nouveaux ulcères d'estomac, de migraines intempestives, de coups de têtes contre les murs qu'ils provoqueront sûrement, nous nous devons d'économiser nos moyens, sanitaires et psychologiques, pour survivre, et faire face... à de telles âneries.<br />
<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-17042211725653114412011-11-28T22:48:00.001+01:002011-11-29T21:42:05.957+01:00Suivi de Crise<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
La semaine était presque calme sur le front de la crise, presque.<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Le
mini-sommet européen n'a débouché sur rien qui permette de dégonfler
le service de nos dettes; pas question pour la Banque Centrale
Européenne d'acheter nos titres de dettes, ni d'augmenter leur rachat
auprès des banques privées, ni de créer des eurobonds. Bref, nos taux
font le yoyo avec une tendance globale à la hausse et les élus du peuple
ne remettent pas en cause l'indépendance de la BCE.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201760963827-bourses-merkel-douche-a-nouveau-les-espoirs-253544.php"><i>Merkel douche à nouveau les espoirs</i>, Site Les Echos, novembre 2011.</a><br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
Sur
ce point justement, a-t-on ressorti des placards, une lettre de la BCE
datée du mois d'août, au premier ministre italien Silvio Berlusconi.
Cette lettre l'enjoignait de réaliser des "réformes d'importance".
Comprendre néolibérales habituelles : négociation salariale par accord
d'entreprise, "libéralisation totale de tous les services publics
locaux", durcissement des conditions d'obtention de la retraite et
baisse si nécessaire des salaires des fonctionnaires... </div>
<div style="text-align: justify;">
La
BCE donc, de son côté, remet en cause la souveraineté d'un Etat, en indiquant directement au chef de l'Etat la marche à suivre pour que celui-ci honore la "souveraineté
de sa signature". Là, M. Trichet veut dire que l'Italie s'est engagée à payer. Marrant de voir quelle souveraineté
prime sur l'autre ? </div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.challenges.fr/economie/20110929.CHA4869/l-incroyable-diktat-de-trichet-a-berlusconi.html"><i>L'</i><i>incroyable diktat de Trichet à Berlusconi</i>, Site Challenges.fr, septembre 2011. </a><br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
A noter que M. Jouyet et consorts pensent que seule la rigueur peut empêcher l'<a href="http://www.gecodia.fr/Taux-obligations-Etats-Taux-d-interet-des-obligations-publiques-US-Bund-OAT-GILT-JGB-et-autres_a86.html">Italie d'emprunter à 7%.</a><br />
<br />
De quoi apporter du crédit aux idées de Thomas Courtot du Collectif des Economistes Atterrés:</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/15/attac-ce-n-est-pas-une-erreur-c-est-une-strategie_1603582_3232.html">Courtot, T., <i>Ce n'est pas une erreur, c'est une stratégie</i>, Le Monde, Point de vue, novembre 2011.</a><br />
<br />
A vous de voir.<br />
<br />
<br />
<br />
<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-19041461915631006142011-11-16T10:39:00.001+01:002011-11-16T12:57:55.565+01:00Intro actualisée au dernier message<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Hier, le taux d'obligations français, c'est-à-dire le taux auquel la France emprunte ou réemprunte de l'argent pour payer ses factures, a atteint un <a href="http://www.gecodia.fr/Taux-obligations-Etats-Taux-d-interet-des-obligations-publiques-US-Bund-OAT-GILT-JGB-et-autres_a86.html">record de 3.66 %</a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
En une journée, ce taux a grimpé de 0.2% soit, sur un total de 1600 milliards de dettes, 3.2 milliards sur un an perdu... dans la journée !!! Calcul un peu simpliste certes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Alors, quelle journée ? Comment cela s'est il passé ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Michel Barnier, commissaire européen représentant notre pays, proposait hier à la commission européenne une série de mesures cherchant à réguler le rôle des agences de notation. Avant cela, coïncidence ?, dès le matin, <a href="http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Un-rapport-estime-que-le-triple-A-de-la-France-est-en-danger-423455/">une banque allemande et un centre d'études européen affirment que la France ne mérite pas son triple A.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
M. Barnier se fait recaler par la commission ; impossible de se mettre d'accord sur ce texte au niveau européen et donc de remettre de l'ordre dans les avis de ces agences, conseils... Le parlement européen lui vote une interdiction temporaire des "CDS à nu". Bonne chose.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/11/15/l-union-europeenne-encadre-la-speculation-sur-les-dettes-des-etats_1603856_3214.html"><i>L'UE ne parvient pas à s'entendre sur l'encadrement des agences de notation</i>, Site LeMonde.fr, novembre 2011.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bref, les régulateurs ne font pas leur travail, une officine ou une autre affirme que certains indicateurs laissent à penser que la France n'est pas en bonne santé et logiquement... il faut demander plus cher à l'Etat français pour continuer à lui prêter de l'argent.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Juste pour comparer, les pays qui ne monétisent pas ou que partiellement leurs dettes, et qui connaissent aussi des niveaux d'endettement importants ou plus importants que le nôtre et une croissance faible, empruntent à 2% pour les Etats-Unis et à 1% pour le Japon.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pendant ce temps, notre président cherche à diviser les Français, à "cliver", entre ceux qui pensent encore que notre situation est due aux fraudeurs de la sécurité sociale et peuvent voter pour lui, et les autres, fraudeurs ou mieux informés ? Annonce à viser purement électorale, ça CLIVE grave.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.blogger.com/goog_1395652097">Le gouvernement ajoute un jour de carence pour les arrêts maladie, </a><a href="http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/15/le-gouvernement-ajoute-un-jour-de-carence-pour-les-arrets-de-maladie_1604067_823448.html#ens_id=1563976">Site LeMonde.fr, novembre 2011.</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Comparons toujours, la mesure d'hier sur le quatrième jour de carence rapporte 200 millions d'euros.</div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-51349158117496320782011-11-13T21:13:00.001+01:002011-11-16T11:41:49.590+01:00Suivi de campagne ou suivi de crise ?<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Cette semaine aurait dû nous faire doucement rigoler: les sarko boys étaient déchaînés. <a href="http://ump.blog.lemonde.fr/2011/11/11/le-droit-de-vote-des-immigres-entre-dans-la-campagne-presidentielle/">Copé se fâchait sur le vote des étrangers</a>, le mariage homosexuel faisait s'étouffer <a href="http://www.rue89.com/2011/11/12/mariage-homo-de-cabestany-pour-le-meilleuret-le-symbole-226475">notre secrétaire d'Etat à la famille</a>, et l'explosion fratricide des 7 familles de l'UMP guettait...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais au lieu de ça, nous avons eu le droit à une centration médiatique sur le regain de popularité de Nicolas Sarkozy dû à son activité sur la scène internationale. "<a href="http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/11/l-ump-voit-dans-la-remontee-de-la-popularite-de-m-sarkozy-une-validation-de-sa-strategie_1602338_823448.html">La séquence internationale</a> relance le président..."</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais quelle kermesse !!! </div>
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<br /></div>
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Et ce pour deux raisons.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Premièrement, ces "analyses" resservient toute la semaine montrent le fonctionnement de nos grands médias: l'analyse de l'action de nos hommes politiques s'efface devant celle de leur communication. Jamais de fond, toujours de la forme !!</div>
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<br /></div>
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Surtout, ce refus de nous parler du fond montre leur absence de considération à notre égard. Sommes-nous trop imbéciles pour comprendre l'impact des décisions du G20 sur l'économie de nos pays ? Le fait que Angela, Nicolas et Barack se remuent doit-il nous rassurer ? Doit-on se satisfaire du fait que leurs actions aient "rassuré les marchés" ? Notre besoin d'information doit se contenter de cela et nous permettre de dormir tranquille ?</div>
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<br /></div>
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Signalons tout de même les analyses de fond, de haut-niveau, de certains journalistes qui frappent toujours aussi fort par leur enfermement idéologique : la <a href="http://www.lepoint.fr/html/lepoint/en_kiosque.jsp">Une du Point</a>, par exemple, nous donne à réfléchir en assimilant l'entrée de la Grèce dans l'Euro à une des grandes erreurs de l'Histoire. Si si regardez; Tordant !! Ou encore cette <a href="http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/L-edito-politique/Videos/Le-nucleocrate-contre-les-verts-809331/">journaliste politique d'Europe 1:</a> "Les Verts, tellement hostiles au progrès..."</div>
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<br /></div>
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Deuxième raison d'un énervement manifeste face à ce discours "séquence internationale", si analyser la communication de nos représentants politiques et de celle des grands acteurs de la politique économique européenne est une ânerie, ne pas discuter des résultats de leurs actions en est une autre parce que l'on moins que l'on puisse dire en seulement une semaine, c'est qu'ils prêtent à discussion.</div>
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Certains économistes en discutent. A eux la parole.</div>
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<br /></div>
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Après une semaine de G20, aux réjouissances sur la possibilité de mise en place aux calandes... grecques d'une taxe sur les transactions financières ont succédé une hausse des taux d'emprunts de nos états.</div>
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Oui, le G20 devait sauver le monde et 3 jours plus tard,<a href="http://www.gecodia.fr/Taux-obligations-Etats-Taux-d-interet-des-obligations-publiques-US-Bund-OAT-GILT-JGB-et-autres_a86.html"> l'Italie empruntait à 7%</a>, record historique. Faute à son instabilité politique ou faute à Mario Draghi qui en fermant la pauvre petite porte des eurobonds nous envoie tous au casse-pipe (cf billet précédent) ?</div>
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<br /></div>
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M. Harribey réalise un fort bel article sur ce point notamment, et surtout il montre comment nos dirigeants réemploient les mêmes recettes de la crise de 2008 appliquées, à la sphère des dettes publiques.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2011/11/11/crise-de-la-dette-ou-dette-de-crise/#comment-1687">Harribey, J.-M., <i>Crise de la dette ou dette de crise</i>, Blog Alternatives Economiques, novembre 2011 </a></div>
<div style="text-align: justify;">
Très technique, pointu, mais une analyse qui vaut le détour.<br />
<br />
Ajoutons à cela deux processus collectifs lancés par cette semaine: le premier mouvement s'intitule "<a href="http://www.audit-citoyen.org/"><i>Collectif pour un audit citoyen de la dette publique</i></a>" et souhaite mettre à jour les processus qui ont amené à la création de la dette, de nos dettes dans chaque institution, chaque administration, chaque collectivité territoriale. Une pétition est en ligne que vous pouvez signer pour appuyer ce mouvement. L'éditorial support sur le site est limpide...<br />
<br />
<span style="font-size: small;">Le deuxième ne constitue pas un lancement mais une belle relance du collectif des économistes atterrés. Site, publications, articles, vous trouverez tout ce qu'il faut ici et des nouvelles d'un beau pays dont on ne parle jamais mais qui connaît un renouveau politique, économique et démocratique: l'Islande... Ces irresponsables qui refusent de payer...</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><a href="http://atterres.org/article/crise-faillite-et-d%C3%A9faut-economie-et-politique-de-la-restructuration-de-la-dette-islandaise">Coriat, B., Lantenois, C., <i>Crise, Faillite et Défaut : Economie et Politique de la Restructuration de la dette islandaise</i>, Site arrerres.org, novembre 2011. </a></span><br />
<h1 class="title" id="page-title" style="font-family: Times,"Times New Roman",serif; font-weight: normal;">
</h1>
Bref, pendant que nous sommes sensés nous laisser berner par le show médiatique de nos dirigeants, leurs actions et plus encore celle de la BCE font grimper nos taux d'emprunts et nos dettes. Ils nous jouent la carte de l'harmonisation et de la gouvernance mondiale, tout en mettant en oeuvre nationalement des politiques opposées. Choisissons, en France, l'austérité puisque nous vivons au-dessus de nos moyens: ce n'est pas comme si nous comptions déjà 7 millions de travailleurs pauvres et que notre économie détruisait <a href="http://www.chomiste-land.com/lesvraischiffreschomage.htm">30 000 emplois par mois</a>.</div>
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<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-55065333555853953032011-11-06T23:15:00.001+01:002011-11-16T11:34:14.735+01:00Quelle semaine...<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
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Oui, chers amis, quelle semaine !</div>
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<br />
Aux oubliettes, Piketty, Montebourg et cie, même si une contre-analyse, facile, du magazine Challenges vaudrait/vaudra le détour.<br />
<a href="http://www.challenges.fr/magazine/20110922.CHA4453/les-5-mythes-de-la-demondialisation.html"><i>Les 5 mythes de la démondialisation,</i> Challenges.fr, octobre 2011</a><br />
<br /></div>
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Cette semaine, Jean-Claude Trichet est remplacé par Mario Draghi à la tête de la BCE. Celui-ci commence par changer son fusil d'épaule ou plutôt, notre fusil, puisqu'il s'agit de nos outils principaux de politique économique: la BCE diminue ses taux pour relancer l'économie en prenant le terrible risque de l'inflation, honnie depuis des années, mais ferme le ban du refinancement des Etats ; la BCE ne rachètera plus, ou dans une moindre mesure, leurs obligations ! Enorme coup de tonnerre !</div>
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<br /></div>
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Pour bien comprendre, il est utile de rappeler que la France dès 1973 puis l'Union Européenne se sont engagées dans une voie très particulière, peut-être unique au monde: elles se sont auto-interdites de refinancer leurs dettes par des prêts directs de leurs Banques Centrales. La Réserve Fédérale aux Etats-Unis rachètent les bons du Trésor et entretient/grossit sa dette à coût moindre. En Europe, nous empruntons de l'argent (fictif) à des banques privées, à des taux fixés par les marchés. Et quand ces banques n'en ont plus (oui, il y a des règles à la création d'argent fictif), nous prêtons aux banques pour qu'elles nous le reprêtent à un taux supérieur.</div>
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<br /></div>
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Il s'agit là du point fondamental, de l'origine de la crise actuelle. Le Japon emprunte auprès des Japonais (nationalisation de la dette), les Etats-Unis font marcher la planche à billets (monétisation de la dette) et nous, nous aurions résolu le problème de la dette si nous ne payions pas des intérêts à nos créanciers privés depuis des décennies. Ce n'est pas clair ? Le <a href="http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=somme%20des%20int%C3%A9r%C3%AAts%20pay%C3%A9s%20aux%20banques%20depuis%20maastricht&source=web&cd=5&ved=0CFoQFjAE&url=https%3A%2F%2Fmonnaie.wikispaces.com%2Ffile%2Fview%2Fdette-36%2Bdias.ppt&ei=03q0ToH0KtKyhAfd24GSBA&usg=AFQjCNEDYWCMUIvS0H0gSDaqQRqTkT0J9A&sig2=R7OAPQswdg2cXlNjqfVmFQ&cad=rja">diaporama suivant</a> est très bien fait, même si l'absence de sources n'est pas excusable. Désolé.</div>
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<br /></div>
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Ensuite, Angela et Nicolas jouent les caïds de cour d'école pour interdire à un président élu de consulter son peuple. Passons sur l'absence de souveraineté d'un peuple, Nicolas est un habitué: son premier fait de gloire de président ayant été de s'asseoir sur notre vote pour signer le traité de Lisbonne. Plus grave, nos deux chefs d'Etat font transformer le oui ou non à un mauvais texte, en une question sur la sortie de la zone euro. Sortie qui enverrait la Grèce vers un marasme économique et financier délirant vues les structures de l'économie mondiale actuelle (Combien vaut la drachme nouvelle ? Combien exigera-t-on de dollars ou d'euros pour une drachme sur le marché des changes, pour les importations des produits de base qui ne sont plus produits en Grèce ?). Regardez le tableau suivant qui indique les intérêts actuels payés par la Grèce avec cette histoire de financements auprès des banques. Et Mario Draghi veut en rajouter une couche !</div>
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Sur le texte proposé aux Grecs,</div>
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<a href="http://www.blogger.com/%20http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2011/10/27/quatre-decisions-pour-sauver-la-zone-euro-qui-va-en-supporter-le-cout/">Chavagneux, C., <i>Quatre décisions pour sauver la zone euro: Qui va en supporter le coût ?</i>, Alternaives Economiques, Blog, octobre 2011.</a></div>
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Sur les taux payés par la Grèce, oui la fin de la courbe est bien réelle, zoomez pour avoir le détail au jour le jour.</div>
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<a href="http://www.gecodia.fr/Taux-obligations-Etats-Taux-d-interet-des-obligations-publiques-US-Bund-OAT-GILT-JGB-et-autres_a86.html%20"><i>Taux d'intérêt des obligations publiques</i>, Site Gecodia, novembre 2011.</a></div>
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Et un article prémonitoire (18 mois de date) qui porte joliment son nom sur l'orthodoxie allemande :</div>
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<a href="http://blog.mondediplo.net/2010-03-29-Ce-n-est-pas-la-Grece-qu-il-faut-exclure-c-est-l">Lordon, F., <i>Ce n'est pas la Grèce qu'il faut exclure, c'est l'Allemagne</i>, La pompe à phynance,mars 2010</a></div>
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Puis Barack Obama et Nicolas Sarkozy nous font un sketch de franche camaraderie sur fond de gouvernance mondiale en marche. Barack Obama, la semaine précédente, a été touché par la grâce en relançant l'investissement public et en revenant sur le maintien des baisses d'impôts de Bush destinées aux classes moyennes. Tout est dans la définition des classes moyennes: Bush, et Obama en les reconduisant, avaient assimilées celles-ci aux ménages ayant moins de 250 000 dollars de revenus par an. Obama s'étant grandement écarté, vers la droite, de son programme de campagne, il y revient en cette année de crise économique et électorale. </div>
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<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2011/10/ALTERMAN/21072">Alterman, E., <i>Le procès de M. Barack Obama</i>, Le Monde Diplomatique, octobre 2011</a></div>
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</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais Nico et Barack nous la jouent copains de la gouvernance mondiale alors qu'ils ont des stratégies nationales opposés: les Américains misent sur la croissance et l'emploi quand nous misons sur l'austérité ! </div>
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<br /></div>
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Et pour finir, Beaudoin Prot, conseiller économique influent de Nicolas Sarkozy,en catimini selon P. Larrouturou, annonce que la BNP voit fondre son bénéfice de 70%. La plus solide des banques françaises, nous disait-on, grâce à son modèle fondé sur une banque de dépôt sérieuse, est surexposée à la dette grecque et, dans le même temps, risque d'être condamné à rembourser l'argent qu'elle aurait reçu des placements de Bernard Madoff.</div>
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<a href="http://www.blogger.com/%20http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/11/04/affaire-madoff-pres-de-1-milliard-de-dollars-reclame-a-bnp-paribas_1599266_3234.html%20"><i>Affaire Madoff: près d'un milliard de dollars réclamé à BNP Paribas</i>, Site LeMonde.fr </a></div>
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Décidément, dure semaine...</div>
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</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-51521331950270643982011-10-25T00:35:00.002+02:002011-11-16T11:37:25.467+01:00Suivi de Campagne 1 : Primaire, Piketty, Montebourg et la démondialisation<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Reconnaissons la belle victoire de François Hollande la semaine dernière. Vainqueur d'une primaire dont le niveau de débat a dépassé celui des pâquerettes où nous habituent Copé, Morano, Besson et compagnie.<br />
<br />
Mais là n'est pas le sujet. Non, plutôt, le sujet de ces primaires a été l'apparition dans le débat politique de thèmes jusqu'ici oubliés des partis traditionnels, et relégués aux articles d'économistes altermondialistes que personne, sur aucun plateau, n'invite jamais.<br />
<br />
En effet, s'il est évident que chacun des 6 candidats de la primaire avait lu en large et en travers, le livre de Thomas Piketty, <b>Arnaud Montebourg</b> a été un peu plus loin en nous lançant à la figure sa <b>démondialisation</b>.<br />
<br />
Ce billet propose donc de présenter, de donner à voir, à lire, quelques éléments complémentaires pour gratter derrière le discours politique. <br />
<br />
Commençons par la base théorique commune aux socialistes que constitue ce petit livre, forcément rouge:<br />
<i>Pour une révolution fiscale,</i> Landais, C., Piketty, T., Saez, E., Editions du Seuil, 2010.<br />
<br />
Piketty n'est pas un inconnu, ni un grand oublié des plateaux télé, mais les lecteurs de <i>Pour une</i> <i>Révolution Fiscale </i>auraient à cœur de le voir plus souvent tant son message mérite d'être relayé. Piketty et consorts montrent à partir des chiffres de la Comptabilité Nationale la structure inégalitaire de la distribution des revenus en France, l'accroissement de patrimoine phénoménal du 1% les plus riches depuis les années 2000 et surtout la destruction du caractère progressif de l'impôt dans notre pays. Ce livre simple, court et très précis est un incontournable pour François, Martine mais pas seulement et <a href="http://www.blogger.com/goog_2023153151">le site, complémentaire</a> au livre, vaut le détour, pour vous situer sur l'échelle de revenus d'une part, et pour prendre la mesure des écarts de richesse d'autre part.<br />
<br />
Un exemple: à partir de <a href="http://www.revolution-fiscale.fr/simuler/distrib/tableau.php?conceptrev=y&champ=18">cette page sur la distribution des revenus</a>, nous pouvons nous apercevoir du bernement total de la classe moyenne; classe principale en nombre et cœur de cible électorale (les classes populaires ne votant plus). Cette plus large part de la population a cru, en 2007, au travailler plus pour gagner plus; en un mot, à la méritocratie. Le message sarkozyste était en fait intra-communautaire: il était un petit peu plus long et complexe et signifiait en réalité <b>"travailler plus pour gagner plus... que votre voisin... et ne regarder ni en haut, ni en bas"</b>.<br />
Imaginons une rue où 100 Français représentatifs sont installés, du moins riche au numéro 100 au plus riche au numéro 1. Pour Michel, au numéro 44, travailler dur et gagner<b> 300 euros de plus dans l'année</b>, lui permettra de monter d'une maison dans la rue. Par contre au numéro 3, Philippe-Charles devra lui accroître ses revenus (du capital bien souvent) de la paie de Robert sur un an pour monter d'un cran. Ce n'est pas clair ? Non, tant mieux, allez voir Piketty.<br />
<br />
Formidable travail que celui de Piketty et consorts donc. Dominique Seu, chroniqueur économiste sur France Inter, lui n'a pas du bien le lire ou le comprendre quand il dit cette énorme ânerie : <a href="http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2011/08/31/non-les-riches-ne-gagnent-pas-seulement-3-fois-plus-que-les-pauvres/">“Le niveau de vie des 10% de Français les plus aisés est 3,4 fois plus élevé que celui des 10% les plus modestes.” Le blog de Gilles RAVEAUD</a> vous donnera tous les détails sur cette affaire. <br />
<br />
Piketty pour tous certes, mais Lordon pour Montebourg. Arnaud Montebourg a été piqué par la démondialisation. Pari risqué de communiquer sur ce thème mais pari réussi. Quand l'altermondialisme est socialement mal perçu, associé dans l'imaginaire collectif aux heurts des forums sociaux ou à la décroissance, Montebourg a choisi de communiquer sur le terme de la démondialisation. Peu connu, peu employé, mais un terme relativement clair permettant de relayer des idées qui germent dans la tête des Français; plus ou moins "Indignés" par les inégalités de revenus, la peur du déclassement et la baisse de leur protection sociale et salariale.<br />
<br />
Evidemment, Arnaud Montebourg n'a pas inventé la démondialisation sur le coin de sa table en partageant son croissant avec Audrey Pulvar. Ce concept est au coeur de débats altermondialistes depuis quelques mois par revues interposées.<br />
<br />
Pour commencer, un collectif d'économistes du réseau <b>ATTAC </b>a commencé l'offensive anti-démondialisation en juin dernier pour contrer la montée de ce thème, notamment dans les discours de l'extrême droite.<br />
<a href="http://www.france.attac.org/articles/la-demondialisation-un-concept-superficiel-et-simpliste"><i>La démondialisation, un concept superficiel et simpliste</i>, Collectif ATTAC, Mediapart, juin 2011. </a><br />
<br />
<b>Frédéric Lordon </b>a alors pris sa plus belle plume pour répondre à ses amis altermondialistes d'un cinglant:<br />
<a href="http://blog.mondediplo.net/2011-06-13-Qui-a-peur-de-la-demondialisation"><i>Qui a peur de la démondialisation ?</i>, Lordon, F., La Pompe à Phynance, juin 2011.</a><br />
<br />
Doublé d'un article du Diplo:<br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/LORDON/20843"><i>La démondialisation et ses ennemis</i>, Lordon, F., Le Monde Diplomatique, août 2011.</a><br />
<br />
Ce à quoi <b>Jean-Marie Harribey, </b>co-auteur du premier article d'ATTAC,<b> </b>a répondu deux éditions du Diplo plus tard:<br />
<a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/LORDON/20843"><i>Sortir de la Crise, par où commencer ?, </i>Harribey, J.-M., Le Monde Diplomatique, octobre 2011.</a><br />
<br />
Ce petit jeu de renvoi de la balle démondialisatrice vous paraîtra très intéressant si les quelques idées de Montebourg ne vous ont pas paru assez développées, et que <a href="http://manifestepourundebatsurlelibreechange.eu/?cat=424">les réponses des politiques </a>vous ont paru encore plus légères. Comme celle de Michel Barnier qui classe le concept comme réactionnaire. Si Michel Barnier dit réac...<br />
<br />
Pour éclaircir le débat entre altermondialistes convaincus (laissons de côté Michel Barnier ou le Front National), nous dirons simplement que la démondialisation oppose les partisans de la souveraineté nationale aux mondialistes.<br />
Le collectif ATTAC est un collectif international luttant pour la distribution des richesses à l'échelle du globe et cherchant à mettre en place des solutions internationales équitables aux problèmes des marchés agricoles ou à ceux de l'accès à la santé. Alors que F. Lordon et consorts ne croient pas à la réalité d'une politique internationale et pense que le niveau de réaction premier est celui de l'Etat. Qu'en attendant une réaction mondiale, nous ne ferons qu'attendre.<br />
Si l'on s'en réfère aux baisses d'impôts encore accordées récemment aux plus hauts revenus, comme en Israël en 2010, il est probable que nous devions attendre longtemps avant d'obtenir un consensus politique autour des thèmes altermondialistes. <a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2011/01/la-crise-essai-de-reinformation_1940.html">Celui de Washington </a>faisant encore des émules.<br />
<br />
Bref, les économistes convaincus que la répartition des richesses est le cœur du problème divergent sur l'échelon au niveau duquel le régler: au niveau national ou supra-national ? Ils vous donnent de quoi vous faire votre opinion et profiter de bien belles lectures.<br />
<br />
Le souci principal reste que leur conviction de départ n'est pas partagée.<br />
<br />
<i>Le blog Essai de Réinformation vous proposera durant la campagne présidentielle quelques articles, sans doute plus courts, en réponse à toutes les imbécilités que l'on ne manquera pas d'entendre lors de ce genre de moment politique. Vos propositions sont, elles aussi, les bienvenues.</i><br />
<br />
<i>Nous conclurons vulgairement d'un "on va bien se marrer". </i><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br /></div>
</div>Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-63313389338153506272011-01-15T13:46:00.015+01:002011-01-15T14:53:44.526+01:00La Crise : Essai de réinformation<div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;">Vous n’avez pas lu grand-chose sur la crise ? Les bouquins d’économie politique vous donnent de l’urticaire ? Ou alors vous avez préféré ne pas savoir… De peur d’avoir des envies de meurtre de banquiers ? De peur de perdre le peu de confiance qu’il vous reste dans nos élites dirigeantes ? Après <a href="http://www.lepost.fr/article/2010/07/28/2167256_woerth-vente-hippodrome-compiegne-le-meilleur-resume-est-sur-parier-turf.html">l’hippodrome de Chantilly</a>, <a href="http://www.rue89.com/2010/12/22/jacob-et-cope-ont-ils-voulu-blanchir-les-deputes-fraudeurs-181966">l’amendement Copé-Jacob</a>, <a href="http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2751">la super-niche Copé </a>effectivement…Ou alors, vous vous êtes contentés de lire le dernier bouquin d’Attali présenté chez Denisot et vous avez accepté tant bien que mal : "il faut bien qu’on paye maintenant ; nous n’avons plus les moyens!".</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Tout cela peut se comprendre, sauf peut-être d’acheter le dernier bouquin d’Attali. En guise de rattrapage, dans la continuité de <a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2010/10/la-crise-pour-les-nuls_2443.html">notre "abécédaire de la crise"</a>, ce billet va tenter de présenter différents travaux d’explication et/ou d’analyse de celle-ci. Il ne s’agit pas de réaliser une revue de littérature complète, mais modestement de présenter différentes lectures qui apportent un regard, divergent de celui des médias classiques, sur les évènements.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Nous nous intéresserons donc à 3 points de vues d’horizons divers ; journalistes ou universitaires, libéraux ou altermondialistes, européens ou américains. Points de vues différents donc mais ces 3 auteurs s’accordent sur un minimum : l’économie financière marche sur la tête et nos dirigeants politiques ne font pas grand-chose pour la remettre sur ses pieds.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: italic;">Lettre ouverte aux bandits de la finance</span> n’est pas, dès le titre, un travail scientifique empreint de nuance et de pondération. Jean Montaldo réalise toutefois dès juin 2009 un travail explicatif et journalistique pointilleux, dont le premier mérite est de recadrer les responsabilités individuelles des dirigeants de banques privées et centrales. Là où les médias traditionnels se sont contentés d’expliquer la crise par un mécanisme de causes à effets : surendettement – créances non remboursées – chutes des titres, Montaldo frappe très fort pour dénoncer les décisions scandaleuses de certains dirigeants, le mépris complet des signaux d’alarme ou pire encore la recherche ultime d’enrichissement personnel au bord du gouffre en septembre 2008.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Dans le désordre :</span><br /><span style="font-size:100%;">- le roi des <span style="font-weight: bold;">subprimes</span>, Angelo Mozilo, engrange en 3 ans 900 millions de dollars de revenus personnels au sein de sa banque où ses conseillers clientèles sont des as de la falsification de déclaration de revenus des emprunteurs. Montaldo évoque à l’époque sa foi dans la justice américaine pour faire croupir ce « bandit » en prison. Mauvaise croyance. Le procès de Mozilo prévu en octobre 2010 n’aura pas lieu ; un accord a été trouvé autour d’un <a href="http://lupus1.wordpress.com/2010/11/01/documentaire-inside-job-ou-comment-comprendre-le-fil-conducteur-de-la-crise/">arrangement à 87,5 millions de dollars</a>.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">- Les directeurs de Fannie Mae et Freddie Mac, Daniel Mudd et Richard Syron, licencient en 2006 et 2007 leur directeur de la gestion des risques. Dans chaque banque, celui-ci les avertit que les prêts que leur établissement para-public rachète à Mozilo et consorts ne sont basés sur aucune étude des revenus sérieuse des emprunteurs et expose l’entreprise à la faillite. Licenciés pour avoir tiré sur le signal d’alarme et pour permettre à leurs patrons de continuer à engranger quelques millions de dollars. Environ 70 millions par an, chacun, (sic) avant la nationalisation de leurs deux banques <span style="font-style: italic;">et une indemnité de licenciement (si, si) de 9,43 millions de dollars lors de la nationalisation</span>.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">- Le directeur de Lehman Brothers, Richard Fuld, engrange 500 millions de revenus de 2000 à 2007 pour plonger sa banque vers la faillite. Sentant la mise en faillite du groupe imminente, le conseil d’administration vote un bonus de 20 millions de dollars à ses 3 principaux dirigeants.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">- Sans aucune morale non plus, le conseil d’administration de la banque Merryl Linch, sachant le rachat imminent de l’établissement par Bank Of America, vote une prime de 121 millions de dollars à ses 4 plus hauts gradés et 3,6 milliards de bonus à ses 800 cadres. Les pertes de la banque s’élevaient alors à 52 milliards de dollars.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">- <a href="http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2007/11/14/04010-20071114ARTFIG00547-letonnant-parcours-du-trader-qui-a-fait-perdre-millions-a-calyon-.php">Richard Bierbaum</a>, trader chez Bear Sterns, banque en faillite aux comptes honteusement tronqués, retrouve une place au Crédit Agricole. Joli recrutement. Six mois plus tard, il fait perdre 250 millions de dollars au CA.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Nous passerons sur les excellents chapitres relatifs aux financements pourris des collectivités territoriales françaises, au rapport alarmiste du FBI sorti dès 2004 ou à la gestion de crise des directeurs des banques françaises. Ce livre rend compte d’investigations poussées et illustrées sur le déroulement de la crise et amène son auteur, libéral convaincu, partisan du candidat Sarkozy en 2007, à s’insurger du fonctionnement du système bancaire et à stigmatiser à juste titre les responsabilités de ses dirigeants. Pointer l’absence totale de morale de certains banquiers apparaît toutefois un peu juste au regard des responsabilités des politiques dans la crise et de l’examen plus poussé d’un ordre économique, lui-même immoral.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">C’est dans cette direction que creuse par contre Joseph Stiglitz dans son livre, Le <span style="font-style: italic;">Triomphe de la Cupidité</span> sorti en février 2010. Economiste keynésian, prix Nobel en 2001, l’auteur analyse la crise au regard des politiques économiques mises en place depuis 30 ans. La pensée Stiglitz met en cause de manière systématique le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus_de_Washington">« Consensus de Washington »</a> et ses aberrations dans les politiques de développement (notamment <span style="font-style: italic;">Un autre monde, 2006</span>) ; mais il s’agit ici de montrer que la déréglementation des marchés et des taux d’intérêt, la libéralisation des mouvements de capitaux, le désengagement de l’Etat, principes au cœur du Consensus de Washington, se sont retournés contre l’économie américaine elle-même. Et le pire reste alors à venir, les responsables politiques des administrations Bush comme Obama, ont construit sur ces idées leurs politiques de sortie de crise. Par déni de réalité (i.e. « ces principes ont largement échoué mais continuons de les suivre »), ou par complaisance de classe (i.e. « les politiques néolibérales font bien l’affaire des classes sup-supérieures alors continuons, pour nous, pour nos futurs employeurs, pour les copains »), le consensus devient dogme.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Ainsi résumée la pensée Stiglitz, nous allons nous pencher plus précisément sur une notion au cœur de l’idéologie dominante et du combat de Stiglitz, la Théorie du Ruissellement et son impact dans la crise. La théorie du ruissellement affirme que la croissance doit être encouragée mais que la répartition des richesses ne nécessite pas de régulation ; les richesses créées, si elles sont accaparées par une classe dominante finissent par ruisseler vers les classes populaires par la consommation, l’emploi, l’investissement. Donc pas l’impôt.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Conformément à cette théorie, la politique fiscale des Etats-Unis était… « innovante ». La déduction d’impôts des intérêts d’emprunts, que nous connaissons aussi en France, était progressive. Plus vous empruntez et payez d’intérêts, plus vous déduisez de vos impôts un pourcentage important de ces intérêts. Pourquoi emprunter 300 000 dollars pour votre maison avec un avantage fiscal de 15% alors qu’en empruntant un million, votre avantage fiscal est de 50% ? Cette politique favorise considérablement le secteur non-délocalisable de la construction en incitant les ménages aisés ou moyennement aisés à investir mais fait grimper les prix à une période où les salaires plafonnent. Le salaire médian américain perd 3% en revenus réels entre 1999 et 2005 quand les prix immobiliers grimpent de 42% sur la même période. Quel est le bénéfice pour l’économie d’1 dollar investi ainsi par l’Etat américain ? A qui va rapporter ce déficit fiscal ?</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Si ce type de politique assorti à la dérèglementation des marchés financiers a entretenu la bulle et engendré la crise, nous pouvons voir dans la gestion de celle-ci l’impact négatif de la théorie du ruissellement.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Le plan de sauvegarde des banques américaines ou TARP consistait à acheter des actions des banques ou entreprises défaillantes ou des produits bancaires toxiques à hauteur de 700 milliards de dollars. L’auteur remarque que les dollars ainsi investis pour relancer l’économie n’ont fait l’objet d’aucune garantie sur leur ruissellement vers le bas, de Wall Street vers Main Street. Aucune garantie sur la relance du marché du crédit aux entreprises, fondamental pourtant pour le maintien des emplois (8 millions supprimés en 2 ans) ; aucune garantie sur l’arrêt des saisies des maisons des particuliers ou la restructuration de leurs prêts moisis. Quelle est là encore l’efficacité de ce dollar investi ? Sur les 700 milliards investis, Wall Street a négocié l’achat de ses produits toxiques par l’Etat à environ 2 fois leur prix de valeur réelle estimée; pour un dollar investi, l’Etat recevant en moyenne 50 cents en actions. Le risque encouru par le contribuable américain était de 356 milliards ; <span style="font-style: italic;">la dernière estimation du coût global après les reventes des titres par l’Etat est de </span><a style="font-style: italic;" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Troubled_Asset_Relief_Program">30 milliards de pertes</a>.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Moindre perte, mais investir massivement de l’argent dans les conditions définies par le TARP reste d’une bien faible efficacité du point de vue de Stiglitz. A l’inverse protéger l’emploi d’un salarié modeste qui, lui, réinjecte l’intégralité de son salaire dans l’économie, orienter l’aide de l’Etat vers les banques communautaires ou petites banques commerciales directement en lien avec les entreprises, conditionner l’aide à des pratiques de crédit plus morales (fin des <span style="font-weight: bold;">prêts</span> <span style="font-weight: bold;">ballons</span>, des <span style="font-weight: bold;">amortissements négatifs</span>) autant de solutions non envisagées par les administrations Bush et Obama pour des raisons idéologiques, sans parler de <a href="http://www.lexpansion.com/entreprise/les-7-reculades-de-la-reforme-financiere-d-obama_227664.html#commentaires">grande réforme des marchés financiers</a>. Stiglitz développe des solutions de politiques économiques de régulation et plaide pour l’abandon des politiques néo-classiques comme la théorie du ruissellement.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Un autre argument fort développé par l’auteur reste la proximité des milieux financiers et politiques. Comment comprendre autrement les conditions de rachat d’actions du TARP ? Commet comprendre que le sauvetage d’AIG par l’Etat a d’abord bénéficié à Goldman Sachs pour 13 milliards de dollars ? Que le service de la SEC, gendarme de Wall Street, chargé de la surveillance du marché des <span style="font-weight: bold;">CDS </span>au coeur de la crise est vu son effectif chuter à 1 employé ? Qu’<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Henry_Paulson">Henri Paulson</a>, secrétaire du trésor américain, ancien directeur de Goldman Sachs, obtient du Congrès un chèque de 700 milliards sans contre-partie assurant qu’il ne favorisera pas le milieu dont il est issu ? Stiglitz donne des exemples de cette perméabilité financière et politique et de la force du lobbying bancaire.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Le <span style="font-style: italic;">Triomphe de la Cupidité</span> présente donc des solutions plausibles de régulation de l’économie mais ne remet pas en cause le rapport de force entre le travail et le profit. Sur ce terrain, peu d’économistes s’aventurent de peur d’être taxé de populisme ou ranger dans la catégorie des vieilleries communistes. Frédéric Lordon s’y risque pourtant avec une connaissance pointue de ces dossiers économiques et constitue ainsi une des cautions scientifiques majeures des altermondialistes en France. Directeur de recherche au CNRS, membre actif du <a href="http://www.atterres.org/?q=node/1">collectif des économistes atterrés</a>, Lordon, après avoir montré les désastres causés par la délégation à des intérêts privés de services financiers fondamentaux pour l’économie du pays, présente dans son livre <span style="font-style: italic;">La Crise de Trop</span> (2009) des propositions de reprise en main par l’Etat : contrôle public strict du marché du crédit, service public des encours de crédit, sécurisation des dépôts des clients.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Mais outre cet aspect fondamental, <span style="font-style: italic;">La Crise de Trop</span> renferme deux points forts qui ont retenu l’attention.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Premièrement, Lordon réalise une analyse critique de la pensée dominante nous ayant martyrisé l’esprit à force de « modernisation », de « concurrence loyale et non faussée » et relève les contradictions de nos économistes de plateau-télé. Les énormités de Jean-Marc Sylvestre, Nicolas Baverez, Jacques Marseille, ou Elie Cohen. Un chapitre jouissif mais reprenons rapidement quelques détails sur ce dernier : il plaide dans le Programme Commun de la France en 2006 pour des réformes de l’Etat-Providence musclées à l’image de la Grande-Bretagne ou du Canada, condamne en 2007 le discours d’ultra-gauche ne voulant pas voir la réalité des bienfaits d’une mondialisation en marche (<span style="font-style: italic;">Tribune Socialiste</span>, 2007) pour finir en apothéose par une vision superbe de réalisme fin 2007 : « Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant. ». Mais le meilleur de tout reste l’analyse du <a href="http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000041/0000.pdf">rapport Attali</a> paru en juin 2008. A mourir de rire Jacques, qui provoque chez Lordon « l’affection touchante des convertis de la dernière heure». Quelques propositions pour le développement de l’industrie financière parisienne, très bien mais sous quelle forme ? Décision 103 : laisser place aux patrons de grandes banques dans les autorités de régulation financière. En plus d’un Paulson français, le rapport préconise « une fiscalité moindre pour attirer les champions de la finance ». Et surtout, décision 305 : « de réorienter massivement l’épargne des français et le régime d’assurance-vie vers des plans épargne en actions », « la montée en puissance de l’épargne retraite individuelle ». Visionnaire alors que les bourses dégringolent déjà, certes encore doucement, depuis 1 an et que l’Islande ayant suivi ces principes s’en mord déjà les doigts. Ce rappel des conneries assénées par nos experts est tordant mais ce qu’il l’est moins, est de voir qu’aucune remise en cause n’a touché les médias traditionnels qui continuent d’inviter ces mêmes experts qui se sont trompés dans les grandes largeurs.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Deuxième axe fort de <span style="font-style: italic;">La Crise de Trop</span>, l’analyse d’un nécessaire arbitrage politique entre rémunération du travail et des profits. Des années 80 à aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a baissé de 10% au profit de la rémunération du capital. Lordon concède qu’un rééquilibrage correct serait de l’ordre de 6-7%, soit pour un PIB français de 2000 Milliards, 140 milliards d’euros quand même. L’ordre économique actuel se caractérise par sa composante concurrentielle forcément faussée ; la mise en concurrence des travailleurs des pays européens ou mondiaux n’a rien d’équilibrée, et par sa composante actionnariale, la législation aujourd’hui est très peu contraignante contre l’accaparement des richesses créées par les détenteurs de la propriété au détriment des créateurs de la richesse, les salariés. Alors là, il serait facile à un de nos experts de caricaturer Lordon comme un dangereux gauchiste, nostalgique des grandes années soviétiques puisqu’il remet en cause le droit à la propriété. Dangereuse caricature là où l’auteur tente de remettre du politique dans l’entreprise et la société, politique au sens noble d’arbitrage entre acteurs d’un groupe (nation, société, entreprise…) par les acteurs eux-mêmes. Grande remise en question, altermondialiste donc, que nous propose le livre de Frédéric Lordon face à ce « capitalisme de basse pression salariale ».</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Le reportage ci-dessous lui donne sûrement raison dans sa volonté de déterminer, autrement que par la propriété, la répartition des richesses entre actionnaires et salariés. Il s’agit de « débats» durant l’assemblée générale des magasins Casino entre gérants en grande difficulté (temps de travail, santé, rémunération) et actionnaires heureux des dividendes distribuées par la nouvelle direction de Jean-Charles Naouri, et impatients de se diriger vers le buffet… Jean-Charles Naouri fut un artisan socialiste de la dérégulation des marchés financiers et est aujourd’hui 14ème fortune française. Un reportage vraiment hallucinant.</span><br /><a href="http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1950/"><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: italic;">L'assemblée des Actionnaires</span>, Là-bas si j'y suis, France Inter, juin 2010.</span></a><br /><br /><span style="font-size:100%;">Ce papier voulait répondre à un objectif de présentation de réelles analyses critiques sur la crise et espère avoir suscité votre intérêt sur ces questions. Le choix des ouvrages présentés est lui-même partisan, mais nous avons tenté de retranscrire la pensée des auteurs de façon objective. Vos réactions à une éventuelle déformation de leurs pensées sont les bienvenues, de même que vos présentations d’analyses différentes ou de lectures éventuelles.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Mais puisque nous ne pouvons pas tout présenter, vous trouverez à cette adresse le blog de Frédéric Lordon et ses articles sur son sujet de prédilection, les dettes publiques et ensuite une de ses propositions d’arbitrage entre travail et capital, le SLAM.</span><br /><a href="http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des"><span style="font-size:100%;">Lordon, F., La dette publique ou la reconquista des possédants, La pompe à phynance, mai 2010</span></a><br /><a href="http://blog.mondediplo.net/2007-02-23-Le-SLAM"><span style="font-size:100%;">Lordon, F., Le SLAM, En débat, Les blogs du Diplo, février 2007</span></a><br /><br /><span style="font-size:100%;">Enfin pour vous informer davantage sur l’idée pas assez développée par les 3 auteurs de la proximité entre milieux politiques et financiers, le film Inside Job constitue l’aboutissement d’un travail de recherche poussé et reste sûrement le moyen le plus agréable de comprendre les rouages de la crise. Par contre, vous risquez de sortir de ce film, un brin… énervé.</span><br /><a href="http://www.youtube.com/watch?v=s5Bgeu2XicA"><span style="font-size:100%;">Inside Job, Bande Annonce, Charles Ferguson, décembre 2010</span></a><br /><br /><span style="font-size:100%;">Bon film et à vos commentaires.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">PS: Les phrases en italiques correspondent à des informations supplémentaires ne relevant pas des ouvrages présentées.</span><br /><span style="font-size:100%;">Les mots en gras sont définis dans <a href="http://essaidereinformation.blogspot.com/2010/10/la-crise-pour-les-nuls_2443.html">le papier précédent de ce blog</a>.</span><br /><br /></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-58448386478537427782010-10-17T22:48:00.002+02:002011-01-15T13:54:06.856+01:00La Crise Pour Les Nuls<p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Pauvre Jérôme Kerviel! Lui qui avait tout, pouvait côtoyer les mêmes filles que Franck Ribéry et qui se retrouve désormais à cantiner pour rembourser des milliards...</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Le jugement de cette affaire de fraude, car la fraude est avérée, semble grotesque: demander 5 milliards d'euros à un salarié n'a ni queue ni tête, mais comment Kerviel a pu faire perdre 6 milliards en 2008 et faire gagner 1,7 milliards en 2007 à son employeur ? Comment l'activité d'un homme peut générer des pertes ou des gains pareils ?</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/10/09/affaire-kerviel-la-societe-generale-aurait-deja-recupere-1-6-milliards-d-euros_1423117_3234.html"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Affaire Kerviel : La société Générale aurait déjà récupéré 1.6 milliards d'euros, Le Monde.fr, Octobre 2010.</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Comparons d'abord avec l'activité d'autres hommes sur cette terre. Tout militant altermondialiste sait qu'aujourd'hui 2,7 milliards d'humains génèrent par leur activité moins de 2 dollars par jour. 2 dollars contre 10 millions par jour... Tout militant syndical sait que les cabinets ministériels et les administrations de l'Etat s'échinent pour gratter quelques centaines de millions : le non-remplacement de 30 000 fonctionnaires par an rapporte 500 millions d'euros. Pas aussi efficace que Jérôme les sbires de Christine et d'Eric ?</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Pour tenter de comprendre les sommes brassées par M. Kerviel, il nous faut nous pencher sur le fonctionnement de l'activité financière mondiale. Activité complexe, hyper-technique, "la crise" a permis de mettre en lumière ce fonctionnement et ses dysfonctionnements.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">La crise, terme utilisé continuellement depuis 2 ans, s'est déclinée à toutes les sauces: crise des subprimes, devenant financière puis crise économique, entraînant un chômage massif et une dégradation des finances des Etats. Un engrenage inarrêtable pour certains ne trouvant pas, ne voulant pas trouver de responsables; une crise des banquiers, des traders "qui doivent payer" pour d'autres cherchant à stigmatiser les professionnels du domaine uniquement ... Nous allons ici nous intéresser au fonctionnement de l'activité financière mondiale pour illustrer un autre point de vue: Jérôme Kerviel n'aurait pas pu générer des milliards de pertes ou de gains sans l'assentiment et l'action volontaire des gouvernements des pays occidentaux, des institutions financières internationales et des banques centrales qui ont mis en place les règles de l'activité financière actuelle.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Ce papier tente d'éclairer d'un point de vue de non spécialiste les mots-clés, les concepts, les modes de fonctionnement des institutions financières avant de donner un peu plus d’épaisseur aux chiffres. Bref un rappel sous forme de glossaire, ouvert aux ajouts, contestations et discussions pour mieux nous plonger le mois prochain sur les travaux d’analyse de la crise.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><b>1. La base de la base :</b></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Subprimes :</i> Sont nommés ainsi les prêts aux ménages aux revenus modestes et/ou susceptibles de varier. Le risque de défaut de paiement de ces ménages étant plus grand, la marge de la banque (le taux d’intérêt) est plus important que sur les taux classiques. Pour couvrir ce risque, ces types de prêts sont souvent accompagnés d’une hypothèque.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Hypothèque :</i> Il s’agit d’une garantie de prêt. A la signature du prêt, l’emprunteur se garde le droit de saisir le bien en cas de défaut de paiement des échéances du prêt. Si un ménage ne paie plus, sa banque saisit la maison et la vend pour rembourser son prêt. Sauf que si la maison ne vaut plus rien, la banque ne retrouve pas sa mise. </span></span> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Obligations : </i>sont appelés ainsi les "actifs" d’un investisseur possédant un prêt. En gros, le détenteur du prêt ou d’une partie du prêt détient des obligations. Il est rémunéré par les intérêts et par la valeur des obligations ; les deux sont inversement proportionnels. Si un investisseur ou une banque prête 100 000$ à 5% et que les taux d’intérêt l’année d’après montent à 6%, personne ne sera intéressé par la détention d’un prêt à 5% et les obligations de ce prêt perdront de leur valeur.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><b>2. La déréglementation</b></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">La déréglementation des activités bancaires et financières est à la base de la crise actuelle. Quelques petites précisions historiques sont ici utiles.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Aux Etats-Unis, le Glass Steagall Act séparait les banques d’investissement attirant des clients fortunés en quête de placements rémunérateurs/risqués et les banques de dépôt, garantissant les paiements de tout un chacun et prêtant de l’argent aux entreprises et aux particuliers. En l’abrogeant en 1999, l’administration Clinton créait des banques trop grandes pour faire faillite, « too big to fail ». Indirectement elle engageait l’Etat à assurer ces banques puisque si elles s’écroulaient, l’Etat n’aurait d’autre choix que de les renflouer de manière à ce que les clients traditionnels ne perdent pas leurs bas de laine.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Mais le tournant réel s’opère dans les années 80. L’Etat n’étant pas la solution mais la cause des problèmes, Reagan et Tatcher mettent en place les structures du capitalisme actuel. </span></span> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">En France, les socialistes français suivront et seront les artisans de la déréglementation des mouvements de capitaux. Bérégovoy signe la loi de déréglementation des marchés financiers en 1986. La directive Lamy-Delors, respectivement directeur actuel de l'OMC et père de Martine Aubry, en 1988, met en place « la pleine mobilité des capitaux » au sein de l’Europe et entre pays européens et pays hors UE. Cette directive est reprise quasi telle quelle dans le traité de Lisbonne. C’est ainsi que les banques françaises peuvent acheter des produits financiers à des sociétés situées dans des paradis fiscaux agglomérant des subprimes américains. Pour être sûr que ces revenus de capitaux ne profiteront pas à tous, Bérégovoy en 1990 casse la fiscalité des revenus du capital et Strauss-Kahn met en place une fiscalité très légère sur les stock-options en 1998. Pas très drôle cette histoire de la déréglementation…</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/RIMBERT/17031"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Rimpert, P., <i>Nous avons eu le pouvoir; maintenant il nous faut l'argent</i>, Le Monde Diplomatique, Avril 2009.</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Mais c’est elle qui permet la mise en place progressive de mécanismes et de produits bancaires complexes et peu protecteurs des citoyens. Exemples.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Titrisation :</i> Procédé transformant une créance financière en titres négociables. Les prêts aux particuliers sont vendus par les banques de crédit aux banques d’investissement qui les associent à d’autres prêts immobiliers, voire des prêts à la consommation ou toute autre chose pour en faire un produit financier complexe (CDO, CDO squarred, MBS…), dérivé de crédit vendu sur les marchés à des investisseurs du monde entier. Ces produits sont conçus pour diluer le risque ; les banques associaient des crédits subprimes (intérêts forts, risques forts) à des crédits plus sûrs (intérêts faibles, risques faibles) de manière à ce qu’ils restent bien évalués par les agences de notations et attirent les investisseurs. Le problème ici reste celui de l’assymétrie de l’information. Tous les investisseurs n'ont pas la même connaissance du contenu de ces montages financiers. Le procès contre Goldman Sachs sur son produit Abacus en est un parfait exemple.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/03/la-faillite-morale-de-goldman-sachs"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Samuelson, R., <i>La faillite morale de Goldman Sachs, Courrier International, </i>Mai 2010.</span></span></span></a></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size:100%;"><span><i>Dérivés:</i> Produits purement spéculatifs basés non pas sur la détention d'un actif mais sur la variation du cours de l'actif ou d'un indice, d'une monnaie... Autrement dit, prenons l'exemple d'une contrat à terme ferme: l'investisseur n'achète pas une action d'une entreprise mais s'engage à acheter une action de l'entreprise dans un mois à un prix déterminé maintenant. Si le prix de l'action est de 30 euros, le contrat à terme ferme est négocié et stipule que l'action sera achetée 35 euros dans 1 mois. Si le cours est monté à 40 euros pendant le mois, la plus-value est de 5 euros par action sans avoir dépensé un centime. Mais cet engagement à acheter peut pour lui-même faire l'objet d'une valorisation; on parle d'</span></span><a href="http://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_option.html"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">options</span></span></span></a><span style="font-size:100%;"><span> ou de </span></span><a href="http://www.edubourse.com/guide-bourse/valorisation-warrant.php"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">warrants</span></span></span></a><span style="font-size:100%;"><span>. Reprenons notre exemple: le droit d'acheter une action 35 euros dans un mois peut valoir 3 euros mais si en approchant de la date limite, l'action vaut 26-27 euros, le droit d'acheter va lui aussi voir son prix diminuer. Un investisseur peut donc gagner énormément d'argent avec une mise de départ très faible à l'aide des dérivés. Mais aussi perdre...</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.lexinter.net/JF/produits_derives.htm"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Les produits dérivés, Lexinter.net</span></span></span></a></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size:100%;"><span><i>Vente à découvert :</i> Superbe stratagème pour miser sur la perte de valeur...<br /></span></span><a href="http://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_vente_a_decouvert.html"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Vente à découvert, Verminen.net</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Credit Default Swaps:</i> Produit dérivé. Il s’agit d’une assurance contre le défaut de remboursement d’une dette ou d’un emprunt. Si A prête de l’argent à B, le CDS fait intervenir un assureur C. Le détenteur d’une dette A paie un forfait (chaque mois par exemple), à un détenteur potentiel C pour lui la céder en cas d’incapacité de B à payer. Cette assurance est, elle aussi, un produit vendable par C à n’importe qui sur les marchés de gré à gré. Sur ces marchés, rien n’oblige l’assureur CDS d’avoir en réserve des fonds pour répondre à ses engagements en cas de défaut.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Hedge funds :</i> Au nombre de 8000 à travers le monde (Rapport AMF 2007), ce sont des fonds d’investissement installés à 67% dans les îles Caïmans qui gèrent 1500 milliards de dollars.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Effet de levier :</i> Un agent sur un marché peut acheter plus d’actions qu’il ne possède de liquidités pour l’achat. Pour le CAC 40, le rapport est de 2,55 : si un agent engage 1000 euros pour l’achat d’actions d’une société du CAC 40, il peut acheter 2550 euros d’actions. Ses gains ou pertes à la revente se calculeront sur la base des 2550 euros. D’autres engagements avec de l’argent non détenu existent. Pour ce qui est des prêts, schématiquement, une banque ne prête pas l’argent qu’elle détient dans son capital, ce serait bien trop insuffisant; elle prête l’argent correspondant à ses réserves obligataires. Pour une explication sur le fonctionnement bancaire, ces articles sont remarquables; au bout de 8 lectures successives, tout s'éclaire.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.rue89.com/explicateur/ce-que-signifie-concretement-la-bce-a-injecte-des-liquidites"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);"><i>Ce que signifie, concrètement, "la BCE a injecté des liquidités", </i>Rue 89, Août 2007</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/Blog_de_Paul_Jorion_Monnaie.pdf"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);"><i>Blog de Paul Jorion, </i>février 2008 (ici se rendre directement au commentaire 9; l'auteur se trompe magistralement au départ).</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Pour éviter l’écroulement du système au moindre problème, les banques centrales des pays développés ont mis en place des règles appelées accords de Bâle 1, 2 et maintenant 3 qui obligent les banques à détenir en fonds propres 8% des prêts qu’elles engagent. Mais ces règles ne s’appliquent pas aux sociétés des paradis fiscaux (qui sont parfois des filiales des banques occidentales) ou à certains marchés financiers : le ratio peut atteindre 1 pour 40 soit 2%. Le LBO ou leverage buy-out est lui aussi possible et son fonctionnement simple est bien connu des hedge funds : acquérir des actions d’une entreprise par l’endettement pour en devenir actionnaire majoritaire et la sortir de la bourse. Explications de l'effet de levier à faire peur par Frédéric Lordon.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.lexinter.net/JF/effet_de_levier1.htm"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);"><i>La leviérisation par F. Lordon</i>, Lexinter.net</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><b>3. Dette Publique</b></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Nationalisation de la dette :</i> Le pays développé le plus endetté du Monde devrait avoir fait faillite depuis longtemps s'il employait les mêmes méthodes de gestion de sa dette que nombre de pays occidentaux. En effet, la dette publique du Japon s’élève à plus de 200% du PIB mais la charge de la dette (intérêts payés) reste limitée. Pourquoi ? La dette nippone est "nationalisée" c’est-à-dire que la grande majorité des obligations est détenue par des citoyens japonais. Cette dette publique d’un pays sur la base de l’épargne privée de ses citoyens a plusieurs avantages : pas d’exposition du service de la dette aux variations des taux d'intérêts sur les marchés ou aux variations des taux de change de la monnaie et la possibilité politique d’arbitrer à l’échelle du pays la rémunération des emprunteurs et le poids du service de la dette (capital remboursé + intérêts). La France aussi est un pays d’épargnants mais le gouvernement n’a jamais fait le choix de forcer les banques à vendre des obligations françaises à ses citoyens; le fameux grand emprunt à ce titre est une occasion ratée puisque après avoir promis de l’ouvrir aux particuliers, le gouvernement s’est retourné vers les marchés financiers. La charge de la dette en 2009 s'élevait à 44.3 milliards. Toujours pour remettre en perspective: réduire la facture d'1% nous permettrait de garder nos 30 000 fonctionnaires.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.monde-diplomatique.fr/2010/05/LORDON/19137"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Lordon, F., <i>Et si on commençait la démondialisation financière ?</i>, Le Monde Diplomatique, mai 2010</span></span></span></a></p> <p align="JUSTIFY"> </p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span><span style="font-size:100%;"><b>4. Dette Privée</b> </span></span> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>Prêt à amortissement négatif</i> : Un prêt standard est défini par une somme prêtée, un taux d’intérêt et une capacité de remboursement. A partir de là, l’amortissement du prêt se fait sur un certain nombre d’années. La flambée des prix immobiliers des dernières années a vu l’apparition de nouveaux prêts bancaires, dans certains pays, peu réglementés, basés sur la flambée des prix. Le prêt à amortissement négatif à ce titre est complètement incroyable. Son fonctionnement est le suivant : si une maison est achetée aujourd’hui 200 000$ et que les prix augmentent de 10% par an, elle est potentiellement vendable 220 000$ dans deux ans. Rien ne sert donc de rembourser le capital puisque la maison vaudra plus mais rien ne sert non plus de rembourser l’intégralité des intérêts puisque la marge réalisée sur la revente couvrira ces intérêts. Ainsi avec ce type de prêt, vous empruntez 200 000$ et un an après, votre capital restant dû est de 210 000$. Excellent pour habiter dans la maison de vos rêves, jusqu’au jour où les prix ne grimpent pas aussi vite, stagnent puis chutent et banqueroute ! Existe aussi le prêt ballon (taux de départ intéressant mais renégociation obligatoire au bout de n années), le prêt sans remboursement de capital, le prêt menteur, structures explosives si combinées aux variations de taux et tolérées différemment selon les Etats.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"> </p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><b>5. Les Chiffres</b></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>La formule Magic Obama175</i></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">9*(-100) = +33</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">9 sociétés de crédits ayant totalisé 100 milliards de pertes ont reçu 175 milliards de renflouement lors des plans successifs de relance de l’économie. Cette aide a été utilisée pour partie à verser des primes d’un montant total de 33 milliards ; 5000 cadres ayant reçu plus d’un million.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>12 000 milliards</i></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">En mars 2009, 2,5 millions de maisons étaient en cours de saisie aux Etats-Unis et 12% des ménages américains détenant un prêt hypothécaire avaient plus d’un mois de retard ou se trouvaient en situation de saisie. Au Danemark, l’hypothèque est obligatoire et le prêt ne dépasse pas 80% du prix du bien ; c'est le banquier qui prend le risque et donc examine le dossier dans les détails. Les Etats-Unis n’avaient pas adopté une telle réglementation de l’hypothèque. Détail pour le moins ennuyeux quand on sait que les biens sous hypothèques dans ce pays sont évaluées à 12 000 milliards de dollars… 10% de saisies, c’est 1200 milliards engagés et une baisse de seulement 10% des prix et la perte se chiffre à 120 milliards. Pour information, les prix en Californie ont baissé de 43% en 2008 par rapport à leur pic historique quelques années plus tôt.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.petition-contre-les-abus-bancaires.org/blog/2010/05/25/cour-des-comptes-un-sauvetage-des-banques-tres-avantageux/"><i><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">103%</span></span></span></i></a></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;">Fin 2008, l’Etat français vole au secours des banques : certains produits subprimes achetés par de nombreuses banques françaises ne valent plus rien et leur dévaluation est telle qu’on a stoppé de les côter pour ne pas s’approcher dangereusement du zéro. En conséquence, si les produits détenus ne valent plus rien, les actionnaires de la banque cherchent à vendre leurs actions. Pour enrayer le désastre, l’Etat achète ces produits qui ne sont plus côtés, ce que personne ne veut et qui ne vaut rien, et achète des actions des banques françaises en difficulté. Là-dessus, il n’a pas le choix mais le gouvernement dans sa rescousse aux banques ne mène pas les négociations. Non, les directions des grandes banques réussissent à faire signer au gouvernement une interdiction de cession de leurs titres à plus de 103% du prix d’achat. En gros, l’Etat signe son interdiction de faire un bénéfice de plus de 3% alors que c’est lui qui prend les risques que personne ne veut prendre. Quand les banques rachètent à 103% leurs parts et revendent à 150%, elles empochent la plus-value à la place de celui qui a avancé l’argent. Cette clause de bas de page des 103% a coûté 5 milliards d’euros aux contribuables français selon la Cour des Comptes.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>4 milliards</i></span></span></p> <p align="JUSTIFY"><a href="http://www.zurbains.com/david-tepper-patron-mieux-paye_679F538B3D7ABB.html"><span style="font-size:100%;"><span><span style="color: rgb(0, 0, 255);">Tepper, David, fondateur du hedge fund Appaloosa Management</span></span></span></a><span style="font-size:100%;"><span>, a été le patron le plus payé en 2009. Il a gagné 4 milliards de dollars en pariant sur la remontée des cours des actions bancaires, remontée permise grâce à l’apport massif de fonds publics dans le monde entier. Il s’agit bien de son revenu personnel. Il n’a pas signé de règle des 103% et a gagné tout seul presque autant que ce que la France a perdu.</span></span></p> <p align="JUSTIFY"><span><span style="font-size:100%;"><i>681 000 milliards de dollars</i></span></span></p> <p style="line-height: 115%;"><span><span style="font-size:100%;">Les produits dérivés échangés dans le monde entier sont basés sur des actifs sous-jacents (le produit de base) de ce montant. Cet argent n’existe pas : le total des PIB mondiaux est plus de 10 fois plus faible. Les dérivés ont été créés pour diminuer le risque mais leur multiplication et leur surutilisation à des fins de spéculation en ont fait des produits susceptibles de mettre en péril le système financier mondial.<br /><br />A vos commentaires et au mois prochain pour comparer l'avis de spécialistes de "la crise </span></span> </p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4873916603433337971.post-13042237324833905522010-05-08T16:45:00.005+02:002010-05-08T17:42:33.096+02:00Crise du Logement et Marché de l'Immobilier<div style="text-align: justify;">Il y a quelques semaines déjà la Fondation Abbé Pierre faisait paraître son rapport annuel sur le mal-logement.<br /><a href="http://www.fondation-abbe-pierre.fr/_pdf/rml_10.pdf"><span style="font-style: italic;">Le Rapport du mal-logement 2010</span>, Fondation Abbé Pierre, Février 2010</a><br /><br />Ce rapport a mis en exergue une situation catastrophique illustrée par un bilan chiffré alarmant. Il a été le sujet de quelques reportages consensuels, faits d'archives multi-diffusées de l’hiver 54 et d'images de jeunes lycéens travaillant dans des lieux improbables pour échapper à la promiscuité.<br /><br />La qualité du rapport aurait pourtant du permettre d’éclairer une problématique bien plus intéressante entre la crise du logement et le marché de l’immobilier ; si le logement constitue un bien de première nécessité, il est devenu un objet d’activités spéculatives privilégié depuis 20 ans. L’intensification de ces activités, de marché, a-t-elle eu des effets bénéfiques sur l’accès à ce bien ? Le contenu antérieur du blog vous amène à penser que le point de vue développé, ici encore, ne devrait pas constituer une apologie de la spéculation immobilière. Certes mais la question est vraiment complexe et si la collectivité aurait pu et devrait tirer profit des investissements privés, l’Etat, par les mesures qu’il prend, se tire littéralement une balle dans le pied. A tel point que l’on peut se demander si la recherche de solution face au mal-logement est le but poursuivi.<br /><br /><br />Mais d’abord quel état des lieux ?<br />Le bilan chiffré fait part de 100 000 SDF, 510 000 personnes sans domicile personnel... En tout, 3 millions et demi de personnes vivent dans une situation de mal-logement forte, plus 6 millions et demi de personnes vivant en situation de réelle fragilité : insalubrité, surpeuplement accentué, insolvabilité face aux loyers ou emprunts... Au total, 10 millions de personnes soit 17 % de la population française (p.215).<br /><br />A ces exclus ou quasi-exclus du logement s’ajoute une augmentation inquiétante du poste logement dans les budgets des ménages modestes : les dépenses contraintes liées au logement sont en effet passées de 24 à 48% de leurs revenus entre 1979 et aujourd’hui. La situation s’étant considérablement dégradée ces dernières années ; la somme annuelle moyenne consacrée au logement par ménage est passé en 5 ans (2002-2007) de 7890 euros à 9700 euros soit une augmentation de 23% avec un record pour le locatif privé : +32% (p.34).<br /><br />Ce surcoût du budget logement entraîne une rétrogradation dans la hiérarchie des statuts résidentiels. En effet, si la proportion de propriétaires a globalement augmenté de 3% en 20 ans, le dernier quart le plus modeste des ménages a vu sa proportion de propriétaires fondre de 47 à 39%. Et ce n’est pas seulement l’accession à la propriété qui pose problème mais l’ensemble des flux résidentiels (p.40) :<br />- le nombre de retours du parc locatif privé vers le parc locatif social est plus important que le flux inverse, public vers privé.<br />- Plus nombreux sont les ménages à revenir à la location aujourd’hui qu’à accéder à la propriété.<br />- Le turn-over dans le parc HLM est tombé à 7,5% contre 11% dans les années 80.<br />Autrement dit, les chances des familles modestes de voir leurs conditions de logement s’améliorer au cours de leur vie sont aujourd’hui faibles, et elles ont plus de chance de connaître la stagnation ou le déclassement.<br /><br /><br />Devant cette situation, que fait l’Etat ?<br />A première vue, pas grand-chose. Ses retours et prélèvements sur le secteur du logement sont plus importants que ses dépenses et cet « excédent logement » est bizarrement en forte augmentation sur les dernières années. Le logement, loin d’être un secteur de dettes, n’est pas une priorité de l’action de l’Etat (p.140).<br /><br />Les familles modestes perçoivent un sentiment légitime d’abandon par leurs gouvernants. Et pour de multiples raisons.<br /><br />Premièrement, les loyers plafonds sur lesquels sont calculés les aides au logement sont dépassés dans la très grande majorité des cas, même dans le secteur public. L’aide au logement est donc devenue de plus en plus faible avec l’augmentation des loyers et la non révision des barèmes.<br /><br />Deuxièmement, les critères d’attribution des aides au logement se durcissent : une personne seule aujourd’hui est exclue des aides si ses revenus dépassent 1,07 SMIC contre 1,15 il y a 8 ans (p.135).<br /><br />Troisièmement, l’Etat refuse de durcir la législation pour les communes refusant délibérément et année après année, de construire 20% de logements sociaux dans le cadre de la loi SRU. Sur ce problème judiciaire, pas de durcissement pour la récidive.<br /><br />Enfin, l’Etat se refuse à encadrer davantage les loyers à la relocation. Si un locataire reste dans son logement, le montant de son loyer suit un indice, l’IRL ; le calcul de l’indice a été revu à la baisse il y a quelques années et a profité au locataire. Par contre, lors d’un changement de locataires, rien n’encadre la relocation : le loyer d'un logement, hypothétique, ayant changé d’occupant chaque année lors des 12 dernières années, a augmenté de 8% par an (p.19).<br /><br /><br />La propension de l’Etat à venir en aide aux plus modestes est donc faible concernant ce bien de première nécessité. Les chiffres du mal-logement et les absences d’actions de sa part en attestent. Les gouvernements successifs ont choisi une autre voie d’action : favoriser l’offre par différentes lois de défiscalisation (Besson, Robien, Scellier) ou mécanismes de prêts (prêt à taux zéro, PLS, PLUS…). Ce procédé en soi n’a rien d’aberrant : un état, endetté, incite des investisseurs à s’engager dans la construction ou la rénovation, ce qui aboutit à augmenter le nombre de logements, et leur fait courir le risque (effondrement du marché, hausse des taux d’intérêts…). Mais les modalités de ces plans mis en place par les gouvernements ont été irrationnelles et finissent par mettre en concurrence des ménages aux richesses bien inégales.<br /><br />Un exemple. Lors de la crise, l’Etat n’a pas voulu courir le risque que le secteur, majeur, du bâtiment soit en difficulté et a soutenu la construction par la loi Scellier. Contre un plafonnement des loyers, l’Etat offrait de très importantes réductions fiscales. Mais quel plafonnement ? Les loyers, dans la version sociale, sont 50 à 100% plus chers que les loyers-plafonds des HLM (p.178) ; en conséquence, seuls 20 à 25% des ménages ont accès à ces logements et le coût total de l’opération sera de 700 millions d’euros d’exonérations fiscales en 2010, soit plus que les subventions au logement social (p.149, 147, 175, 178).<br /><br />Les investissements dans le locatif ont donc été les grands gagnants de cette mesure : elle a maintenu les prix à un niveau très haut garantissant les plus-values déjà réalisés par ces investisseurs et a permis à ceux-ci (15% de la population française) de réaliser de nouvelles acquisitions à moindre coût. Les mesures parallèles pour les ménages modestes ou les institutions publiques n’ont pas eu autant d’effet pour faciliter leurs acquisitions et cette différence de traitement a abouti à une mise en concurrence complètement faussée des ménages.<br /><br /><br />Pour conclure, la crise du logement dans notre pays est devenue particulièrement aigue ces dernières années et les politiques mises en place par l’Etat sont largement insuffisantes pour venir en aide aux plus en difficulté et aux familles modestes. Outre l'Etat, le rapport fait également mention de la gestion apolitique de la question par les collectivités territoriales; les mesures prises par certaines villes de gauche étant parfois aggravantes à l’inverse de quelques villes de droite où des améliorations sont en cours (p.171).<br /><br />Comme l’indique le rapport, il semble que « entre la crise immobilière et la crise du logement, les responsables politiques ont privilégié la résolution de la première au risque d’oublier la seconde, voire de l’aggraver ».<br /><br /><br />Au regard des éléments déjà cités, le marché de l’immobilier apparaît comme extrêmement déséquilibré et les rémunérations qui en découlent ne justifient pas d’un service rendu à la collectivité. Dommage pour un bien de première nécessité aux répercussions importantes sur d’autres aspects sociaux et environnementaux : ghettoïsation, étalement des villes, problèmes sanitaires face à l’insalubrité…</div>Unknownnoreply@blogger.com9