Cette campagne présidentielle semble irréelle.
Elle marque un regain d'intérêt des Français sur les questions économiques et les candidats prétendent pouvoir y répondre sans considération pour leur action passée, leurs anciens engagements, leur marque idéologique...
Irréelle, oui, chaque candidat semble pouvoir dire tout et n'importe quoi, mentir sur les chiffres, stigmatiser certains groupes sociaux, affirmer l'inverse de ce qu'il a dit ou fait dans le passé, sans honte, sans gêne, mais aussi sans se voir remettre véritablement en cause par nombre de médias à la mémoire courte et à l'analyse légère.
De sorte que la réaction du citoyen informé se décline en 3 phrases :
- "Comment peut-il/elle dire ça ? N'ont-ils honte de rien ?"
- "Personne ne va gober ça, j'espère"
- "Ils nous prennent vraiment pour des cons", le "Ils" regroupant ici élites médiatique et politique.
Bref, petit tour d'horizon de déclarations ou de projets de mesures remises dans leur contexte pour lesquelles, à leur lecture, ces 3 phrases risquent de revenir en boucle.
Vous l'aviez anticipé, le chef de l'Etat tient ici la corde. Largement en tête du Bobaromètre tenu par des journalistes de Libération, N. Sarkozy semble nous prendre pour des poissons rouges.
Premier élément, il proposait il y a quelques jours une taxation des Français exilés fiscaux. Magnifique.
En 2007, Sarkozy avait fait campagne sur le taux de prélèvements qui faisait fuir les talents de France : comprendre les grandes fortunes. Nous avons encore en mémoire les déclarations de C. Lagarde sur les évadés de la Gare du Nord. A l'époque, la richesse était le fruit du travail et l'impôt une lubie de bobos.
Perrault, G., Lagarde évalue le paquet fiscal à 13.6 milliards, Le Figaro.fr, juillet 2007.
L'évadé fiscal est donc passé du statut de victime à celui d'imposteur moral dans le discours sarkozyste. Nous trouverons sans doute, aujourd'hui, un responsable UMP pour réévaluer le coût du paquet fiscal à la baisse.
Mais le plus drôle reste tout de même cette nouvelle posture sur l'Europe ; nous avons besoin "d'une Europe qui protège."
Après un quinquennat d'alignement sur l'ordolibéralisme allemand, d'exigences de mesures radicales concernant le peuple grec notamment, après avoir fait passer en force le Traité Constitutionnel Européen qui voue aux gémonies toute idée de protectionnisme, en voilà un beau discours.
Mais pouvons-nous y voir un changement de cap à 180° ? Une table rase du passé pour un nouveau quinquennat plus... progressiste ?
Même pas. Car dans le même temps, N. Sarkozy a signé et oeuvre maintenant à la ratification parlementaire du Mécanisme Européen de Stabilité et du Traité sur la stabilité, la convergence et la gouvernance dans l'Union.
Pour faire court, le MES est un fonds monétaire européen, ratifié en février par nos 2 assemblées, qui s'inscrit dans le cadre plus large du TSCG, signé par le chef de l'Etat lors du sommet européen du 2 mars, pour une ratification parlementaire après les élections.
Alors que disent ces textes ?
Le TSTG indique, Article 3, que la règle des 3% de déficit budgétaire passe à 0.5% de déficit structurel; notion plus floue.
Article 4 : Une dette dépassant les 60% du PIB doit être combattue par une réduction de 5% par an. Pour donner un ordre d'idée, sur le budget 2011, 80 milliards d'économie seraient demandées pour rembourser le capital de 5%, en plus des intérêts de la dette accumulée (50 milliards cette année). Impossible.
Mais ces règles devront être "opérantes dans la législation nationale par des dispositions de caractère contraignant et de nature permanente, de préférence au niveau de la Constitution." Article 3. Très bien. Tant qu'à faire.
Le MES indique que la Commission Européenne, avisée des conseils de la BCE et du FMI, décide du déblocage des prêts aux pays en difficulté, tout en définissant la "conditionnalité", c'est-à-dire les mesures concrètes exigées en échange du prêt pour la remise en ordre des budgets nationaux. Le texte parle de programme d'ajustement macroéconomique. Ce mot ajustement donne encore des sueurs froides à toutes les pays en développement victimes du FMI (Burkina-Faso, Ethiopie, Equateur...)
Bref, là où la crise actuelle devrait nous amener à revoir les moyens de financement des dettes publiques européennes, N. Sarkozy affirme nous protéger en durcissant les règles budgétaires et en abandonnant une partie de notre souveraineté au profit d'une institution non démocratiquement élue, ultra-libérale depuis sa mise en place. N'avoir honte de rien, disions-nous ?
Pour rappel, le nouveau prêt à la Grèce sera accordé sous réserve de mesures d'austérité supplémentaires : baisse du salaire minimal de 22%, privatisations en cascades et fermetures de service public. Voilà ce que veut dire aujourd'hui une conditionnalité en vue de l'obtention d'un prêt par la Commission Européenne.
La Grèce, première colonie de l'Europe, A qui le tour, Site du CADTM, mars 2012
Mais ne soyons pas plus anti-sarkozystes que de raison (sic)... Si F. Hollande souhaite renégocier le traité s'il est élu, les sénateurs PS se sont abstenus lors de la ratification du MES. Grand début de lutte...
Elle marque un regain d'intérêt des Français sur les questions économiques et les candidats prétendent pouvoir y répondre sans considération pour leur action passée, leurs anciens engagements, leur marque idéologique...
Irréelle, oui, chaque candidat semble pouvoir dire tout et n'importe quoi, mentir sur les chiffres, stigmatiser certains groupes sociaux, affirmer l'inverse de ce qu'il a dit ou fait dans le passé, sans honte, sans gêne, mais aussi sans se voir remettre véritablement en cause par nombre de médias à la mémoire courte et à l'analyse légère.
De sorte que la réaction du citoyen informé se décline en 3 phrases :
- "Comment peut-il/elle dire ça ? N'ont-ils honte de rien ?"
- "Personne ne va gober ça, j'espère"
- "Ils nous prennent vraiment pour des cons", le "Ils" regroupant ici élites médiatique et politique.
Bref, petit tour d'horizon de déclarations ou de projets de mesures remises dans leur contexte pour lesquelles, à leur lecture, ces 3 phrases risquent de revenir en boucle.
Vous l'aviez anticipé, le chef de l'Etat tient ici la corde. Largement en tête du Bobaromètre tenu par des journalistes de Libération, N. Sarkozy semble nous prendre pour des poissons rouges.
Premier élément, il proposait il y a quelques jours une taxation des Français exilés fiscaux. Magnifique.
En 2007, Sarkozy avait fait campagne sur le taux de prélèvements qui faisait fuir les talents de France : comprendre les grandes fortunes. Nous avons encore en mémoire les déclarations de C. Lagarde sur les évadés de la Gare du Nord. A l'époque, la richesse était le fruit du travail et l'impôt une lubie de bobos.
Perrault, G., Lagarde évalue le paquet fiscal à 13.6 milliards, Le Figaro.fr, juillet 2007.
L'évadé fiscal est donc passé du statut de victime à celui d'imposteur moral dans le discours sarkozyste. Nous trouverons sans doute, aujourd'hui, un responsable UMP pour réévaluer le coût du paquet fiscal à la baisse.
Mais le plus drôle reste tout de même cette nouvelle posture sur l'Europe ; nous avons besoin "d'une Europe qui protège."
Après un quinquennat d'alignement sur l'ordolibéralisme allemand, d'exigences de mesures radicales concernant le peuple grec notamment, après avoir fait passer en force le Traité Constitutionnel Européen qui voue aux gémonies toute idée de protectionnisme, en voilà un beau discours.
Mais pouvons-nous y voir un changement de cap à 180° ? Une table rase du passé pour un nouveau quinquennat plus... progressiste ?
Même pas. Car dans le même temps, N. Sarkozy a signé et oeuvre maintenant à la ratification parlementaire du Mécanisme Européen de Stabilité et du Traité sur la stabilité, la convergence et la gouvernance dans l'Union.
Pour faire court, le MES est un fonds monétaire européen, ratifié en février par nos 2 assemblées, qui s'inscrit dans le cadre plus large du TSCG, signé par le chef de l'Etat lors du sommet européen du 2 mars, pour une ratification parlementaire après les élections.
Alors que disent ces textes ?
Le TSTG indique, Article 3, que la règle des 3% de déficit budgétaire passe à 0.5% de déficit structurel; notion plus floue.
Article 4 : Une dette dépassant les 60% du PIB doit être combattue par une réduction de 5% par an. Pour donner un ordre d'idée, sur le budget 2011, 80 milliards d'économie seraient demandées pour rembourser le capital de 5%, en plus des intérêts de la dette accumulée (50 milliards cette année). Impossible.
Mais ces règles devront être "opérantes dans la législation nationale par des dispositions de caractère contraignant et de nature permanente, de préférence au niveau de la Constitution." Article 3. Très bien. Tant qu'à faire.
Le MES indique que la Commission Européenne, avisée des conseils de la BCE et du FMI, décide du déblocage des prêts aux pays en difficulté, tout en définissant la "conditionnalité", c'est-à-dire les mesures concrètes exigées en échange du prêt pour la remise en ordre des budgets nationaux. Le texte parle de programme d'ajustement macroéconomique. Ce mot ajustement donne encore des sueurs froides à toutes les pays en développement victimes du FMI (Burkina-Faso, Ethiopie, Equateur...)
Bref, là où la crise actuelle devrait nous amener à revoir les moyens de financement des dettes publiques européennes, N. Sarkozy affirme nous protéger en durcissant les règles budgétaires et en abandonnant une partie de notre souveraineté au profit d'une institution non démocratiquement élue, ultra-libérale depuis sa mise en place. N'avoir honte de rien, disions-nous ?
Pour rappel, le nouveau prêt à la Grèce sera accordé sous réserve de mesures d'austérité supplémentaires : baisse du salaire minimal de 22%, privatisations en cascades et fermetures de service public. Voilà ce que veut dire aujourd'hui une conditionnalité en vue de l'obtention d'un prêt par la Commission Européenne.
La Grèce, première colonie de l'Europe, A qui le tour, Site du CADTM, mars 2012
Mais ne soyons pas plus anti-sarkozystes que de raison (sic)... Si F. Hollande souhaite renégocier le traité s'il est élu, les sénateurs PS se sont abstenus lors de la ratification du MES. Grand début de lutte...
Puis vient l'acharnement légitime des politiques à maintenir en France nos usines. Toujours après des décennies d'ouverture à la concurrence, de libre-échange, de libre circulation des capitaux. Grande hypocrisie.
Mais alors le sketch Lejaby a atteint des sommets dans ce domaine !
Laurent Wauquiez, ministre et élu de Haute-Loire, se réjouit de la reprise de l'entreprise par un sous-traitant du groupe LVMH dirigé par Bernard Arnault. Le Monde applaudit .
L'émission "Là-bas si j'y suis" rappelle à quel point le groupe de la première fortune française œuvre à la sauvegarde de l'emploi national. Loin de toute recherche de moins-disance sociale et salariale.
Exemple: les costumes Kenzo du groupe LVMH ne sont plus produits en France. La première délocalisation a amené la production en Pologne, les salariées françaises à 1100 euros remplacées par des polonaises à 250 euros; une deuxième désormais en Bulgarie, l'usine polonaise est fermée, les ouvrières bulgares travaillent pour 150 euros par mois.
Saint Bernard Arnault, notre sauveur si modeste, Là-bas si j'y suis, France Inter, mars 2012
A Florange, il a fallu l'intervention du chef de l'Etat pour obtenir les financements nécessaires à la reprise de l'activité des hauts-fourneaux (500 salariés, 2300 pour l'ensemble de l'aciérie); à en croire certains commentaires, nous devrions nous réjouir de ce "geste" de Lakshmi Mittal. Notre président est toutefois passé bien après le wedding planner de la fille de M. Mittal, qui lui, a obtenu 55 millions, sans présenter de retour sur investissement réaliste.
Il faut vraiment nous prendre pour des abrutis pour ne pas nous donner à voir sur ce point précis autre chose que l'échec total du néolibéralisme: distribution des richesses écoeurante, transfert de pouvoir du politique au capital, paupérisation et mise en concurrence déloyale des classes ouvrières des pays industrialisés...
Mais alors le sketch Lejaby a atteint des sommets dans ce domaine !
Laurent Wauquiez, ministre et élu de Haute-Loire, se réjouit de la reprise de l'entreprise par un sous-traitant du groupe LVMH dirigé par Bernard Arnault. Le Monde applaudit .
L'émission "Là-bas si j'y suis" rappelle à quel point le groupe de la première fortune française œuvre à la sauvegarde de l'emploi national. Loin de toute recherche de moins-disance sociale et salariale.
Exemple: les costumes Kenzo du groupe LVMH ne sont plus produits en France. La première délocalisation a amené la production en Pologne, les salariées françaises à 1100 euros remplacées par des polonaises à 250 euros; une deuxième désormais en Bulgarie, l'usine polonaise est fermée, les ouvrières bulgares travaillent pour 150 euros par mois.
Saint Bernard Arnault, notre sauveur si modeste, Là-bas si j'y suis, France Inter, mars 2012
A Florange, il a fallu l'intervention du chef de l'Etat pour obtenir les financements nécessaires à la reprise de l'activité des hauts-fourneaux (500 salariés, 2300 pour l'ensemble de l'aciérie); à en croire certains commentaires, nous devrions nous réjouir de ce "geste" de Lakshmi Mittal. Notre président est toutefois passé bien après le wedding planner de la fille de M. Mittal, qui lui, a obtenu 55 millions, sans présenter de retour sur investissement réaliste.
Il faut vraiment nous prendre pour des abrutis pour ne pas nous donner à voir sur ce point précis autre chose que l'échec total du néolibéralisme: distribution des richesses écoeurante, transfert de pouvoir du politique au capital, paupérisation et mise en concurrence déloyale des classes ouvrières des pays industrialisés...
Mais nos élites politiques et économiques ne sont pas les seuls à s'activer, dans ce qu'on pourrait appeler une entreprise massive de foutage de gueule.
Extraordinaire, par exemple, comment nos journalistes enferment le débat de la dette publique. Le service public, pour recevoir les candidats à la présidentielle, fait appel à 2 acteurs de médias privés (sic) : François Lenglet, directeur de BFM Business,et Franz-Olivier Giesbert, auteur d'un livre corrosif sur N. Sarkozy et directeur du Point.
Extraordinaire, par exemple, comment nos journalistes enferment le débat de la dette publique. Le service public, pour recevoir les candidats à la présidentielle, fait appel à 2 acteurs de médias privés (sic) : François Lenglet, directeur de BFM Business,et Franz-Olivier Giesbert, auteur d'un livre corrosif sur N. Sarkozy et directeur du Point.
Face à François Hollande, les deux experts expliquent sans sourciller qu'il n'y a pas d'autre solution plausible pour lutter contre la dette que la réduction des dépenses.
Lenglais, à grand coup de chiffres contestés sur la part des dépenses dans le PIB, développe un point de vue néolibéral classique, le faisant passer pour une expression de bon sens : "les autres pays l'ont fait !" Il ne nous parlera donc pas des choix faits par l'Islande l'an dernier ou de ceux de l'Argentine en 2002. Préférons le très conservateur Canada!
Lenglais ne nous parlera pas, non plus, de la dernière étude sur la consommation de soins et de biens médicaux des Français réalisés par l'OMS (cf également cet article précédemment cité sur le blog). Celle-ci place désormais la France au 7ème rang mondial pour son système de santé; 1er en 2000, 1er européen en 2006. Belle rétrogradation donc, alors même que le rapport de l'institution indique que la part de notre richesse consacrée à notre santé a augmenté et que la part de remboursement, par l'assurance-maladie des soins de santé ordinaires, a fortement chuté de 71% en 2005 à 50% en 2010.
Jourdaa, F., Sécu, retraites : comment sauver notre modèle social ?, Journal Ouest-France, mars 2012
Jourdaa, F., Sécu, retraites : comment sauver notre modèle social ?, Journal Ouest-France, mars 2012
Bref, à mesure que nous réduisons la prise en charge publique des dépenses de santé, nous augmentons le coût total de notre facture santé, pour un service global de moins bonne qualité. Fou, non ?
Ne nous attardons pas sur Giesbert, dont l'acharnement anti-sarkozyste peut séduire, mais rions un peu avec le Point pour comprendre à qui fait appel le service public pour analyser la campagne. Pour cela, relisons Claude Imbert, éditorialiste inamovible du magazine, lors de la mise en place de la monnaie commune.
Attention littérature néolibérale de haut-vol !
"En France, pays où les moins assistés des chômeurs sont mieux lotis que la majorité des travailleurs du monde, l'an neuf nous accueille avec l'euro (...). C'est depuis longtemps la meilleure nouvelle ! (...) L'harmonisation progressive que l'euro imposera devrait nous être propice: comme nos prélèvements sont les plus lourds et notre socialisme le plus corsé, toute potion médiane devrait d'abord alléger nos charges."
Imbert, C., Editorial, Le Point, décembre 1998.
Comme c'est beau. Lire du Claude Imbert aura forgé à jamais des dizaines de vocations altermondialistes.
Ne nous attardons pas sur Giesbert, dont l'acharnement anti-sarkozyste peut séduire, mais rions un peu avec le Point pour comprendre à qui fait appel le service public pour analyser la campagne. Pour cela, relisons Claude Imbert, éditorialiste inamovible du magazine, lors de la mise en place de la monnaie commune.
Attention littérature néolibérale de haut-vol !
"En France, pays où les moins assistés des chômeurs sont mieux lotis que la majorité des travailleurs du monde, l'an neuf nous accueille avec l'euro (...). C'est depuis longtemps la meilleure nouvelle ! (...) L'harmonisation progressive que l'euro imposera devrait nous être propice: comme nos prélèvements sont les plus lourds et notre socialisme le plus corsé, toute potion médiane devrait d'abord alléger nos charges."
Imbert, C., Editorial, Le Point, décembre 1998.
Comme c'est beau. Lire du Claude Imbert aura forgé à jamais des dizaines de vocations altermondialistes.
Nous en revenons ici au film/livre "Les Nouveaux Chiens de Garde" ayant démontré le quasi-verrouillage des médias de masse par la pensée néolibérale. L'autre idée-force du film réside dans la mise en évidence des conflits d'intérêts auxquels s'exposent nos experts économiques, présentés comme éclairés et indépendants sur nos plateaux-télé, jamais comme lobbyistes du système bancaire. Certains le sont pourtant.
L'article de Renaud Lambert sur ce sujet est éclairant et la multitude d'exemples interpelle.
L'article de Renaud Lambert sur ce sujet est éclairant et la multitude d'exemples interpelle.
Lambert, R., Les économistes à gages sur la sellette, Le Monde Diplomatique, mars 2012
Reprenons seulement le cas de Jean-Hervé Lorenzi toujours présenté comme président du Cercle des Economistes pour parler bourse et économie, sur RTL et Europe 1, immobilier dans Les Echos et conseils de campagne au QG de François Hollande. Tout cela sans jamais mentionner ses fonctions de membre du conseil d'administration des Pages Jaunes, d'EDF, d'Associés en Finance, de BNP Paribas Assurances, de l'Association Française des Opérateurs Mobiles, ou membre du conseil de surveillance de BVA ou de la compagnie financière Saint-Honoré, ou encore conseiller du directoire de la Banque Rotschild. Mais nous ne devrions pas remettre en cause son indépendance; à 35 000 euros par mandat en moyenne pour les sociétés du CAC 40 , non, ne le faisons-pas.
Reprenons seulement le cas de Jean-Hervé Lorenzi toujours présenté comme président du Cercle des Economistes pour parler bourse et économie, sur RTL et Europe 1, immobilier dans Les Echos et conseils de campagne au QG de François Hollande. Tout cela sans jamais mentionner ses fonctions de membre du conseil d'administration des Pages Jaunes, d'EDF, d'Associés en Finance, de BNP Paribas Assurances, de l'Association Française des Opérateurs Mobiles, ou membre du conseil de surveillance de BVA ou de la compagnie financière Saint-Honoré, ou encore conseiller du directoire de la Banque Rotschild. Mais nous ne devrions pas remettre en cause son indépendance; à 35 000 euros par mandat en moyenne pour les sociétés du CAC 40 , non, ne le faisons-pas.
Pour conclure, le risque d'un tel inventaire peut susciter une quatrième réaction bien souvent entendue, "Tous Pourris". Il peut également susciter l'affirmation d'une sorte de théorie du complot où experts, politiques, grand patronat et médias feraient le jeu dogmatique du néolibéralisme, au profit de leur classe dominante.
Bien loin d'affirmer de telle chose, l'idée de ce billet est plutôt de montrer que d'autres possibilités d'information sont à la portée de tout citoyen, que l'information citoyenne est un pré-requis nécessaire à une rupture réelle. Car, dans cette campagne, le plus triste n'est bien souvent pas dans les articles que nous pouvons lire, mais dans les réactions de certains lecteurs où des idées, obsolètes face aux attaques en règle néolibérales, apparaissent toujours; le consommateur briseur de grève, le salarié stigmatisant l'assisté, le travailleur du privé en colère face au fonctionnaire, les parents d'élèves en opposition à des enseignants délégitimés, ou encore les réactions racistes face au travailleur immigré...
L'information citoyenne, donc pour ne pas se tromper d'ennemi.
Harribey http://bit.ly/GQVaZc et Lordon sont en grande forme http://bit.ly/yaqHPV. Mais on voit que les chiens de garde Lenglet, Cohen et Artus Pfff
RépondreSupprimerSterdiniak sur le MES et la désinformation à ce sujet
RépondreSupprimerhttp://atterres.org/article/mes-o%C3%B9-est-la-bourde-historique
Je rectifie en ce qui concerne les prétendues volontés de "rectification" du TSCG par F.Hollande...
RépondreSupprimerhttp://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/03/30/traite-europeen-vers-un-compromis-hollande-merkel.html
Hollande ne le cache pas, il promet de faire appliquer la règle d'or, donc la limite du déficit à 0,5%, donc la reconnaissance de la prétendue dette.
Mélenchon, même à 17% ne fera pas changer le PS de ce cap. Ni l'UMP ni la City n'a d'inquiétude à se faire. Le peuple français, si.
http://www.guardian.co.uk/world/2012/feb/17/francois-hollande-uk-city-london