dimanche 8 janvier 2012

Suivi... de campagne en crise

La réinformation et la désinformation au coeur de la semaine.

Michel Rocard et Pierre Larrouturou ont fait passé, dans Le Monde, une tribune sur la profonde ânerie du mode de financement de nos dettes auprès des banques privées.

Une excellente chose de voir un article d'économiste hétérodoxe paraître dans un journal de référence. Par contre, pourquoi le signer avec Michel Rocard qui, dans ses interviews nous sert bien souvent le refrain du contrôle des dépenses publiques, et semble peu regretter les mesures prises au tournant de la rigueur de 1983 par les gouvernements socialistes ?
Mais cette parution était tout de même une réussite et Pierre Larrouturou semble avoir le vent en poupe, dommage pour les Verts ou plutôt EELV, parti qu'il a quitté début décembre.


Ensuite, la TVA sociale a occupé la majeure partie des rubriques d'économie politique de nos médias, avec un niveau d'analyse souvent bien ridicule. La TVA étant par définition l'impôt le plus dégressif qui soit, toute hausse de TVA dans un pays comptant 13% de pauvres peut paraître comme une ânerie, sauf à ce gouvernement.
Mais une analyse plus fine de la structure de nos emplois peut réhabiliter l'idée d'une TVA "anti-délocalisation" ciblée. Réfléchir d'abord à quels emplois sont soumis à la concurrence internationale paraît plus sérieux et c'est ce qu'à réaliser Alain Godard dans cet article très intéressant. Les chiffres sur la struture de l'emploi en France sont surprenants.

Reste à débattre du coût du travail comme responsable du chômage. 
Rapidement, nous rappellerons que des dispositifs existent déjà : l'allègement Fillon a permis de diminuer de manière importante les charges patronales sur les salaires inférieurs à 1.6 fois le SMIC, d'environ 20% du salaire brut pour un SMIC par exemple. Le pourcentage de la population active, travaillant à temps plein, gagnant moins de 1.6 fois le smic est de... 44%. Temps partiel compris, votre estimation personnelle fera l'affaire.
Ensuite, le coût du travail en France reste élevé mais la comparaison des coûts du travail en Europe et des taux de chômage montre que la question du chômage est bien plus complexe que ça.


Et le meilleur pour la fin, mercredi 11 sort au cinéma le film "Les Nouveaux chiens de garde" inspiré du livre de Serge Halimi autour de l'activité de nos chers économistes de plateaux télé. Des économistes qui se sont tant trompés mais sont toujours invités.

L'émission Là-bas si j'y suis a réalisé une présentation du film qui laisse espérer un bon moment de réinformation.

Extraits. Alain Minc, Daniel Cohen et Christian de Boissieu étaient réunis sur un plateau en juin 2008 pour nous dire que la crise se terminait et affirmer que le risque systémique était derrière nous. 3 mois avant le krach de septembre. Quels devins !
Depuis, Christian de Boissieu est passé 71 fois sur BFM et 19 fois sur les antennes de Radio France. 
Et Elie Cohen, merveilleux quand il a déclaré en 2007 : « Il faut s’habituer à l’idée que les crises financières ne constituent pas des cataclysmes mais des méthodes de régulation d’une économie mondiale qu’on n’arrive pas vraiment à encadrer par des lois ou des politiques ». Vous pouvez pourtant le voir ou l'entendre chaque semaine.

Mais pour débiter de telles conneries, ces idéologues bien plus qu'économistes sont payés très chers pour débiter leur discours néolibéral... sous une façade de neutralité politique.
Pour une conférence dernièrement à Nantes, payée par la communauté urbaine et Veolia, Jacques Attali a touché 20 000 euros. Celui-là même qui dans son rapport préconisait tant de conneries.

A mourir de rire

Et bonne année...

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